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ce petit prisonnier d'Etat a reçu une bien mauvaise éducation. On a pas craint de lui apprendre à dire fort distinctement: Vive Henri ! Ne faudroit-il pas par hasard que, pour distraire plus agréablement madame la duchesse de Berri, on eût appris à sa perruche à dire : Vive M. Thiers! on Vive mon oncle?

Un singulier procès a été porté, le 28 novembre, devant le tribunal de Boulogne. Le fils du maire de la ville, enfant de 10 à 11 ans, d'un caractère indocile et turbulent, avoit été soumis par son professeur à une correction désagréable. Cela fit du bruit ; le ministère public prit feu. On informa, des témoins furent entendus, un procès-verbal de médecins fut dressé. Enfin, le professeur a été cité à comparoître en justice, sous la prévention de sévices et voies de fait envers un citoyen français, délit prévu par l'art. 311 du Code pénal. Les débats ont plus d'une fois amusé l'auditoire. L'avocat, M. Gros, s'est égayé sur le ridicule de l'accusation. A la moindre chiquenaude, a-t-il dit, les écoliers vont donc invoquer l'art. 311, et un gamin qu'on aura mis une heure en prison poursuivra son maître ou mème son père pour avoir porté atteinte à sa liberté individuelle, délit prévu par l'art. 341 du Code pénal. Néanmoins le tribunal a traité la chose sérieusement, et a prononcé une condamnation à 100 fr. d'amende. Il est à remarquer que le ministère public lui-même a fait l'éloge de l'établissement de M. l'abbé Haffreingue, établissement digne, en effet, de sa réputation. Ce passage a paru exciter une vive sympathie dans tout l'auditoire.

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Les colléges électoraux de Privas (Ardèche), d'Aix (Landes), et de Bergues (Nord) sont convoqués pour le 7 janvier, à l'effet de procéder au remplacement de MM. Dubois, Bastarrèche et Lemaire, députés démissionnaires.

Une commission a été nommée par ordonnance du 27 novembré, pour la rédaction de trois projets de loi relatifs à la liquidation des créances de l'ancienne liste civile, aux pensions et à la caisse de vétérance. Elle est composée de MM. le duc de Bassano, président, Mounier, pairs ; de Schouen, Sapey, Baillot, Devaux, députés; Delaire et Martineau des Chènes, conseillers d'Etat.

M. le vice-amiral Bergeret est nommé préfet maritime à Brest.

M. Legentil, substitut du procureur-général près la cour royale d'Angers, est nomnié conseiller à ladite cour. MM. Lignier et Cochet d'Hattecourt sont nommés procureurs du Roi à Nîmes et à Avesnes.

M. Dumas est nommé professeur adjoint de chimie à la faculté des sciences de Paris, en remplacenient de M. Dulong, appelé à la chaire de physique.

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M. Baudoin, conseiller à la cour royale de Rennes, ayant apposé sa signature au bas d'une adresse destinée à madame la duchesse de Berri, et contenant des expressions qui ont paru au garde-des-sceaux en opposition aux devoirs de ce magistrat, vient d'être déféré à la cour de cassation.

M. Duvernay, professeur d'histoire naturelle à la faculté des sciences de Strasbourg, est nommé doyen de cette faculté, en remplacement de M. Branthome, décédé.

A la séance du 8, le ministre du commerce et des travaux publics a présenté

à la chambre des députés un projet de loi tendant à ajouter aux budgets des années 1833 et 1834 une somme de gvo,ooo fr., pour la construction du monument ordonné par la loi du 13 décembre 1830, sur la place de la Bastille, en l'honneur des citoyens morts en combattant dans les journées de juillet.

La commission de la chambre des députés chargée de l'examen du projet de loi sur les douanes est composée de MM. Falguerolles, Boigues, Barbet, Duvergier de Hauranne, Ch. Dupin, Meynard, de Saint-Cricq, Cunin-Gridaine et Fulchiron.

