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LES AGONOTHÈTES

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Munificentia reproduit un peu plus haut, voilà donc pourquoi j'ai choisi celui-là plutôt qu'un autre, car il montre bien pourquoi les armoiries ou les noms des Agonothètes se trouvent appliqués en or sur les plats des livres.

« Toutefois il faut attirer l'attention sur des livres << portant les armoiries de Châlon-sur-Saône : « En « 1659 la commune de Châlon fit la dépense de la << reliure de cent exemplaires de l'Histoire de Châlon << par le P. Perry. Chalon-sur-Saône, 1659, in folio >> « et qui portent sur les plats les armes de la ville mais << ceux-là n'ont jamais été donnés en prix. »

J. A. BETOUN

Quoiqu'elle figure dans la deuxième édition (tome I, page 237) de l'Armorial du Bibliophile par Joannis Guigard, nous tenons à profiter de l'occasion pour donner ici une reproduction de la marque (1) de Mgr Jacques de Béthune (A. Betoun) archevêque de Glascow et ambassadeur en France, parce que nous la considérons, non pas comme un super-libris personnel, mais comme l'empreinte d'un fer de reliure marquant les livres distribués en prix aux lauréats du collège des Écossais, dont ce prélat était un des fondateurs, dont il fut un généreux Agonothète et où il mourut en 1603.

Nous remarquons d'abord que ces armoiries portent une date (1596) ce qui n'était pas du tout l'habitude pour les marques personnelles, et ce que l'on trouve au contraire dans les ex-dono comme on vient de le voir pour Châlon-sur-Saône.

(1) Nous prévenons nos lecteurs qu'elle a subi une réduction de quatre centimètres sur la hauteur, qui se répartit proportionnellement sur sa largeur.

Guigard dit formellement que cette date représente celle d'une des deux fondations de prix que Mgr de Béthune fit pour le collège des Ecossais, malheureusement nous n'avons pas pu trouver encore où il a pris

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ce renseignement, car il ne donne presque jamais de références.

Dans son excellent ouvrage sur les Bibliothèques de Paris M. Alfred Franklin fait observer (page 419, en bas) que « le collège des Écossais ne mettait pas d'estampille sur ses volumes » ce qui revient à dire qu'au cours de ses patientes et minutieuses recherches dans les bibliothèques de Paris il n'en a point rencontré. Et cela vient à l'appui de notre manière de voir que

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si le fer de reliure a été gravé pour orner les prix du collège des Écossais il n'était pas du tout destiné à marquer tous les autres livres formant la bibliothèque de cet établissement. Les livres du collège ont pu être détruits pendant la tourmente révolutionnaire de 1793, mais ceux qui avaient été donnés en prix, ayant été emportés par les lauréats dans leur pays, ont été dispersés à travers le monde ce qui permet d'en retrouver quelques-uns.

Celui sur lequel nous avons relevé notre frottis est: LE PIMANDRE DE MERCURE TRISMÉGISTE DE LA PHILOSOPHIE CHRESTIENNE, COGNOISSANCE DU VERBE DIVIN.................. TRADUIT de l'exemplaire GREC...... par François M DE Foix... Bourdeaux, Millanges, 1569; bonne reliure en veau brun avec filets sur les plats, coins ornés de fers azurés, tranches dorées. Le blason et les ornements ont été appliqués avec un or compact d'un beau ton rougeâtre qui leur donne des reflets rutilants et nous laisse l'impression d'une reliure de luxe.

D'après A Genealogical History of the Commoners of Great Britain and Ireland, London, H. Colburn, 1836, in-8, (tome III, page 381), Jacques de Béthune archevêque de Glascow, envoyé comme ambassadeur en France par la reine Marie, fille de Jacques IV, et fondateur du Collège des Ecossais, était de la famille de Béthune-Balfour dont les armoiries sont: « écartelé au I et 4 d'argent à la fasce accompagnée de trois macles le tout d'or (1); au 2 et 3 d'argent au chevron de sable chargé d'une tête de loutre arrachée d'argent. »

En Lorraine, depuis Jean de Lenoncourt (1592) jusqu'au duc François II qui devint Agonothète per

(1) D'après cette description, comme d'après celle de Rietstap, ce sont des armes à enquerre puisqu'on y voit des pièces d'or sur champ d'argent.

pétuel par sa fondation de 1628, l'Université de Pontà-Mousson eut de généreux donateurs, aussi trouve-t-on de nombreux livres à leurs armes tant dans les bibliothèques publiques ou privées de la région que dans le commerce de la librairie. L'étude de ces donations a fourni la matière de deux intéressantes brochures. La première a pour titre : LES AGONOTHÈTES OU LES DONATEURS DE PRIX A L'UNIVERSITÉ DE PONT-A-MOUSSON, par l'abbé Charles Hyver, Pont-à-Mousson, imprimerie E. Ory, 1873, in-8. La seconde : NOUVELLE ÉTUDE SUR L'UNIVERSITÉ DE PONT-A-MOUSSON. COMMENT ON Y DEVENAIT MAÎTRES ÈS-ARTS, par J. Favier, Nancy, Librairie Sidot, 1880, in-8, illustrée de vingt-neuf dessins reproduisant les armoiries des Agonothètes, et dans le nombre desquelles il y en a qui sont accompagnées d'une inscription datée comme celles dont nous venons de nous occuper. Nous renvoyons à ces deux publications les amateurs curieux de renseignements plus complets sur les donateurs de prix en Lorraine.

MGR P. D'ALBERT

DIT LE

COMTE DE MONTFORT

PLUS TARD

CARDINAL DE LUYNES

Étant donné que tous les gros points qui sèment le champ de cet écusson y ont été mis par un graveur ignorant ou malhabile pour représenter le pointillé classique qui en héraldique représente l'or, ce blason doit se décrire: « d'or à un lion de gueules couronné du même; il est surmonté d'une couronne de duc avec mitre à dextre, et crosse à senestre, le tout sous un chapeau d'évêque. »

Cette curieuse marque se trouve frappée en or sur les plats du volume dont voici le titre: EXTRAIT DE L'HISTOIRE GÉNÉALOGIQUE DE LA MAISON DE BEAUMOnt suivi de L'HISTOIRE ABRÉGÉE D'AMBLARD DE BEAUMONT MINISTRE D'HUMBERT II DERNIER DAUPHIN; ET DE FRANÇOIS DE BEAUMONT BARON DES ADRETS. MDCCLVII (sans autre indication), petit in-4, reliure du temps en maroquin rouge, bordure de dentelle, doublure de soie bleue, tranches dorées. Ce volume fait partie de la bibliothèque de la Ville du Mans, et cette description m'a été confirmée par Mr. J. L. Lhermitte, architecte départemental de la Sarthe. J'attribue la possession du livre à Paul d'Albert connu d'abord sous le nom de comte de Mont

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