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-M. le comte d'Ofalia, ambassadeur d'Espagne, n'a remis que le 1o de ce mois la réponse de son souverain à la notification du mariage de la princesse Louise d'Orléans avec le roi des Belges.

M. le comte d'Ofalia, ambassadeur d'Espagne à Paris, est nommé ministre de l'intérieur à Madrid. Il va partir pour son poste, et sera remplacé provisoirement par M. Zéa, frère du ci-devant ambassadeur à Londres, et qui est aujourd'hui premier ministre.

On assure que l'infâme Deutz n'est plus sur la terre de France; il est allé, dit-on, cacher sa honte à Londres. Il a été reçu par le juif Devi, marchand de nouveautés, qui exerçoit ce commerce à Paris, rue de Grammont, sous le nom de Levi, et qui a disparu à la suite d'une banqueroute.

M. de Salvandy a quitté les rangs du ministère et est passé au parti de la liberté. Dans un écrit qu'il vient de publier, il attaque fortement l'état de siége du 6 juin. Le Nouvelliste combat déjà ce déserteur du juste-milieu.

– Les derniers bulletins du choléra dans les départemens contiennent les résultals suivans: Pas-de-Calais, le 30 novembre, 257 cas et 114 décès; Côtes-duNord, le 30, 80 cas et 34 décès; Finistère, le 28, 61 cas; Côtes-du-Nord, le 1er décembre, 49 cas et 20 décès; Deux-Sèvres, le 30 novembre, 25 cas et 7 décès; Meuse, le 30, 9 cas et 10 décès; Morbihan, le 29, 5 cas et 5 décès, – Les conseils municipaux de Dijon et de Besançon ont aussi refusé de voter une adresse sur l'évènement du Pont-Royal.

- MM. Parigot et Rogues, président et conseiller démissionnaires à la cour royale de Poitiers, ont reçu, le 28 novembre, une adresse de félicitations d'un grand nombre d'étudians en droit, et qui leur a été présentée par cinq étudians de cette ville.

M. Prieur de Lacombe, préfet du Var, est mort à Draguignan le 30 novembre dernier.

Le feu s'est manifesté le 30 à l'Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand; mais on est parvenu à s'en rendre maître en peu d'instans.

- Un notaire de Beaucaire a été poursuivi devant le tribunal correctionnel de Nimes, pour avoir distribué des billets de loterie d'immeubles. A raison de circonstances atténuantes, il n'a été condamné qu'à 15 fr. d'amende. Mais le tribunal a ordonné la confiscation du montant des billets, qui s'élevoit à 120 fr.

· A la date du 1o décembre, l'armée française achevoit ses travaux sous les murs de la citadelle d'Anvers. On n'avoit pas encore riposté aux coups de canou et aux bombes des Hollandais, qui continuoient à des intervalles cependant assez éloignés. Le colonel Lafontaine avoit rapporté le matin la seconde réponse du commandant Chassé, auprès duquel cependant il n'a pu être admis. Le général Tib. Sébastiani s'est emparé du fort Sainte-Marie qu'une frégate hollandaise a essayé de défendre. Le 2, les Français ont attaqué la lunette Saint-Laurent et le fort Isabelle. Un détachement de 200 hommes de la garnison de la citadelle a fait une sortie pour détruire quelques travaux de siége, mais elle a été repoussée à la

suite d'une vive fusillade. La veille, les Hollandais avoient déjà fait une sortie, pour brûler deux maisons qui nuisoient au dégagement de la lunette de Kiel. Ils en ont recommencé le 2 une qui a été également repoussée. Le feu de la citadelle sur les travailleurs a été assez vif le 2 et le 3, et surtout peudant la nuit intermédiaire. Le maréchal Gérard a donné l'ordre de commencer enfin la canonnade le 4. Il tenoit à ce que vingt batteries fussent terminées; elles porteront environ 200 bouches à feu. On y travailloit sans relâche la nuit et le jour. La pluie de discontinue pas, ce qui rend les travaux longs et pénibles.

On remarque dans les rangs de l'armée française, devant Anvers, M. le duc d'Istrie, fils du maréchal Bessières, aide-de-camp du maréchal Gérard; le prince d'Eckmulh, sous-officier dans le 4o régiment de chasseurs; le prince de la Moscowa et le duc d'Elchingen, tous deux fils du maréchal Ney; l'un, capitaine daus le 5o de hussards; l'autre, aide-de-camp du duc d'Orléans. Les trois premiers sont pairs de France.

Trois bâtimens français, le Suffren, la Melpomène et la Créole, et cinq bâtimens anglais faisant partie des escadres combinées, sont restés à Déal.