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Le docteur Broussais se voyant repoussé par l'académie des sciences, présente actuellement comme candidat à l'académie des sciences morales et politiques, où il se flatte d'être mieux accueilli.

L'autopsie de l'ancien officier, décédé rue de l'Odéon à la suite d'un legs universel fait à une femme, a établi que la mort n'avoit eu d'autre cause qu'une attaque d'apoplexie foudroyante. La légataire a été mise en possession de la fortune, au grand désappointement des héritiers.

MM. Moussard, éditeur, et Mie, imprimeur de Jérôme-le-Franc-Parleur, traduits le 11 devant la cour d'assises, pour un article républicain, ont été acquittés.

M. Giroux, sur lequel on faisoit peser principalement les soupçons de l'évènement du Pont-Royal, a été mis en liberté le 10, après avoir été retenu longtemps au secret. On ne donnera pas suite non plus, à ce qu'il paroît, aux aveux du nommé Courtois.

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La rivière de l'Ourcq ayant éprouvé, comme la Seine et d'autres rivières, une grande crue par suite de pluies multipliées, les eaux du canal de l'Ourcq en ont été tellement augmentées que ce canal s'est rompu le ro à Pantin, près Paris, et a inondé les terres voisines.

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· M. de Brian, gérant de la Quotidienne, a été condamné par défaut, à Angers, à 6 mois de prison et 1,000 fr. d'amende, pour avoir reproduit un article du Revenant, relatif à M. Chollet, sous-préfet de Segré.

Le gérant de la Gazette d'Anjou a été condamné le 7 à un mois de prison et 500 francs d'ameude, pour diffamation envers M. Aug. Giraud, député de Maine-et-Loire.

-M. Godefroy, gérant de l'Ami de la Vérité, journal royaliste de Caen, a été condamué le 7 pour trois délits de la presse, à 15 mois d'emprisonnement et 4,000 fr. d'amende. L'imprimeur, M. Lecresne, a été acquitté.

M. Armand de Chaunac, traduit devant la cour d'assises de Périgueux pour avoir, 1o demandé dans un café une bouteille de bière à l'Henri V; 2o moutré une médaille à l'effigie du jeune prince, 3o et dit que le règne de Louis-Philippe ne dureroit pas, a été acquitté après avoir été défendu par M. Amédée de Boisson. Les gardes nationaux de Châlons-sur-Saône se sont rassemblés le dimanche 3 décembre, au nombre de 600, et out signé une protestation contre l'ordonnance de dissolution dont ils sont l'objet.

Huit cents fusils sont déjà rapportés à l'Hôtel-de-Ville de Châlons-sur-Saône.

C'est environ les deux tiers des armes confiées à la garde nationale de cette ville, qui, comme l'on sait, a été dissoute dernièrement.

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Madame la vicomtesse de Castéja, à qui l'on avoit d'abord accordé de partager la captivité de madame la duchesse de Berri, vient d'être informée que son admission dans la citadelle de Blaye étoit ajournée indéfiniment. On a même refusé de lui rémettre la réponse que la princesse lui avoit écrite en acceptant son offre. Madame Anseler, ancienne femme de chambre de S. A. R. a seule obtenu de servir MADAME. Elle est entrée le dans la citadelle.

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C'est devant la cour d'assises de Montbrison que sera traduit d'abord M. de Mesnars. Il est compris dans l'arrêt de renvoi pour l'affaire du Carlo-Alberto. Le Mémorial agenais est poursuivi en ce moment pour la publication d'une adresse à madame la duchesse de Berri.

On doit juger à Blois, le 12, l'affaire de M. de La Serrie (Ligné); le 13, celle de MM. de Kersabiec, Guilloré, etc. (Maisdon); le 17, celle de MM. Laurent et Legros (armes saisies à l'hôtel de Goulaine), et le rg, celle de MM. đe Laubepin, Guibourg, avocat, et Merson, gérant de l'Ami de l'Ordre. MM. Hennequin et Guillemin doivent défendre plusieurs de ces accusés qui ont été amenės de Nantes.

