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plusieurs pièces lorsque je les ai examinées. Le poids de ce sulfure peut être évalué quelquefois à 5 ou 6 centigrammes, et c'est à sa présence qu'il faut attribuer les poids de 18,50 et approchant. Les monnaies que je vais maintenant décrire doivent avoir été enfouies très peu de temps après leur émission.

LOUIS IV D'OUTRE-MER.

1. VLOTVICI REX. Croix cantonnée d'un croissant. R. ROTOM CIVITA. Dans le champ, ASCD. - Argent. Poids, 18,25. (Pl. I, no 3.)

2. VLOTVICI REX. Croix.

R. ROTOM CIVITI. Dans le champ, AS.-Argent. Poids, 48,16. (Pl. I, no 4.)

gr

3.

VLOTVICI REX. Croix cantonnée de deux points.

-

R. ROTOM CIVITA. Dans le champ, AS. Argent. Poids, 18,40.

Autre exemplaire, collection Chassant. Poids, 15",30. (Pl. I, I .

4. VLOTVICI REX. Croix.

R. ROTOM CIVIT. Dans le champ, AS. Argent, trois exemplaires. Poids, 18,44, 18,42, 18,40. (Pl. I, no 6.)

5. VLODVICI REX. Croix.

R. ROGOM CIFIT Q. Dans le champ, A-S. deux exemplaires. Poids, 18,37, 1oo,27. (Pl. I, no 7.) 6. VLODVICI REX. Croix.

Argent,

R. ROGOM CIFIT. Dans le champ, A ̄S (A avec barre). Argent. Poids, 1o,33. (Pl. I, no 8.)

Une variété de cette monnaie offre, avec les O accompagnés de points, une autre combinaison des lettres AS placées au centre. L'A a une barre brisée. Collection Chassant. Poids, 1,30. (Pl. I, n° 9).

7, + VLOGVICI REX. Croix.

R. ROGOM CIFIT. Dans le champ, AS.

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exemplaires. Poids, 18",37, 1o,35, 18,32, 1o,30, 1o,28, 15,28, 48,18. (Pl. I, n° 10.)

8. VLOGVICI REX. Croix.

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ROGOM CIFIT. Dans le champ, A ̄S.- Argent. Poids, 15,17 (Pl. II, no 11.)

9.

VLOGVICI REX. Croix.

R. ROGOM CIFIT. Dans le champ, A-S. - Argent, six exemplaires. Poids, 18,47, quatre à 18,42, 18,40. (Pl. II, n° 12.)

10. VLOGVCI RIX. Croix.

R. ROGOM CIFIT. Dans le champ, AFS. - Argent, sept exemplaires. Poids, deux à 18,50, 18",40, 1,39; deux à 1o,38, 18,25. (Pl. II, no 13).

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R. ROGOM CIFIT. Dans le champ, AFS. - Argent. Poids, 18",47. (Pl. II, no 14.)

12. LOCVICI ROX. Croix.

R.

ROGOM CIFITA. Dans le champ, ATS.-Argent, deux exemplaires. Poids, 18,35, 18,25. (Pl. II, no 15.)

13. VLOGVICI RIX. Croix.

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R. RVOGOM CFITA. Dans le champ, AS. Argent. Poids, 15,42. (Pl. II, no 16.)

14. VLOGVICI R-X. Croix.

R.RVOGOM CFITA. Dans le champ, ATS. — Argent. Poids, 15,40 (Pl. II, n° 17.)

15. + VVLCVICI MP÷O, légende tracée de droite à gauche. Croix cantonnée de quatre points.

R.XPISTIANA REO, de gauche à droite. Temple. Argent, obole; collection Chassant. Poids, 05,65. (Pl. II, no 18.) 16. + VVLOCVICI MN. Croix cantonnée de quatre points. R.XPISTIANA REO, de droite à gauche. Temple. Obole. Poids, 0gr,76. (Pl. II, no 19.)

17. + VVLOCVICI MN, de gauche à droite. Croix cantonnée de quatre points.

R.+XPISTIANA REO, de gauche à droite. Temple. Obole. Poids, 0oo,65. (Pl. II, no 20.)

