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tiniani, secrétaire des mémoriaux; M. le cardinal Albani, bibliothécaire, secrétaire des brefs; M. le cardinal Frosini, préfet de la congrégation des Indulgences et des Reliques, et M. le cardinal Bernetti, secrétaire d'Etat. Il y a 20 cardinaux, outre les 6 cardinaux suburbicaires, qui occupent des siéges archiepiscopaux ou épiscopaux, soit dans l'Etat de l'Eglise, soit ailleurs. Il n'y a que onze cardinaux qui soient nés hors de l'Italie ce sont MM. Fesch, de Corse; de Croï, de Latil, d'Isoard et de Rohan, Français; de Inguanzo, de Cienfuegos et Marco y Catalan, Espagnols; da Silva, Portugais ; de Gaysruck, Allemand, et Weld, Anglais. Dix-neuf cardinaux sont morts depuis l'exaltation de Pie VIII; sur ce nombre, 5 sont morts cette année; savoir, les cardinaux Gazzola, Mazio, Guerrieri, Naro et Ruffo.

On compte à Rome 24 congrégations; les plus importantes sont celles de l'Inquisition, de la Propagande, de l'Index, des Rits, des Indulgences et Reliques, des Evêques et Réguliers, etc. Pie VII en a établi une pour les affaires ecclésiastiques extraordinaires; elle se compose de 12 cardinaux et de 11 prélats ou religieux consulteurs, et elle a pour secrétaire M. Frezza, archevêque de Chalcédoine. Il y a aussi une congrégation des études instituée par Léon XII; le préfet est M. le cardinal Zurla, et le secrétaire M. Soglia, archevêque d'Ephèse. Plusieurs de ces congrégations ne sont que pour des objets temporels. Les tribunaux sont la pénitencerie, la chancellerie, la daterie, la rote, la chambre apostolique, les signatures de grâce et de justice, le tribunal du cardinalvicaire, le tribunal du gouvernement, le tribunal du sénateur, etc. Les prélats qui ont les principales fonctions auprès du Pape sont le majordome, le maître de chambre et l'auditeur; ces trois places conduisent au cardinalat. Un Dominicain occupe toujours la place de maître du sacré palais. Les autres places les plus importantes sont celles de gouverneur de Rome, d'auditeur-général, de trésorier-général; elles mènent au cardinalat. Les colléges de prélats sont les évêques assistans au trône, les protonotaires apostoliques, les référendaires des deux signatures, les camériers secrets du saint Père, les prélats de sa maison, etc.

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Enfin, il y a à Rome les corps religieux qui y sont en grand nombre, et qui y jouissent de beaucoup de considération et

de plusienrs priviléges. Ces corps religieux se partagent en plusieurs branches: les chanoines réguliers, les clercs régu liers, les congrégations en communauté, les novices et les frères. Parmi les clercs réguliers, on distingue les Théatins, les Barnabites, les Somasques, les Jésuites, les clercs mineurs, les ministres des infirmes, les clercs réguliers de la Mère de Dieu, et ceux des écoles pies. Les congrégations en communauté sont celles de l'Oratoire de Saint-Philippe-Néri, des Doctrinaires, des Lazaristes, des Pieux ouvriers, des Passionistes et des Rédemptoristes. Les moines sont les Bénédictins des différentes branches de l'ordre; les Camaldules, qui forment aussi plusieurs branches; les Chartreux, les Hiéronimites, etc. Enfin les frères sont les Dominicains, les Franciscains, qui se partagent en différentes réformes; les Augustins chaussés ou déchaussés, les Carmes chaussés ou déchaussés, les Servites, les religieux de la Merci pour le rachat des captifs, les Trinitaires, qui ont le même objet, les Minimes, les Pères de la pénitence, les Faites-bien, frères, et les Frères des écoles chrétiennes. Presque tous les supérieurs de ces ordres résident à Rome. Ceux des Chartreux, des Lazaristes et des Frères des écoles chrétiennes résident en France. Les religieux de Vallombreuse et les Camaldules ermites de Toscane ont leurs supérieurs en Toscane. Les Maronites de St-Antoine et les Arméniens de St-Antoine ont leurs supérieurs au Mont-Liban, et les Méchitaristes ont le leur à Venise. Les Mineurs réformés de St-Pierre d'Alcantara, les Carmes des provinces au-delà des Monts, et les Trinitaires du rachat des captifs ont leurs supérieurs en Espagne.

Il y a aussi à Rome bon nombre de couvens de femmes de différens ordres. En dernier lieu, on y a établi une maison de Dames du Sacré-Cœur pour l'éducation des jeunes personnes.

