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porte H a la même valeur que celle qui porte M; cette valeur est d'un follis; elle est d'un demi-follis pour la monnaie qui porte A. Puisqu'on connaît le demi-follis de l'indice H, portant ▲, il est probable qu'on découvrira plus tard le demi-follis de l'indice M, portant K, valant 20 nummia (1).

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Ajoutons que parmi nos monnaies modernes, on trouve, dans le même système, des pièces qui offrent avec le même poids et le même module: demi-franc et 50 centimes; quart de franc et 25 centimes; un décime et 10 centimes, ce qui n'empêche pas en outre le public de les appeler des pièces de 10 sous, de 5 sous, de 2 sous, sans que des noms si divers produisent la moindre hésitation, la moindre confusion dans les transactions de chaque jour.

On peut donc admettre que l'on a fait usage concurremment d'un follis de 40 nummia à la marque M, et d'un follis de 8 pentanummia à la marque H.

(1) Bulletin de l'École franç, d'Athènes, 1868, p. 80.

DENIER DE REMELANGE

(Extrait du tome XIV (nouvelle série) de la Revue numismatique,
1869-70, pp. 269-270.)

Dans le dernier cahier du Bulletin de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle (xr année), recueil qui contient des travaux fort intéressants, nous trouvons (pages 19 et suivantes), une communication de M. V. Jacob, sur la découverte faite aux environs de Marsal d'un certain nombre de monnaies messines. L'auteur décrit et commente divers deniers, et entre autres ceux qui offrent au droit la légende S' STEPHANO autour d'un buste, et au revers *RIMVLIGIS autour d'un croix. Il se refuse à croire que ce dernier mot représente le nom de Remilly, localité qui jadis appartenait à l'évêché de Metz, et serait plus disposé à y chercher un nom de monétaire épiscopal. M. V. Jacob ne paraît pas avoir eu connaissance du travail publié par M. Ch. Robert (Revue numismatique, 1863, p. 199) dans lequel sont étudiées les variantes RVMELINGIS, RVMILINGIS, RVOMILINGIS, RIMVLIGIS. Il y eût trouvé la description accompagnée d'un bon dessin (pl. VIII, no 7) du denier qu'il cite d'après l'indication fort incomplète de Dupré de Geneste, et qui porte en réalité RVMELINGIS écrit autour de la cité METTIS disposé en trois lignes; enfin il aurait pu du moins discuter l'attribution de toutes les monnaies en question à l'un des villages nommés Remelange, qui sont tous deux dans le département de la Moselle, situés l'un

sur la frontière du Luxembourg, l'autre à côté de l'ancien domaine royal de Florange. Les conjectures ingénieuses de notre savant collaborateur sont dignes d'un sérieux examen. Le fait est que parmi les localités de la Moselle, on trouve encore Roméling, Riméling, deux Réméring, Rémelfing et Rémelfange, et près de Sarrebourg (où l'évêque de Metz battait monnaie) Romelfing. Mais c'est seulement à l'aide de documents historiques qu'on peut déterminer l'origine des monnaies de cette catégorie,

LIS SUR LA MONNAIE BYZANTINE

(Extrait du tome XIV (nouvelle série) de la Revue numismatique,
1869-70, pp. 270-273.)

Notre savant collaborateur M. Albert Dumont a confié à un de ses collègues de l'École d'Athènes, M. Vidal-Lablache, la publication d'une monnaie inédite frappée au nom de Michel avec les types que voici (1):

Au droit, ΜΧ.ΔΠΤ.ΠΑΣ. (Μιχαὴλ δεσπότης ὁ Παλαιολόγος). L'empereur debout de face tenant de la main droite une longue croix près de laquelle se voit une fleur de lis. Rev. sans lég. Une grande fleur de lis.

C'est ce dernier symbole qui fait l'intérêt principal de la monnaie que M. Vidal-Laroche attribue à Michel VIII Paléologue (1261-1282). Le jeune archéologue rappelle avec juste raison que la fleur de lis se trouve au revers d'une monnaie d'Andronic Ier Comnène (1183-1185), et qu'elle paraît encore sur des pièces de Jean Ducas Vatatzès (1222-1255), de Jean Io de Trébizonde (1235-1238), de Théodore III de Nicée (12551259), d'Alexis II Comnène (1297-1330) et sur une pièce de Michel VIII déjà connue, monuments auxquels nous pouvons ajouter le curieux bronze publié par M. de Pfaffenhoffen qui l'attribue à Théodore II (1225-1230) (2).

M. Vidal-Lablache pense que cette figure de la fleur de lis

(1) Bulletin de l'École franç. d'Athènes, 1868, p. 77. (2) Revue num., 1865, pl. XII, no 5.

«ou plus justement du fer de lance» doit être considérée. d'une façon générale comme un des nombreux emblèmes qui, dans la minutieuse variété du cérémonial byzantin, caractérisaient la puissance impériale, et qu'elle paraît avoir été envisagée comme un des signes attributifs du souverain. Puis, - après avoir remarqué que l'apparition de la fleur de lis sur la monnaie byzantine a suivi de très près son emploi sur la monnaie des rois de France, l'auteur ajoute qu'il est naturel de s'arrêter à cette conclusion que si la fleur de lis figure antérieurement à titre d'emblème byzantin, il faut pourtant mettre au nombre des imitations de l'Occident sa présence sur les monnaies de quelques empereurs.

Il est évident que l'antiquité de la fleur de lis numismatique est très grande en Occident. A partir de l'empereur Otton Ir - (950-965); nous la voyons sur la monnaie germanique pendant les xe, xr et XIe siècles. En France, elle se montre sur les deniers des archevêques de Reims Gervais (1053-67), Manassès (1069-1081), Renaud (1083-1096), Raoul (1106-1124); et enfin sur ceux de Philippe-Auguste (1180-1203). Les sceaux royaux en offrent la figure constante à partir du règne de Henri Ier (1031-1060). Sur la monnaie anglaise, elle remonte au temps de Cnut (1016-1035) et d'Harold (1035-1040), et se multiplie sous Henri Ier (1100-1135) et Étienne (1135-1154).

En Hongrie, nous la voyons dans la main des rois Béla II (1131-1141), Béla III (1174-1196) et dans la main de la SainteVierge représentée sur les monnaies de Béla IV (12351270) (1), par conséquent bien avant toute alliance avec la maison d'Anjou.

Je n'entreprends pas ici de faire l'histoire de la fleur de lis; il me suffit de rappeler rapidement quelques points essentiels, et surtout de dire que ce symbole n'est ni un fer de lance, ni la copie altérée d'un crapaud, comme le pensait Fauchet, ou d'une abeille, comme l'a cru Chifflet (2). La chose est plus

(1) Steph. Schoenvisner, Catal. num. Hungariæ, Pesth, 1807. Atlas, pl. II, Béla II, no 4; Béla III, no 7; Béla IV, nos 5 et 6; pl. III, nos 6 à 10.

(2) On a été jusqu'à croire que « la vue des lotus sculptés sur les ruines de

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