Images de page
PDF
ePub

dans toutes les églises paroissiales le Te Deum et l'antienne Sub tuum præsi dium à la messe.

»

Dans les chapelles de communautés, on chantera ou l'on récitera les mêmes prières, le même jour après la messe.

[ocr errors]

» 4° Le mardi 4 décembre, il sera célébré, dans l'église métropolitaine, un service pour le repos des ames de tous les fidèles morts dans le diocèse, victimes du choléra-morbus, la messe In die obitus, les oraisons au pluriel.

» 5o Le mardi 11 décembre, il sera également célébré un service à la même intention, dans toutes les églises paroissiales du diocèse.

Le même jour, dans les chapelles de communauté, on célébrera, s'il est possible, une messe basse de Requiem, ou l'on récitera du moins un De profundis, avec le verset, et l'oraison Absolve, aux mêmes intentions.

[ocr errors]

Nous engageons les religieuses, ainsi que les pieux fidèles, à faire à cette fin une communion.

6o Pendan les neuf jours qui précèdent immédiatement la fête de Noël, `c'est-à-dire depuis le 15 décembre inclusivement jusqu'au 23 aussi inclusivement, on dira à toutes les messes les oraisons Pro quacumque tribulatione avertendá, pour implorer la miséricorde de Dieu contre le retour du fléau.

>> Pendant ces neuf jours, au salut appelé salut des O de l'Avent, on ajoutera immédiatement après l'Oraison du jour, et sous la même conclusion, la collecte ci-dessus indiquée, Deus nostrum refugium, etc.

[ocr errors]

7° Nous invitons de nouveau, et nous conjurons instamment, par la sainte enfance de Jésus-Christ, dont nous allons honorer le mystère, les fidèles de toutes les classes de vouloir bien s'intéresser avec tout le dévoûment d'un zèle et d'une charité catholiques, à l'œuvre établie dans notre diocèse, en faveur des enfans devenus orphelins par suite du choléra-morbus, sous le nom d'œuvre des orphelins de saint Vincent de Paul.

» MM. les cures recommanderont à leurs paroissiens cette œuvre vraiment diocésaine.

>> Les offrandes et les souscriptions, ainsi que les secours de toute nature, en linge, étoffe pour vêtemens, lits, meubles, etc., peuvent être adressés soit à nous directement, soit à MM. les curés, soit, pour les garçons orphelins, à MM. les prêtres de saint Vincent de Paul, dits Lazaristes, rue de Sèvres, no 95, soit, pour les filles orphelines, à la maison mère des filles de la charité de saint Vincent de Paul, rue du Bac, no 132.

[ocr errors]

Il sera ouvert dans chacun de ces deux derniers établissemens, un registre où pourront se faire inscrire les personnes de l'un et l'autre sexe, qui voudront coopérer de quelque manière que ce soit au soutien et à la prospérité de l'œuvre des orphelins de saint Vincent de Paul, et gagner les indulgences dont le souverain Pontife a daigné l'enrichir.

[ocr errors]

» 8 Le vendredi 28 décembre, fète des saints Innocens, il sera tenu, dans l'une des églises paroissiales de Paris, une assemblée de charité en faveur des enfans orphelins par suite du choléra-morbus, dont s'occupe l' OEuvre dos orphe

[ocr errors]