18. + VLOCVICI......, de gauche à droite. Croix cantonnée

de quatre points.

R. XPISTIANA REO, de gauche à droite. — tion Chassant. Poids, 0,65. (Pl. II, no 24.)

Obole; collec

19. +EVIOVICI MI. Croix cantonnée de quatre points. R. XPISTIAII... REO, de gauche à droite. Temple. - Obole. Poids, 05,62. (Pl. II, no 22.)

Le nom du roi offre des variantes, VLOTVICI, VLODVICI, VLOGVICI, VLOCVICI, VVLOCVICI, EVIOVICI, qui doivent être attribuées à diverses causes parallèles. L'échange du T et du D, comme dans ROTOM et ROGOM, peut tenir à la prononciation. Le D retourné, ɑ, produit le C par confusion des formes; mais la présence du V et du VV en tête de la légende paraît bien positivement indiquer que les deniers ont été frappés après d'autres pièces qui portent le nom VVILELMVS, c'est-à-dire après les monnaies de Guillaume Longue-Épée (927-942) auxquelles la population rouennaise était déjà accoutumée. Je reviendrai plus loin sur ce fait; mais pendant que je m'occupe des légendes, il me faut encore relever, du côté où se trouve le nom de la ville, les variantes CIVITA, CIVIT, CIFIT, CFITA, certainement fort extraordinaires à cause de l'échange tudesque de V et de F. Le V en forme d'A renversé, avec barre brisée ou chevron intérieur, est un caractère tout à fait singulier (1).

Au centre du revers, on remarque les caractères VS très diversement posés et quelquefois accompagnés d'une petite barre qu'il ne faut pas prendre pour une lettre. Ces deux caractères doivent être le complément de CIVIT AS (2).

Que la portion de légende qui n'a pu trouver place dans le

(1) Le V contenant un petit trait vertical, comme on le voit sur le denier no 12, est, au contraire, déjà connu sur quelques deniers de Guillaume Taillefer, comte de Toulouse (950-1037).

(2) On doit remarquer que deux des deniers portent au centre un A à barre droite et à barre brisée, ce qui exclut la lecture LS à l'aide de laquelle on pourrait chercher un abrégé du nom de Louis; mais, de plus, il faut, en général, éviter d'admettre des combinaisons formées de la première et de la dernière lettre d'un nom. On peut voir (Rev. num., 1868, pl. XIX, no 27) comment on comprenait l'abréviation du nom de Louis d'Outre-Mer.

pourtour soit transportée dans le champ central, cela ne peut nous étonner. Je ne rappellerai pas seulement ces deniers de Paris, de Langres, d'Autun, de Toulouse, de Nevers, de Verdun, qui portent au centre le titre de REX, complément de la légende circulaire; ceux de Bretagne, de Bourgogne, de Guienne, qui nous montrent le titre de DVX dans les mêmes conditions. Il s'agit d'un mot coupé; mais je puis indiquer des légendes telles que celles-ci: LVDOVICV(S) (1), — CARCASONA CIVI(TATE), VGO COMES MAR(CHE), TVRENE VICEC(OMES), C.ENGOLIMEN(SIS) (2). Sur des deniers anglais du 1x siècle, très utiles à comparer à des monnaies de Normandie, EANBALD.MONE(TA) et DOROBERNIA.CIBI(TAS). Et puis, si nous avons recours aux monnaies italiennes, les exemples abondent; je n'en citerai qu'une partie : S. VINCENMARTIN PAP(A), MARTIN PAP(A), R. SFORTI(A), DE.PERVSI(A),

TI(VS),
BI(A),

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DE.EVGVDE.MVTIN(A).