- Par un arrêté du 26 novembre, le roi Léopold a promis une médaille d'or de la valeur de 100, 75 ou 50 florins, aux personnes qui, dans le cas de bombardement de la ville d'Anvers, contribueroient le plus à empêcher l'effet du feu et la destruction des propriétés.

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L'introduction dans le canton de Zurich de mécaniques à tisser a fort mécontenté les ouvriers. Le 23 novembre, pendant une fête populaire qui avoit lieu à Uster, un attroupement d'environ 500 hommes armés de bâtons et munis de matières incendiaires, est venu mettre le feu à une filature mécanique. Les secours sont arrivés trop tard pour arrêter les progrès du feu. On est parvenu à se saisir d'une cinquantaine des incendiaires.

cent.

- La Russie vient de contracter un nouvel emprunt en Angleterre à 4 ponr

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 4, M. le président lit la réponse que Louis-Philippe a faite à l'adresse de la chambre. Il sort ensuite, et M. Etienne, premier vice-président, le remplace au fauteuil.

M. Gouin lit une proposition de loi sur l'amortissement.

M. Demarçay développe la proposition qu'il présente à chaque session, et qui a pour but de faire nommer, pour l'examen du budget, autant de commissions qu'il y a de ministères, lesquelles feroient chacune un rapport séparé. M. Pelet et M. le, ministre des finances voient des inconvéniens dans ce mode. M. de Tracy le croit utile, et prétend que, pendant 25 ans, la discussion du budget n'a été qu'une comédie. La prise en considération est prononcée à une grande majorité.

M. Devaux développe sa proposition de loi sur la responsabilité des ministres et des agens du pouvoir. M. le garde-des-sceaux fait observer qu'il présentera luimême un projet de loi, à ce sujet, le 1o. L'ajournement est alors demandé par

M. de Schonen, et combattu par MM. Laurence et Odilon Barrot; il est rejeté, et la chambre vote la prise en considération de la proposition.

M. Gouin obtient ensuite de développer la sienne, quoiqu'elle ait été lue dans la même séance. M. Larabit pense qu'elle reculeroit indéfiniment le soulagement que l'on devra accorder aux contribuables. M. Laurence demande que l'on remette la question à l'époque de la discussion du budget. M. le ministre des finances fait observer que la proposition, en fixant les termes des annulations, obligeroit le gouvernement de s'engager imprudemment à l'avance. L'ajournement est prononcé. Le 5, M. Etienne, premier vice-président, occupe encore le fauteuil.

M. Lepelletier-d'Aulnay fait le rapport du projet de loi tendant à autoriser la perception provisoire du premier trimestre de 1833. Il convient de l'inconvénient de retomber encore dans le provisotre, et espère que ce sèra pour la dernière fois. Le bon ordre qui doit régner dans les finances le nécessite. Le gouvernement d'ailleurs en fait la promesse. M. le rapporteur conclut à l'adoption du projet de loi.

Une discussion, à laquelle prennent part MM. Dumeylet et Felet (de la Lozère), s'engage sur le jour auquel commencera la discussion. Des membres voudroient qu'on la commençât de suite; d'autres veulent la faire porter à demain. On la fixe enfin au vendredi 7.

Il n'y aura point de séance le 6.

Chants sacrés, par M. Mollevaut (1).

La première édition de cet ouvrage avoit paru en 1824; mais, dit modestement l'auteur, un premier travail de ce genre, qui demandoit la soudaineté de l'inspiration, devoit conserver des taches de style, et la lenteur d'un second travail pouvoit seul donner à ces chants la perfection que le sujet réclame. M. Mollevaut a mis plusieurs années à élaborer son ouvrage. En tête de ses poésies est un discours préliminaire sur les beautés des livres saints. L'auteur admire dans les psaumes et dans les prophètes l'élévation et l'énergie des pensées, la magnificence des images, l'abondance et l'éclat du style, et il croit avec Lowth que les écrivains sacrés sont bien supérieurs aux écrivains profanes les plus renommés. Ses chants se partagent en deux livres, l'un de poésies lyriques imitées de l'Ecriture, l'autre de poèmes sur des sujets tirés aussi de l'Ecriture. Les poésies lyriques sont des odes et des dithyrambes imités des psaumes d'Isaïe ou d'Ezechiel. Les poèmes sont la Mort d'Abel, Agar dans le désert, le Sacrifice d'Abraham, le Sacrifice de Jephté, la mort de Samson, et la mort de Goliath. Nous aurions voulu pouvoir citer quelques fragmens de ces pièces diverses, et montrer ce qu'elles ont de remarquable sous le rapport du style, de la grâce, de l'élégance et du goût. Mais les preuves de M. Mollevaut sont faites. Il a déjà traduit Virgile en entier, et en vers aussi bien qu'en prose. Il a déjà 20 vol. de productions différentes, et il en

(1) In-18, prix, 2 fr. et 2 fr. 20 cent. franc de port. A Paris, chez Langlois, rue des Grès, no 10; et chez Ad. Le Clere et compagnie, au bureau du journal.

annonce presque autant. Nous nous bornons aujourd'hui à citer son ode imitée du psaume 136, sur les Israélites captifs aux bords de l'Euphrate :

Loin de notre sainte patrie,

L'onde étrangère a vu nos regrets éplorés;

Jérusalem, cité chérie,

Ton souvenir remplit nos cœurs désespérés.