lins de saint Vincent de Paul. Les annonces, invitations et dispositions nécessaires seront faites par les soins du conseil de l'œuvre.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. Il arrive de temps en temps dans les provinces des refus de sépulture ecclésiastique. Les journaux anti-prêtres ne manquent pas de nous en instruire. Dans leurs récits, ceux à qui on refuse la sépulture sont tous des modèles de vertu, et les prêtres qui refusent sont des furieux et des fanatiques qui s'emportent, qui menacent, qui battent même au besoin. Cela est à peu près obligé dans les relations. Le mois dernier, il y a eu un refus de sépulture à Orléans; il avoit échappé d'abord aux regards curieux de la police des journaux; mais ils ont enfin découvert le fait et l'ont raconté à leur manière. Une femme Loyré, disent-ils, étoit aliénée, mais c'étoient les prêtres qui en étoient cause. Son curé l'avoit menacée et même, si on en croit les parens, s'étoit porté contre elle à des voies de fait. Ceux qui connoissent M. le curé de la paroisse seront révoltés de l'absurdité de cette imputation; cet ecclésiastique est la douceur et la charité même. Il est même vraisemblable que les parens n'ont point dit ce qu'on leur attribue, car il paroît qu'ils se sont bien conduits dans cette affaire. Ainsi les menaces et les voies de fait sont sans doute de l'invention du journaliste qui regretoit qu'il n'y eût pas eu de scandale et qui a voulu en faire un peu. Plus récemment encore, un autre journal vient de dénoncer un nouveau trait de fureur et d'intolérance des prêtres. Une femme, nommé Hélène Neuville, est morte le 15 octobre dernier à Moulbèque, canton de Grisolles, diocèse de Montauban. La veille de la mort, le curé se rendoit chez elle, lorsqu'on l'avertit que cette femme avoit exprimé, dans les termes les plus grossiers, qu'elle n'avoit pas besoin de ses services. Le curé refusa la sépulture; le maire s'adresse à un curé voisin, qui refuse également. Alors il s'établit curé, fait sonner les cloches, et, revêtu de ses insignes, dirige lui-même le convoi. On se rend à l'église, on y dépose le corps à la place ordinaire, et on récite, dit le journal, les prières des agonisans. Est-ce le maire ou bien le rédacteur qui a fait la bévue? Car tout le monde sait que les prières des agonisans se disent pendant l'agonie et non après la mort. Quoi qu'il en soit, au milieu de cette pieuse cérémonie, arrive tout à coup le curé, et bien entendu avec un ton menaçant et irrité; car c'est un accessoire indispensable de ces sortes de récits. Il veut faire sortir le maire, mais un des assistans lui répond avec fermeté que les fidèles peuvent prier en commun dans le temple du Seigneur, et que l'on continuera les prières. Une telle manière de prier n'est-elle pas aussi édifiante pour les vivans que profitable pour les morts? Et que dire de gens qui viennent une fois prier dans le temple par esprit d'opposition, et qui n'y paroissent pas ensuite de toute l'année?

— Un ecclésiastique demeurant à Marseille, M. Pierre Ginestière, étoit prévenu d'avoir fait en chaire la censure du gouvernement et d'avoir excité à la haine et au mépris de l'autorité. Son affaire a été appelée, le 13 novembre, à la cour d'assises des Bouchesdu-Rhône, et le prévenu déclaré coupable par le jury a été condamné à un mois de prison et 300 francs d'amende. Nous n'avons point sous les yeux les détails des débats, et nous ne connoissons le discours que par ce qu'en cite un journal fort suspect, qui prétend que, dans la péroraison d'un sermon sur la charité chrétienne, prêché dans l'église Saint-Martin à Marseille, M. Ginestière répéta dix ou douze fois cette apostrophe: Soleil de juillet, que nous as-tu valu? Et qu'il termina en disant que quand la justice et la paix regneroient en France, on renverseroit le trône d'un moment que la

révolution a élevé.

- Un collége destiné à former de jeunes ecclésiastiques a été fondé à Zante, une des îles Ioniennes, par M. Louis Lastaria, qui a été établi l'année dernière évêque latin de cette île. Ce prélat, qui est né à Sainte-Marie de Capoue, dans le royaume de Naples, s'est occupé, à son arrivée dans l'île, des besoins de son troupeau. Il a réparé en peu de mois sa cathédrale, son évêché et la maison des chanoines, et il vient de réunir un certain nombre d'enfans qu'il va élever pour l'état ecclésiastique. Il y en a vingt-quatre qui, pour la plupart, sont à ses frais, qu'il a attachés au service de sa cathédrale, et qu'il se charge, à l'aide de son neveu, d'instruire dans les lettres et dans tout ce qui touche à la religion. Quoique cet établissement n'existe que depuis trois mois, cependant il a déjà eu d'heureux résultats. Les jeunes élèves font leur service à l'église d'une manière édifiante, et donnent des espérances au diocèse.