Les établissemens de charité sont très-nombreux dans cette capitale. L'aumônier de S. S. dirige l'aumônerie apostolique. Il y a une maison pieuse d'industrie sous la protection spéciale de S. S., et une commission de secours composée de prélats et de seigneurs; huit congrégations de charité, sous différentes dénominations, s'occupent du soulagement des pauvres, de l'éducation des orphelins, etc. Des hospices sont établis pour recevoir les pélerins des divers pays, ainsi que les hérétiques ou les juifs qui veulent être instruits de la re

ligion catholique: il y a dix-huit établissemens de ce genre. Le nombre des hôpitaux est plus considérable encore; il y en a trente pour différentes espèces de maladies ou d'infirmités : différentes nations ont leur hospice.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Le jeudi 29 novembre, un service solennel a été célébré dans la chapelle Sixtine pour le repos de l'âme du Pape Pie VIII. Grégoire XVI a assisté à la messe célébrée par M. le cardinal Weld, qui est de la création de ce Pape. Sa Sainteté a fait ensuite l'absoute. Il y a eu, deux jours après à Saint-Pierre, un autre service pour le même Pontife; le saint Père y a aussi assisté.

Le mercredi 28, M. le comte de Gourieff, nouvel envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de l'empereur de Russie roi de Pologne près le saint Siége, a eu audience du saint Père et a présenté ses lettres de créance.

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Le 30 décembre, le roi et la reine de Naples sont arrivés par mer dans leur capitale. Le lendemain, ils se sont rendus en cortège à la Cathédrale et y ont vénéré les reliques de saint Janvier.

PARIS. Le Bref de Paris pour 1833 vient de paroître, il contient les avis ordinaires pour le carême et pour les saintes huiles. On sait que Paque tombera l'année prochaine le 7 avril. A la fin du Bref se trouve, suivant l'usage, le nécrologe des ecclésiastiques morts dans le diocèse depuis le mois de décembre de l'année dernière jusqu'au mois de novembre de cette année. La liste en est bien plus nombreuse qu'à l'ordinaire, ce qui est dû en grande partie aux ravages du cholera. La liste comprend en tout 51 noms, en comptant deux qui avoient été omis dans le précédent nécrologe, savoir: M. Boujard, ancien supérieur des Lazaristes, mort le 29 mai 1831 et dont nous avons parlé no 1798, et M. Jean-Antoine-Henri-ValentinBaudile Vallès, chanoine honoraire de Perpignan, mort le 14 juin 1831 à 74 ans. Sur les 49 restans, il y en a 12 sur lesquels nous avons donné successivement quelques détails; ce sont MM. de Saint-Félix, de La Brue, évêque de Tempé; Girot, Dumoitier, Vitalis, Caffort, Legrand, Lacrôle, Lesage, Carissant, Racine et de Villers. Il en est quelques autres dont nous avons annoncé la mort mais sans indiquer leurs noms bien précis ni la date précise de leur décès; tels sont MM. Alexis Conguet du Boisset, curé de Saint-Philippe-du-Roule, mort le 6 avril à l'âge de 78 ans ; PierreJean-Jacques Taigne, aumônier de l'Hospice des Orphelins, mort le 16 avril à 73 ans; Jacques-Auguste Lehoux, curé de Montreuil, décédé le 23 avril à 37 ans; Louis-Pierre-Joseph Bounefin, du diocèse d'Amiens, mort le même jour à 74 ans; Joseph-Hector Belmont, aumônier de Louis-le-Grand, mort le 24 avril à 31 ans,

et Laurent Fernbach, ancien religieux dominicain, curé de NotreDame-des-Victoires, mort le 24 juillet à 77 ans. Nous en nommerons ici un petit nombre d'autres; MM. Claude Sombardier, aneien premier sacristain de la chapelle royale, mort le 13 février à 88 ans; Joseph Duthozet, chanoine honoraire de Versailles, mort le 8 juin âgé de 80 ans, connu par ses prédications à Paris et en province; Etienne-Charles Villot-Fréville, ancien grand-vicaire de Cominges, mort le 11 juin à 82 ans. M. Villot-Fréville étoit docteur de Sorbone, il fit sa licence en 1776, fut reçu docteur en 1779 et devint grand-vicaire de M. d'Osmond à Cominges; après le concordat, il suivit ce prélat dans son nouveau siége, et fut quelque temps grand- vicaire de Nancy, dont l'évêque l'avoit été auparavant de Cominges. Mais il quitta cette place et revint à Paris où il ne remplit point de fonctions. Nous citerons encore M. Nicolas Huet, prêtre du diocèse de Reims, ancien curé de Surène, puis aumônier de Saint-Cyr et en dernier lieu chanoine de Saint-Denis, mort le 25 juillet à 74 ans.