De Jacob la lyre captive,

Aux saules suspendue, en ses mornes douleurs,
N'a pas même une voix plaintive,

Des larmes à donner au plus grand des malheurs.
Ils disent : « Chantez les cantiques
Qui de vos harpes d'or flattent la passion,
Et que leurs accens prophétiques

Rappellent les honneurs des temples de Sion. >>

Israël! tu perds la couronne!

Et moi, je chanterois sous un joug désolant,
Lorsque la mort qui t'environne
Nourrit la cruauté de leur rire insolent.

Ah! loin cette horrible pensée!
Que ma lyre plutôt se brise entre mes doigts,
Et que ma langue embarrassée

S'attache à mon palais, et trahisse ma voix.

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Dans cette joie où ton cœur nage :

Sion, descends, dis-tu, dans l'horreur des tombeaux;

Je veux m'engraisser de carnage,

Et de tes fils mourans dévorer les lambeaux.

Exauce ma juste prière :

Sur Babylone, ô Dieu! rejette notre affront;
Ecrase ses fils sur la pierre,

Et fais jaillir leur sang à son indigne front.

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Le Gérant, Adrien Le Clerc.

COURS DES EFFETS PUBLICS. Bourse du 5 décembre 1832.

Trois pour 100, jouissance du 22 juin, ouvert à 69 fr. ooc., et fermé à 69 fr. 00 c. Cinq pour 100, jouissance du 22 sept., ouvert à 97 fr. 20 c., et fermé à 97 fr. 20 c. Actions de la Banque.

1685 fr. oo c.

IMPRIMERIE D'ad. le clere et comp.

SAMEDI 8 DÉCEMBRE 1832.

ROYAL

(N°20372)

Nouvelles Considérations historiques et critiques l'auteur et le livre de l'Imitation, par M. Gence in-8

(Suite et fin du n° 2021.)

49

Jean Charlier de Gerson, chancelier de l'Université de Paris, fut surnommé Gerson, à cause du village de ce nom, près Rhétel, où il naquit le 14 décembre 1363. Il étudia au collége de Navarre à Paris, et y eut pour professeur le célèbre Pierre d'Ailly. Il vécut dans des temps de troubles pour l'Eglise et pour l'Etat, et se conduisit avec courage et sagesse. Il s'éleva contre l'assassinat du duc d'Orléans, exécuté par les émissaires du duc de Bourgogne, et poursuivit devant l'église de Paris et devant l'Université la doctrine du cordelier Petit, apologiste de cet attentat. Il fut plus d'une fois député vers les papes pendant le grand schisme, et parut avec honneur aux conciles de Pise et de Constance. Son traité de Auferibilitate Papæ n'a point pour objet, comme on l'a imaginé, de montrer qu'on peut supprimer la papauté, mais de prouver qu'il est des cas où l'Eglise assemblée peut obliger deux concurrens à se désister, et les déposer, s'ils s'y refusent. La crainte de la faction des Bourguignons l'empêcha de revenir à Paris après le concile de Constance, et il se retira en Bavière, puis dans le duché d'Autriche. On a trouvé à l'abbaye de Molk beaucoup de copies de ses ouvrages composés durant son exil, et notamment le traité de Consolatione theologiæ, à la suite duquel paroit, pour la première fois, l'Imitation de J.-C., dans un recueil transcrit en 1421. Gerson revint ensuite se fixer à Lyon au couvent des Célestins, dont son frère étoit prieur. Il y faisoit l'école ou le catéchisme aux enfans, et il y mourut le 12 juillet 1429. Plusieurs théologiens ultramontains parlent de lui avec estime, et Bossuet en fait un grand éloge. Le style de cet écrivain est mêlé d'idiotismes et de locutions étrangères. Ses écrits sont nombreux, et il en a été fait plusieurs éditions. La plus complète est celle de Dupin publiée en 1706, 5 vol. M. Gence, qui, dans son édition latine de l'Imitation, a donné une description des manuscrits et des éditions les plus

Tome LXXIV. L'Ami de la Religion.

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