On n'a point encore de succès remarquable à citer dans le siége de la citadelle d'Anvers. Les Français poursuivent leur attaqué avec vigueur. Les Hollandais se défendent avec courage et habileté. La canotinade a été ført vive pendant la nuit du 8 au 9, et pendant toute la journée du 9. Le roi des Belges a parcouru, ce jour, la ligne de la tranchée, et a donné la croix de Léopold à un sapeur blessé. On a augmenté l'armement des batteries et avancé les travaux de mine. De nouveaux efforts, contre la lunette St-Laurent, sont restés sans résultat. On s'est décidé à recourir à d'autres moyens d'attaques contre ce fort, qui est entouré de fossés de 30 mètres et pleins d'eau. ``

Le feu a été vif dans la nuit du 9 au 10. L'obscurité a permis aux Hollandais de tenter une sortie, et aux Français d'ouvrir une parallèle qui établit une communication entre leurs attaques de droite sur le bastion de Tolède, et de gauche sur la lunette St-Laurent. Les assaillans ont continué le ro à faire jouer les canons, les obusiers et les mortiers. Les Hollandais se réfugient dans les immenses casemates de la citadelle, et ne souffrent guère de leur feu. La grande caserne a été définitivement incendiée.

D'après un rapport du général Achard, le fort Frédéric, occupé par un détachement du 22° régiment, a été attaqué par une corvette et 12 canonnières hollandaises. Un débarquement a même été tenté, mais il a été répoussé. Un engagement plus vif a eu lieu au fort Sainte-Marie, occupé par un détachement de ła division Sébastiáni et qui a été assailli par cinq bâtimens hollandais : l'escadre a fini par s'éloigner. Le général Sébastiani s'efforce de l'isoler de la citadelle; elle est en ce moment entre les forts Lillo et Lief Kenshoeck. Elle a tiré sur le village de Doel et cherché à rompre de nouvelles digues. Les Français ont armé utilement les forts Lacroix et Saint-Philippe.

On n'a point encore le relevé exact des pertes de l'armée française à Anvers. On les évaluoit, le 8 décembre, à 4 officiers et 73 militaires blessés, et à II militaires tués.

Le général. Goblet, ministre des affaires étrangères en Belgique, vient d'être nommé commandant en chef du génie. Il s'est rendu à Anvers, pour diri.ger lui-même la défense de cette, place, dans le cas où une agression de la citadelle donneroit occasion à l'armée belge de joindre ses efforts à ceux de l'armée française.

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Le Correspondant de Hambourg assure que le général baron de Muffling a reçu du roi de Prusse la mission de se rendre à Paris, avec de nouvelles propositions, pour servir de médiateur entre la Hollande et la France. Ce général avoit déjà rendu des services aux Pays-Bas en 1815. En 1829, il fut choisi pour réconcilier la Porte et la Russie.

M. le baron d'Hennezel, chargé d'affaires de France à La Haye, est arrivé le 8 à Bruxelles. Il s'est rendu de suite chez le ministre français, M. de LatourMaubourg.

CHAMBRE DES PAIRS.

Le 12, M. Séguier, qui présidé la séance, propose de nommer lui-même la commission qui examinera le projet de loi sur l'état de siége, qui lui semble urgent. M. de Dreux-Brézé fait observer que cette loi est si importante, qu'il con viendroit mieux de faire élire les commissaires par la chambre. Cette observation est repoussée par la majorité; et M. Séguier désigne lui-même MM. Allent, Zangiacomi, de Caux, Dubreton, Bonnet, de Choiseul, Molé et Lebastard.

M. Roy fait un rapport favorable sur le projet de loi relatif aux douzièmes provisoires. M. de Dreux - Brézé s'oppose à ce que la discussion commence de suite, afin que l'on ne vote pas à la bâte lorsqu'il s'agit tant des intérêts des conbles. La discussion est fixée an surlendemain.

ministre du commerce et des travaux publics présente un projet de loi sur la police du roulage.

