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[Representations having reached us from various quarters of doubts having been cast upon the authenticity or the accuracy of our translation of the Despatch in the last Number, we give the original. We had omitted in our latter Numbers the original French despatches, in consequence of the simultaneous appearance of the " Portfolio" at Paris; and we really had believed that suspicions such as those to which we allude were now entirely out of the question. This is a curious illustration of an observation of a recent writer, who, in commenting on the ignorance that prevailed in Europe respecting Russia and her projects, says "that Nesselrode would be treated as an impostor, if he revealed the views of his Cabinet."]

ORIGINAL OF THE SECRET DESPATCH IN

Nos. XX. AND XXI.

COPIE D'UNE DEPECHE

TRES RESERVEE A MR. DE RIBEAUPIERRE,

ST. PETERSBOURG, LE 11 JANVIER, 1827.

EN adressant a V. Exc. l'instruction ostensible qu' Elle reçoit par le Courier de ce jour, nous avons rempli nos engagemens avec le Cabinet de Londres, et profité d'une occasion favorable pour exposer le systême général de notre politique envers l'Empire Ottoman.

Plus nous avons lieu de croire que, malgré la noble modération de l'Empereur Alexandre et les principes qui dirigent notre Auguste Souverain, des opinions fausses accréditent encore de secrètes inquiétudes sur nos intentions à l'égard de cet Empire, plus il nous importait de faire connaitre avec franchise et les graves intérêts que nous ne pourrons jamais y abandonner, et les avantages réels que nous offrira l'ordre de choses qui s'y trouve établi, dès que nous verrons, d'un côté, s'exécuter fidèlement la Convention d'Akerman, et de l'autre, la Grèce tranquille et florissante contribuer comme autrefois a la prospérité des provinces Russes, dont les produits s'ecoulaient à bord de ses vaisseaux et par l'entremise de ses commerçans. Tel est le double but de notre précédente dépêche. Elle développe des vérités dont nous ne saurions trop convaincre les autres Puissances et nous pénétrer nous mêmes.

Mais il en est d'autres qui appellent aussi Mr. votre attention particulière.

Vous avez pris lecture des annexes de la dépêche confidentielle que nous avons dernierement adressée à M. de Minciaky et Vous aurez été frappé sans doute de la différence qui existe entre les communications que le Ministre Britannique nous a faites concernant la question de la Grèce, à deux epoques très rapprochées, entre les instructions dont il a muni Mr. Stratford Canning, le 4 Septembre, 1826, et celles qu'il vient de lui envoyer au mois de Decembre suivant.

Les premières, expediées pendant les conférences d'Akerman, lui prescrivaient d'entamer avec vigueur les négociations destinées à rétablir en Grèce une heureuse tranquillité. Les secondes lui enjoignent de rester dans l'inaction, de temporiser, d'attendre que les autres Cours Alliées se prononcent sur la marche que le Gouvernement Anglais avoit naguères indiquée comme indispensable. Le même contraste se reproduit dans les ouvertures qu'il fait directement à ces Cours. Son langage au mois de Septembre avoit été positif. Au mois de Décembre il est incertain et timide. La Grande Bretagne articule les propositions qu'elle nous avoit soumises et que nous avions approuvées. Mais elle les articule de manière à laisser entrevoir que leur rejet ne provoquera pas son mécontentement. Aussi le Cabinet de Paris et le Cabinet de Vienne ont ils exprimé dans leurs reponses, (voyez les annèxes A et B,) des idées nouvelles dont l'adoption pure et simple ne pouvait qu'entraver encore davantage les progrès de cette affaire, ou tant de difficultés s'unissent à tant d'importance. Au reste, pour expliquer le changement, il suffit de consulter les dates.

4 Avril

Pendant que l'Angleterre a craint une rupture entre la Russie et la Porte, elle a craint également de perdre le rôle que l'acte du 23 Mars lui avoit laissé dans les affaires de la Grèce. Des que la conclusion du traité d'Akerman lui a offert la perspective de la paix, elle est revenue a ses anciens erremens. Elle a trahi le désir de ne plus exécuter qu'à demi le protocole signé par le Duc de Wellington, de ne plus ouvrir avec la Porte que des negociations stériles. Sa tendance secrète ne pouvoit échapper aux autres Cours alliées, et leur empressement à suivre l'impulsion de la politique Anglaise n'a aucun droit de nous surprendre..