DE.ANCON(A), —

S.IVLIA(NVS), S.BAR

- BONONI(A), DE.FERARI(A),

TOLOM (EVS), - S.QVIRIA (CVS),
RECAN(ETI),

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ARCHIEPISCO (PVS),

DE.PLACEN(CIA), S.VENAN(TIVS),

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TER.STVDI(ORVM), - F.S.VICEC(OMES), SANTVS.SAV(INVS), - VRBS.CAME (RINA), ALBERTVS. MAR(CHIO), COMES.FEDER(ICVS), DOMINVS.PIS(AVRI), S.EMID.DE. ES(CVLO), CONSTANTIVS. SFO(RTIA), EVG.PP.QVA(RTVS), M.PAPA.QVA(RTVS), M.PAPA.QVI(NTVS), etc., etc. On peut dire que les graveurs de monnaies n'ont éprouvé aucune répugnance à continuer dans le champ la légende commencée au pourtour. Sur quelques-uns des deniers trou

(1) Les lettres placées ici entre parenthèses sont celles qui occupent le champ central des monnaies. La première pièce citée est un denier de Louis d'Outre-Mer.

(2) On peut aussi peut-être citer les monnaies de Chalon-sur-Saône dont la légende est CAVILONIS CIV(TAS) suivant la lecture de Duchalais. Je ne sais pourquoi M. Poey d'Avant, en renvoyant au Catalogue de la collection Faure, no 41, prétend que j'ai lu les trois derniers caractères LVS. Je n'ai jamais eu à décrire ces monnaies de Chalon, et quant au catalogue des monnaies françaises de M. Faure, de Villefranche (1846), dans lequel le denier de Chalon est en effet décrit sous le n° 41, avec la lecture L.V.S., il porte le nom de son auteur, et je n'ai à aucun degré contribué à sa rédaction. Avec un peu d'attention, M. Poey d'Avant aurait pu s'épargner la peine de me critiquer sans aucun fondement (Monn. féod., t. III, p. 185).

vés à Évreux, l'A du centre est muni de sa barre (pl. I, nos 8 et 9). Le petit trait qui accompagne AS sur un assez grand nombre d'exemplaires n'est pas plus une lettre que les points qui se combinent avec lui, car en certains cas ses dimensions sont tout à fait en disproportion avec les deux caractères près desquels il est tracé (1). Sur le n° 3 (pl. I), l'S qui complète le mot CIVITA(S) est placé au-dessus de deux signes qui représentent peut-être alpha et oméga. Ce type n'est pas sans rapport avec celui d'un denier de Rennes sur lequel on voit aussi l'O circulaire flanqué de quatre points, monnaie que M. Bigot attribue avec juste raison à la seconde moitié du xe siècle (2). Il se pourrait que les deniers normands et bretons eussent une certaine parenté. Il ne serait pas imposssible non plus que les deux caractères AS accompagnés de la petite barre un peu allongée (voy. pl. I, no 5) eussent donné naissance à cette combinaison de signes placée dans le champ des deniers bretons de Geoffroy, comte de Rennes (1084), ct de Conan, qu'on a lue IVS ou VIS (3). Un numismatiste distingué a cru voir dans les caractères IVS une altération du monogramme de Conan, servant de transition. pour arriver au mot DVX (4); mais cette dernière allégation surtout se fait difficilement accepter, puisque les caractères IVS se trouvent sur la monnaie de comtes, au temps desquels on ne prévoyait pas l'avènement du mot DVX. L'altération du monogramme n'offre pas un grand degré d'évidence.

Sur deux deniers gravés dans notre planche II (no 16 et 17), le nom de Rouen commence par un monogramme formé des caractères RV, en sorte que ce nom se lit RVODOM. Il ne faut pas s'en étonner. J'ai déjà fait remarquer, à propos du nom de l'évêque de Strasbourg, Uoton (950-955), et de celui

(1) Voir les petits traits qui figurent sur des monnaies anglaises, Ruding, Annals of the coinage of Gr. Brit., pl. XIV, Ethelw. 4: pl. XV, 5; pl. XXX, 21. Hawkins, Silver coins of England, nos 98, 166, 196, 201.

(2) Essai sur les monn. du royaume et duché de Bretagne, 1857, pl. V, no 11. (3) Lelewel, Atlas du moyen âge, pl. IX, no 35. Bigot, op. laud., pl. VII,

nos 3 à 6.

(4) Rev. num., 1816, p. 141.

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