La chambre a entendu dans cette séance l'éloge de M. le comte Cornet.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 12, M. le ministre du commerce et des travaux publics présente un projet de loi tendant à abréger et simplifier les formalités de l'expropriation pour cause d'utilité publique.

M. Salverte reproduit une proposition qui a pour objet de reprendre à la session suivante, et dans l'état où ils auront été laissés, les travaux législatifs non terminés, mais sur lesquels il auroit été fait rapport.

M. le garde-des-sceaux présente un projet de loi sur la responsabilité des ministres et des agens du pouvoir. D'après cette loi, les ministres pourroient être accusés pour trahison, concussion et prévarication. La trahison consisteroit à violer la Charte et les droits qu'elle garantit; elle entraîneroit la peine de mort ou la

déportation le bannissement, la dégradation civique et l'amende seroient les peines applicables aux deux autres délits. Les formes et les délais de la procédure sont réglés toutefois d'une manière assez favorable pour les accusés.

La chambre passe à la discussion de la proposition de M. Demarçay sur le mode d'examen du budget. MM. Larabit et Gauthier de Bumilly combattent les modifications de la commission. MM. Mercier et Pelet en proposent de nouvelles. MM. Paixhans et Rihuuet approuvent le travail de la commission. MM. de Tracy et Demarçay voudroient qu'on s'en tint à la proposition primitive. M Lefèvre, rapportenr, résume la discussion. La suite en est remise au lendemain.

M. Drach a adressé à plusieurs journaux la note suivante, qui confirme l'opinion que nous avions émise sur lui, et qui, en séparant entièrement sa cause de celle d'un misérable livré aujourd'hui à la réprobation publique, montre que la vie de ce dernier répond assez au rôle honteux qu'il vient de jouer.

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Rome, le 29 novembre 1832.

Plusieurs journaux, en entretenant le public de l'homme qui a livré madame la duchesse de Berri, ont assuré qu'il est mon beau-frère, et que c'est moi qui l'ai présenté à S. A, R. lors de son passage à Rome. Permettez, Monsieur, que, par la voie de votre estimable feuille, je rectifie les erreurs contenues dans cette double assertion, ainsi que d'autres inexactitudes répandues dans le public par certains journaux, peut-être à dessein,

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› Hyacinthe Deutz, qui, avant son baptême, s'appeloit Simon Deutz, appartient à une famille allemande établie à Paris, laquelle a divorcé avec moi depuis près de dix ans, uniquement et précisément à cause de la différence des principes que nous professons. Cette scission est bien complète, puisque la sœur du malheureux Hyacinthe a étouffé dans son ame, à l'égard de mes enfans, cette tendresse maternelle dont la royale captive est une touchante et à jamais mėmorable martyre.

» L'individu dont je n'ose mettre le nom, désormais flétri, à côté de celui de MADAME, ne s'est jamais trouvé à Rome en même temps que l'auguste mère de HENRI. Je vais tracer en peu de lignes sa conduite depuis son premier départ de Paris pour donner son nom au Christ à Rome, jusqu'à son retour dans la capitale. Oh! comme il y est revenu changé!

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Né avec un esprit turbulent et inquiet, ce malheureux jeune homme, ainsi que je l'ai rapporté dans la relation de sa conversion, étoit depuis long-temps agité par des troubles extrêmes, dus à son indécision sur les plus terribles vérités de la religion. Le judaïsme, de son propre aveu, ne lui offroit aucune consolation, et étoit incapable de rendre le calme à une ame devenue le misérable jouet de tempêtes violentes. Sa première jeunesse, encore de son propre aveu, avoit été des plus orageuses. C'est dans ces circonstances que, sans l'instigation d'aucun homme, il tourna ses regards vers la religion catholique. Pour éviter les contrariétés qui attendent les Israélites qui se convertissent, il se rendit dans la capi

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