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Quelques journaux ont cité avec éloge un mandement de M. l'évêque de Dijon à l'occasion de l'ouverture des chambres, et l'un d'eux a dit que ce prélat avoit montré par là qu'on peut allier aux sentimens religieux l'intelligence de nos institutions. Cet éloge, qui a l'air d'une critique pour les autres évêques, ne seroit sans doute pas avoué par M. Rey, qui n'a pas la prétention de compren dre mieux nos institutions que ses collègues. Il n'a suivi dans cette circonstance que l'impulsion de son zèle. Il a peut-être cru, qu'arrivant à l'épiscopat, il étoit à propos de faire connoître d'une manière éclatante son dévoûment pour l'ordre de choses actuel, Mais on n'auroit pas douté de ce dévoûment quand il n'auroit pas ordonné de prières. Ceux qui ont l'intelligence de nos institutions savent qu'il n'est point d'usage en France que des évêques ordonnent des prières pour des objets relatifs à des objets politiques saus y avoir été invités par le gouvernement. Cela s'observoit avant comme depuis la première révolution, et Buonaparte paroît avoir voulu le rappeler par l'un des articles organiques de son Concordat en 1802. D'après la loi organique, dit M. Jauffret dans ses Mémoires historiques, tome 1er, page 206, les évéques et les autres ministres du culte ne pouvoient ordonner des prières pour des objets politiques ou civils sans un ordre exprès du gouvernement. L'auteur l'on réprima en conséquence dès 1802 le zèle de quel+ ques autorités locales qui s'étoient ingérées a ordonner elles-mêmes des prières dans les églises. On considéra, ajouta-t-il, qu'il pourroit arriver de là que des fêtes célébrées dans un département ne le fussent pas dans un autre et la France se trouvát divisée que solennités arbitraires qui ne seroient souvent que le triomphe des partis et des opinions particulières; il fut donc décidé que la loi devoit étre strictement observée. Ceux là comprennent donc mieux nos ins

raconte que

par

des

titutions qui se conforment à un usage ancien et à une loi récente, et nous ne serions pas surpris que le gouvernement lui-même eût jugé comme Buonaparte et qu'il blamât des prières ordonnées pour objets politiques et sans son concours.

Nous rendîmes compte cet été, n° 1974, d'une scène scandaleuse arrivée à Brezolettes, diocèse de Séez. Il y eut dans l'église un désordre effroyable le curé fut menacé, on s'empara de la croix, et on fit sans lui une procession à laquelle présidoient le maire et l'adjoint. Le pasteur ne jugea pas à propos de rendre plainte; mais les autorités ordonnèrent d'office une information. Quatre prévenus farent traduits en police correctionnelle à Mortagne; là, ils prétendirent que le ministère public ne pouvoit agir d'office et sans plainte préalable de la part de la partie intéressée. Le tribunal de Mortagne décida le contraire; ils appelèrent de sa décision, et l'affaire fut portée au tribunal d'Alençon. Le rapport fait à l'audience du 21 novembre, par M. Rotureau-Larivière, a révélé les faits scandaleux arrivés à Brezolettes le 8 juillet. A l'issue des vêpres, au moment où le curé, revêtu de ses ornemens sacerdotaux, s'apprêtoit à donner la bénédiction, il auroit été outragé de la manière la plus grave; on auroit voulu le contraindre à faire une procession autour d'un feu de joie. Sur son refus, des injures, lui auroient été adressées, on se seroit emparé de la croix et de la bannière; les chantres seuls auroient fait la procession. Au retour, on auroit de nouveau insulté et menacé le curé qui étoit resté dans sa stalle, et on auroit outragé les choses saintes. Le rapporteur a été d'avis qu'aux délits d'outrages envers le prêtre et envers les objets du culte, fa chambre du conseil de Mortagne auroit dû ajouter le délit d'interruption et d'empêchement du culte. L'avocat des prévenus a traité la question de droit, et a soutenu que le ministère public ne pouvoit poursuivre seul. M. Chéradame, procureur du Roi, a défendu la thèse contraire. L'ordre public est intéressé dans cette question; l'autorité ne sauroit souffrir des excès révoltans, ni tolérer l'atteinte à la liberté des cultes. Si le curé, prudence, par modération, par amour pour la paix, pour ne pas irriter des esprits prévenus, s'abstient de porter plainte, faudrat-il que les plus graves attentats restent impunis? Le procureur Roi, en examinant la législation sur ce point, arrive à cette conclusion, que, lorsqu'il s'agit d'outrages envers un prêtre dans l'exercice de ses fonctions, l'ordre public étant troublé, l'organe de la société peut agir d'office; tandis que, lorsqu'il ne s'agit que d'injures pour des faits relatifs seulement aux fonctions ecclésiastiques, ce n'est plus aux yeux de la loi qu'un délit privé, où la plainte de la partie offensée est nécessaire. Le procureur du Roi a donc conclu à la confirmation du jugement de Mortagne. L'avocat des prévepus a déclaré qu'il adoptoit lui- même la doctrine du ministère pu

par

du

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