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COMTE DE MOSBOURG

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sur la plaque de l'Ordre de Sainte-Anne de Russie, et au-dessous duquel est suspendue la croix de la Légion d'honneur; le tout est circonscrit par deux traits circulaires entre lesquels on lit: EX-LIBRIS MOSBOURG. Les armoiries de la famille Agar de Mercuez de Mosbourg sont : « tiercé en fasce, au 1 de gueules à la croix tréflée d'or accostée de deux molettes du même — au 2 d'or au lion de sable au 3 de sinople à la

Syrène d'argent. »

3o La bibliothèque fournit deux ventes, mais la seconde partie fut vendue en Décembre 1892 avant la première qui ne le fut que du 6 au 9 Février 1893 ; et qui d'après le Bulletin du Bibliophile (année 1893) page 20,

fournit la somme de 332000 francs.

« Michel-Pierre-Antoine-Laurent Agar de Mercuez comte de Mosbourg, ministre plénipotentiaire, commandeur de la Légion d'Honneur, était né le 8 Novembre 1824, il mourut à Paris en Avril 1892, sans alliance », d'après le Ve A. Révérend dans : Armorial du 1er Empire.. etc.. tome 1", page 4;

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Titres, anoblissements et pairies de la Restauration, tome 1, page 8. En 1850 le comte de Mosbourg faisait partie de l'ambassade française à SaintPétersbourg ce qui explique la plaque de l'ordre de Sainte-Anne.

LES AGONOTHÈTES

OU

DONATEURS DE PRIX

Avant d'aller plus loin dans ces études il est bon de donner à nos lecteurs quelques explications sur ce qualificatif dont nous aurons plus d'une fois l'occasion de nous servir, et qui pour beaucoup d'entre eux sans doute est bien nouveau, quoiqu'il soit pourtant assez vieux. Sa définition nous est fournie par un ouvrage ancien déjà le Dictionnaire Universel françois et latin, contenant la signification et la définition... &c..... Nancy, Pierre Antoine, 1740, six volumes in-folio, et dont le faux-titre porte qu'il est vulgairement appelé Dictionnaire de Trévoux.

<«< On donne encore dans les collèges le nom d'Ago« nothète à celui qui fait la dépense des prix qu'on <«< distribue aux écoliers. Agonothète perpétuel est celu « qui a fondé ces prix.

Les rois de France, les princes du sang, les ducs de Lorraine, les gouverneurs de province, les évêques, les grands seigneurs, voire même de simples bourgeois, et les municipalités de certaines villes firent ainsi les frais de livres plus ou moins richement reliés, portant leur blason imprimé en or sur les plats, souvent dans un semis de fleurs de lis ou de chiffres et de monogrammes. Ceci explique la grande abondance de

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livres armoriés qu'on rencontre encore aujourd'hui en France et à l'étranger, mais surtout en France, où cet usage florissait avant la Révolution de 1789.

Je n'ai pas la prétention, loin de là, de dire que tous les livres aux armes de personnages célèbres qu'on rencontre dans le commerce sont des volumes dus à la munificence de ces Agonothètes, je tiens seulement à établir qu'il y en a beaucoup, qu'ils ont plus ou moins un certain cachet particulier que l'expérience finit par nous faire bien saisir, et qu'au cours de ces études nous aurons l'occasion d'en signaler plus d'un.

Qu'un prince ou autre personnage ait eu pour marquer ses livres un fer de reliure spécial et caractéristique, quelquefois même plusieurs, c'est indiscutable; mais aussi rien n'empêche d'admettre que lorsqu'il a fait les frais d'une distribution de prix, soit l'un, soit l'autre de ces fers n'ait été employé à imprimer sur ses livres cette marque de sa générosité. De sorte que l'on peut trouver des livres dont les armoiries sont une marque de propriété personnelle, et d'autres où ces mêmes armes sont une marque de donation. En ce cas le sujet même du livre, la qualité des matériaux employés par le relieur, la facture générale du volume peuvent faire soupçonner qu'on se trouve en présence d'un prix.

LOUIS DUC D'ORLÉANS, DE VALOIS, ETC.

Lorsque le blason est accompagné d'un chiffre ou d'un monogramme ne répondant pas aux lettres initiales des noms, titre ou qualités de la personne dont ce sont les arinoiries, on doit chercher de suite si ce n'est pas un prix? En voici un exemple: sur un volume dont le titre gravé est : SYMBOLA DIvina et

HUMANA PONTIFICUM IMPERATORUM REGUM ACCESSIT BREVIS & FACILIS ISAGOGE IAC. TYPOTII. (Imprimé à Prague de 1601 à 1603 par Egidius Sadeler, in-folio), se trouve

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une bonne reliure en veau rouge dont les plats portent les armes (ci-dessus) de Louis, DUC D'ORLÉANS, PREMIER PRINCE DU SANG (1), entourées d'une large bordure de

(1) Pour sa généalogie ainsi que pour le blason, voir le P. Anselme, Grands officiers de la Couronne, tome I, pages 190-91 et tome IX, page 261; pour sa biographie v. Biographie Didot, par le Dr Hofer, tome 38, colonnes 821 et suivantes.

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LES AGONOTHÈTES

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l'époque, et dans les angles de laquelle se voit le chiffre B. C. M. en majuscules anglaises, que nous reproduisons ici exactement, mais dans lequel il n'y a ni lettre L. ni lettre 0.

Nous en concluons que quoiqu'il porte les armoiries du prince avec les colliers des ordres, ce volume ne saurait être qu'un prix. La preuve nous en est fournie, avec l'explication du chiffre, par l'inscription suivante qui se trouve sur le feuillet de garde: In

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Solemni praemiorum distributione ac munificentia serenissimi principis aurelianensis ducis, in quarta proemium solutae orationis gallicae consecutus est Andreas Savague convictor die 3a mensis augusti anni 1744 in Collegio Montargiensi Clericorum Regularium Sancti Pauli vulgo Barnabitorum

D. Sulpitius Petault
Collegii Profectus.

Je viens de dire que de plus elle permettait l'explication du chiffre B. C. M. qui n'appartient pas au duc Louis d'Orléans car en rangeant les lettres dans l'ordre suivant C. M. B. on trouve les initiale des mots Collegium Montargiense Barnabitorum. Si ce feuillet

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