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pondre en riant que fi Monfieur....! en vouloit prendre la peine, on s'engageroit bien de lui apprendre en quatre ou cinq jours tout ce qu'il y avoit d'utile dans la Logique. Cette propofition faite en l'air ayant fervi quelque temps d'entretien, on fe refolut d'en faire l'effai: mais comme on ne jugea pas les Logiques ordinaires affez courtes ni affez nettes, on eur la pensée d'en faire un petit abregé qui ne fût que pour lui.

C'est l'unique vûe qu'on avoit lorfqu'on commença d'y travailler, & on ne penfoit pas y employer plus d'un jour; mais quand on voulut s'y appliquer, il vint dans l'efprit tant de réflexions nouvelles ; qu'on fut obligé de les écrire , pour s'en décharger; ainfi au-lieu d'un jour, on y en employa quatre ou cinq; pendant lefquels on forma le corps de cette

Logique, à laquelle on a depuis ajoûté diverses choses.

Or quoiqu'on ait embrassé beaucoup plus de matieres qu'on ne s'étoit engagé de faire d'abord, néanmoins l'effai en réuffit comme on le l'étoit promis. Car ce jeune Seigneur l'ayant lui même réduite en quatre Tables, il en apprit facilement une par jour, fans même qu'il eût prefque be foin de perfonne pour l'entendre. Il est vrai qu'on ne doit pas efperer que d'autres que lui y entrent avec la même facilité, fon efprit étant tout-à-fait extraordinaire dans toutes les chofes qui dépendent de l'intelligence.

Voilà la rencontre qui a produit cet Ouvrage. Mais quelque fentiment qu'on en ait, on ne peut au moins avec juftice en défapprouver l'impreffion, puifqu'elle a été plutôt forcée que volontaire.

Car plufieurs perfonnes en ayant tiré des copies manufcrites, ce qu'on fait affez ne fe pouvoir faire, fans qu'il s'y gliffe beaucoup de fautes, on a eu avis que les Libraires fe difpofoient à l'imprimer. De forte qu'on a jugé plus à propos de le donner au public correct & entier, que de permettre qu'on l'imprimât fur des copies défectueufes. Mais c'eft auffi ce qui a obligé d'y faire diverses additions qui l'ont augmenté de près d'un tiers, parcequ'on a cru qu'on devoit étendre ces vûes plus loin qu'on n'avoit fait en ce premier effai. C'est le fujet du discours fuivant, où l'on explique la fin qu'on s'y eft propofée, & la raifon des matieres qu'on y a traitées.

On y a fait encore d'autres ad. ditions importantes, dont l'occafion a été que les Miniftres fe font plaints de quelques remarques

qu'on y avoit faites; ce qui a obligé d'éclaircir & de foûtenir les droits qu'ils ont voulu attaquer. On verra par ces éclairciffemens, que la raifon & la foi s'accordent parfaitement comme étant des ruiffeaux de la même fource, & que l'on ne fauroit gueres s'éloigner de l'une fans s'écarter de l'autre. Mais quoique ce foient des conteftations Theologiques qui ont donné lieu à ces additions, elles ne font pas moins propres ni moins naturelles à la Logique, & l'on aurcit pu les faire quand il n'y au roit jamais eu de Miniftres au mon. de qui auroient voulu obfcurcir les verités de la foi par de fauffes fubtilités.

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