- M. l'abbé de Solage, préfet apostolique de l'île Bourbon, en est parti le 13 juillet dernier pour sa mission de l'île Madagascar; il visitera l'établissement français de l'île Sainte-Marie, qui n'a pas de prêtre, et essaiera peut-être s'il y a quelque moyen de pénétrer dans Madagascar même, et d'y faire du bien : malheureusement la reine est obsédée par les méthodistes anglais. M. le préfet, en partant, a donné des pouvoirs de vice-préfet à M. l'abbé Dalmond, qui étoit arrivé avec lui dans la colonie. Ce choix a étéagréable au clergé de la colonie, qui vient de perdre deux de ses membres. L'un est M. Legendre aîné, mort le 10 mai, à l'âge de 34 ans; et l'autre est M. Deguigné, mort le 5 juillet, à l'âge de 33 ans. M. Legendre, qui, depuis quelque temps, avoit paru s'occuper moins de ses devoirs de pasteur pour se livrer à des entreprises d'intérêts temporels, en a témoigné des regrets à la mort, et a montré de grands sentimens de piété. M. Marie-Joseph (1) Deguigné étoit né dans

(1) La Feuille hebdomadaire de l'île Bourbon l'appelle Théodos; je crois que c'est une erreur.

l'île, d'une famille honorable, et avoit fait ses études en France. A Saint-Acheul, il se distingua par son caractère aimable et par sa piété. Il avoit suivi les cours de l'Ecole de droit, et avoit été reçu licencié. Ses talens lui promettoient des succès dans cette carrière, quand le désir d'être utile à la religion, à laquelle il étoit toujours resté attaché au milieu des séductions de la capitale, lui inspira la résolution d'entrer dans l'état ecclésiastique. Ayant obtenu l'assentiment de sa famille, il fut reçu au séminaire SaintSulpice, où il se disposa, par la retraite et par l'étude, aux vertus et aux travaux du sacerdoce. Sa ferveur et ses heureuses qualités s'y développèrent de plus en plus. M. Deguigné fut ordonné prêtre le 13 juin 1829, et partit peu après pour sa patrie, malgré les solli-` citations de quelques amis, qui l'engageoient à rester en France, où ses talens et ses vertus auroient pu être plus utiles encore à l'Eglise. Mais le jeune ecclésiastique, dégagé de toute idée d'ambition, crut se devoir avant tout à sa patrie. Il honoroit, dans la colonie, la religion par la sainteté de sa vie, et la faisoit aimer par le charme de son caractère. Sa fortune particulière et ses honoraires étoient presque tout entiers pour les pauvres; à peine se réservoit-il le nécessaire. Malheureusement sa santé ne répondoit point à son courage; une fièvre cérébrale vint terminer tout à coup une carrière à peine commencée, et qui s'annonçoit sous de si heureux auspices. M. Deguigné est mort le 5 juillet. La Feuille hebdomadaire de l'ile Bourbon lui a payé un tribut d'hommages. Il étoit vicaire à la paroisse de Saint-Denis, qui est le chef-lieu de la colonie. Il y a aujourd'hui dix cures remplies à Bourbon : à St-Denis, M. Collin; à St-Paul, M. Brady; à St-Leu, M. Delmotte; à St-Louis, M. O'Reily; à St-Pierre, M. Simon; à St-Joseph, M. Lombardy; à Ste-Rose, M. Gondot; à St-Benoît, M. Mathieu; à St-André, M. Salmon; et à Ste-Marie, M. Barré. Les cures de St-Philippe et de Ste-Suzanne sont vacantes. La paroisse de St-Denis et celle de St-Paul sont les seules qui aient un vicaire; on auroit besoin de prêtres dans la colonie, quelques-uns de ceux qui y sont étant âgés et infirmes, et d'autres ayant quitté l'exercice du ministère. On vient de former à St-Denis une société de Dames de la Charité pour le soulagement des pauvres. Ces Dames devront visiter les malades, assister les indigens, faire élever et habiller de jeunes filles. On espère beaucoup de cet établissement pour préserver les filles de la misère et du vice.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. On diroit que le mal d'autrui n'est que songe pour MM. les ministres de l'état de siége. Imagineroit-on jamais par exemple que ce soit M. de Montalivet qui se montre sur ce point le plus susceptible et le plus blessé! C'est cependpnt lui qui a demandé des explications à la commission de l'adresse de la chambre des pairs, sur ce qu'elle a voulu dire par ces paroles : Votre gouvernement s'est armé de