23 Mars
4 Avril

Mais vous sentirez Mr., que ce n'est pas dans une question à la quelle se rattachent de grands intérets Russes, que ce n'est pas dans un moment où le Protocole du se trouve déjà connu de l'Europe entière, qu'il étoit possible à l'Empereur d'encourager des tentatives dont le premier résultat serait de nous exposer a tous les effets préjudiciables que nos engagemens peuvent avoir pour nous, en nous compromettant envers les Turcs et les Grecs, sans nous assurer les avantages qu'ils devaient nous garantir, en opérant la pacification de la Grèce. Sur ce point nos explications avec la Grande Bretagne ont été catégoriques.

Pour les faire connoitre à V. E. nous lui transmettons (voyez les annexes C. D. E.) les instructions ostensibles et les instructions réservées, que nous avons eu ordre d'adresser au Prince de Lieven. Elles vous prouveront, que nous n'avons négligé aucun moyen de produire une impression forte sur le Gouvernement Anglais, et que Mr. de Lieven est autorisé, si ses premières ouvertures ne recevaient pas un accueil favorable, à laisser comprendre que, ne pouvant admettre la prolongation indéfinie des troubles du Levant, nous serions obligés de les terminer separément d'après la lettre même des stipulations du Protocole. Au reste, notre langage est assez positif pour nous inspirer l'espoir que cette insinuation sera superflue, et si nous nous rappelons que, dans toutes les périodes des longues negociations, dont la Grèce est l'objet, aussitôt que la Grande Bretagne a entrevu en nous les seules arbitres des destinées de ce pays, elle n'a jamais manqué de nous offrir une co-opération qui devenait dès lors empressée et sincère. Nous avons lieu de nous flatter que l'Ambassadeur de sa Majesté Imperiale réussira, soit à signer avec le Cabinet de Londres le traité proposé par la France et accompagné des clauses auxquelles l'Empereur en subordonne la conclusion, soit à convenir des mesures décisives que réclame l'execution du protocole du 4 Avril, et à les faire adopter sans nouveau delai. Mais nous ne reviendrons pas içi sur des matières que nous croyons avoir épuisées dans nos Dépêches à Mr. de Lieven, et notre tâche se borne à bien définir l'attitude que vous prendrez à Constantinople pour favoriser la prompte realisation des vœux de notre Auguste Souverain.

23 Mars

L'Empereur désire pacifier la Grèce avec le concours de l'Angleterre et de ses alliés. Or, parmi les moyens qui se présentent d'engager la Cour de Londres à poursuivre cette entreprise, nul doute que celui de la placer dans une position où la retraite lui devienne à peu près impossible, ne soit un des plus efficaces.

Si l'affaire est une fois entameé, si la Grande Bretagne y joue un rôle plus ou moins actif par l'intermédiare de son ambassadeur à Constantinople, certès, il lui sera difficile de ne pas se décider à la terminer d'une manière honorable, et par conséquent de ne pas suivre les seules voyes qui puissent conduire au succès.

C'est par ce motif et dans ce bût que notre dépêche ostensible Vous autorise, Mr., à saisir la première occasion de faire connôitre confidentiellement au Reis Effendi qu' un des principaux objets de votre mission sera de contribuer à rendre la paix au Levant.

Dans le cas, ou Mr. Stratford Canning, profitant d'un moment qu'il jugeroit propice et des pouvoirs que nous avons donnès à Mr. de Minciaky, auroit déjà fait des démarches à la Porte, cette occasion se présentera d'elle même, et V. Ex. sera en quelque sorte obligée de déclarer qu'elle a ordre d'appuyer les ouvertures de l'Ambassadeur d'Angleterre et d'inviter sérieusement le Ministère Turc a les prendre en mûre consideration. Supposé, d'autre part, que Mr. Stratford Canning ait changé d'avis, ou reçu les instructions qui lui prescrivent le silence, avant que Mr. de Minciaky ne se trouvât autorisé à soutenir ses propositions, il n'en est pas moins vrai qu'à une époque antérieure il à fait connaitre au Divan l'existence du protocole, et que, suivant toute probabilité, le Divan possede même une copie de cet acte. Il ne serait donc ni de notre dignité ni de notre franchise de lui dissimuler nos engagemens. D'ailleurs, plus Votre sejour à Constantinople se prolongerait, sans que la Porte fut informée par vous des vues de l'Empereur quant à la pacification de la Grèce, et de l'accord existant à cet égard entre la Russie et l'Angleterre, plus cette communication deviendroit embarrassante, plus elle serait difficile à motiver, plus la Porte devrait être et surprise et allarmée de notre politique. Toutefois, comme l'Ambassadeur d'Angleterre

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