toute la force que sembloit offrir la législation existante. Qu'appelez-vous, SEMBLOIT ? Ce mot a paru trop dur à M. de Montalivet. Il a vu là une expression de doute malhonnête et inapplicable à la conduite d'un homme qui ne doute de rien. C'est avec grand peine s'il a consenti à ce que le signataire des ordonnances sur l'état de siége passát pour quelqu'un auquel il pouvoit sembler que la législa❤ tion existante étoit faite pour l'arrêter, et que la cour de cassation en savoit autant que lui. Il nous semble pourtant aussi que, dans une pareille affaire, c'est en être quitte à bon marché; et que si M. de Montalivet a le droit de se récrier si fort sur un mot, Paris et les autres départemens, mis par lui en état de siége, devroient bien avoir aussi le droit de se récrier un peu sur la chose.

En vérité, ce seroit presque dommage que l'on vînt maintenant à découvrir quelque fraude dans le coup de pistolet du Pont-Royal. A présent que tous les complimens de condoléance, tous les pas et démarches, et tous les frais d'éloquence sont faits à l'occasion de cet évènement, il n'y a plus à reculer; ce seroit trop d'avantages perdus. C'est une cause qui a produit de trop bons effets pour qu'il soit permis de désirer qu'elle n'ait pas existé. Que les journaux cessent donc d'aller aux recherches, et d'élever chaque jour, comme ils le font, de nouveaux doutes sur le coup de pistolet. Ils doivent sentir dans quel embarras ils nous mettroient pour annuler tout ce qu'il a produit.

Les journaux se sont donné bien des peines depuis sept mois pour préparer les améliorations et les grands changemens qu'ils se promettoient de la nouvelle session. Il leur paroissoit impossible, disoient-ils, que les ministres du 13 mars et du 11 octobre osaṣsent affronter l'orage parlementaire dont ils étoient menacés. L'état de siége, le compte-rendu, la nécessité de demander encore de gros douzièmes provisoires, la situation de la France au dehors, la situation de la France au dedans, tont se réunissoit pour écraser les auteurs de tant de fautes et de misères. Arrivoit ensuite M. Dupin, avec un système énergique, pour prononcer leur sentence et leur porter les derniers coups. On alloit voir une foudroyante adresse de la chambre des députés, et une opposition telle que jamais il ne s'en étoit vu. Enfin, la justice nationale menaçoit de renverser je ne sais combien de monde, et il n'étoit plus question que d'enterrer les morts.... La chambre des députés est venue, l'adresse a paru, la justice nationale s'est manifestée, et, dans ce grand dénoûment qui devoit étre si tragique, non-seulement on n'aperçoit pas un mort, mais pas un blessé. Tous les actes du ministère sont approuvés pour le passé, et même pour l'avenir; car l'adresse promet à peu près de ne leur rien refuser. Il en devoit être aiusi entre la royauté de juillet et la chambre des députés de juillet. Elles sont liées forcément par contrat et par consentement mutuel, et elles ne peuvent pas plus se séparer que des passagers embarqués sur le même vaisseau, qui demanderoient à se quitter en pleine mer. Tant pis pour ceux qui avoient calculé autrement; il est bon qu'ils apprennent à leurs dépens que les révolutions ne vont jamais sans expiations et sans châtimens. Il faut qu'elles soient des leçons, de bonnes, de sévères leçons, afin que la tentation ne revienne pas trop souvent.

« PrécédentContinuer »