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nerre et de Vogué, la vicomtesse de Vaufreland, et les comtesses de Nieuwerkerke et Swetchine. Les invitations sont faites au nom de M. l'archevêque et du conseil de l'OEuvre. Les personnes qui ne pourroient assister à l'assemblée sont priées d'envoyer leur offrande à M. l'archevêque, ou aux dames quêteuses, ou au curé de leur paroisse, ou à M. Bréton, trésorier de l'OEuvre.

En rendant compte, n° 2017, de la nouvelle édition de la Vie de saint Vincent de Paul par Abelly, nous avions témoigné notre étonnement qu'on n'y eût pas ajouté quelques détails sur la reconnoissance des reliques du saint en 1830, et sur l'imposante cérémonie qui eut lieu le dimanche 25 avril de cette année. Ces détails nous paroissoient être le complément naturel de l'histoire du saint. L'éditeur a eu égard à notre observation, qui n'avoit d'autre but que de donner un nouvel intérêt à son édition. Il vient de publier, en appendice, une Notice sur la conservation et la translation des reliques de saint Vincent de Paul. Cette Notice, qui est destinée à être jointe au 5o vol. de la Vie, a été rédigée par un ecclésiastique exact et judicieux, qui a été à portée d'être bien instruit de tout ce qui s'est passé, en 1830, à l'occasion des reliques. Cette utile addition terminera très-bien l'édition nouvelle.

Feu M. de Villeneuve, évêque de Verdun, avoit, par testament olographe, disposé de tout ce qu'il possédoit, à Verdun, en faveur de son séminaire et des hospices de la ville. En même temps, le prélat laissoit à des héritiers naturels tout son bien de Provence, qui s'élève à 80,000 fr. Ces héritiers demandent, diton, que le séminaire ne soit pas autorisé à accepter le legs, et ils se flattent de l'obtenir. Si on écoute ainsi les héritiers, il n'y aura pas un seul legs pour des séminaires qui soit valable. Qu'y a-t-il de plus naturel qu'un legs fait par un évêque à son séminaire et à des hospices? Une telle disposition ne devroit-elle pas être sacrée ? A Paris, nous venons de voir le tribunal ordonner l'exécution d'un testament semblable, malgré les héritiers. I a, par un jugement du 14 de ce mois, envoyé M. l'archevêque en possession d'un legs d'une somme de 10,000 fr., fait aux divers séminaires de Paris, par madame de La Morinière, morte en 1830. L'acceptation de ce legs avoit été autorisée par ordonnance du 28 février 1824. Les 10,000 seront employés en achats de rentes sur l'Etat, et la répartition en sera faite par M. l'archevêque entre les séminaires légalement reconnus.

Des dames bretonnes avoient formé, au commencement de ce mois, le projet d'un pélerinage à Sainte-Anne d'Auray. Il paroît que cette idée étoit venue à l'occasion d'un mot de Madame la duchesse de Berri. On dit que la princesse, au moment de sortir du château de Nantes pour monter dans le bateau à vapeur et se ren

dre à Blayc, adressa à M. Guibourg, son compagnon de captivité, un billet ainsi conçu : J'ai réclamé mon ancien prisonnier et on va écrire pour cela. Dieu nous aidera et nous nous reverrons. Amitiés à tous nos amis, Dieu les garde. Courage, confiance en lui. Sainte Anne est notre patronne à nous autres Bretons. Cette dernière phrase surtout a touché les pieuses Bretonnes, et l'on a résolu ď’aller en pélerinage à Sainte-Anne d'Auray, qui est en grande vénération dans la province et qui est visité de toutes les parties de la Bretagne. Le 12 décembre fut fixé pour cela, une messe devoit être célébrée en l'honneur de sainte Anne. On assure que plus de 1,000 femmes étoient arrivées de tous côtés pour réunir leurs prières. Des femmes! Qu'y avoit-il d'alarmant pour l'ordre et la paix? Cependant l'autorité s'inquiéta de ce rassemblement composé uniquement de femmes. Des détachemens de troupes furent envoyés dans le village, des piquets de soldats furent échelonnés sur les routes pour fermer le passage, et beaucoup de Bretonnes ne purent arriver. Un conseiller de préfecture avoit été envoyé de Vannes pour fermer les portes de l'église et empêcher, disoit-on, de grands désastres. Mais ce n'est point en Bretagne sans doute qu'on pouvoit craindre les dévastations de Saint-Germain-l'Auxerrois. Quel soldat eût eu le courage brutal d'essayer ses armes sur des femmes à genoux et en prières? Les Bretonnes restèrent donc dehors, seulement on dit qu'une pauvre paysanne s'écria en bas - breton : Fermez la porte de nos églises, vous ne fermerez pas nos cœurs. Les femmes se portèrent à un autel extérieur où on dit la messe dans les temps de foule. Elles firent processionnellement le tour de la chapelle et du cloître en récitant les litanies de Ste-Anne. C'étoit un imposant spectacle que cette réunion portant, en guise d'armes, des cierges et des chapelets et priant avec recueillement. Les Bretonnes se mirent à genoux à la porte de l'église, sans se soucier d'être dans l'humidité. Les soldats eux-mêmes étoient étonnés de cette espèce de protestation silencieuse. Avant de se séparer, une adresse a été signée. L'Auxiliaire breton se moque de cette réunion, cela est dans l'ordre. Il a la charité de nommer l'ecclésiastique qui devoit dire la messe. Il se plaint qu'à Lorient il y ait eu le même jour à l'hôpital militaire une messe chantée par un prêtre qu'il nomme aussi et à laquelle assistoient les royalistes de la ville. Le dénonciateur remarque que quelques-uns sont des gens en place. Admirez le bon cœur et les inclinations généreuses de ces braves Bretons qui se font les délateurs de leurs compatriotes. Que le nom de libéraux leur sied bien avec de tels procédés!

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Autrefois les conseils municipaux se faisoient un devoir de prévenir, ou du moins de suivre les voeux des populations de leurs localités. La révolution a changé cet ordre des choses. Nous voyons des conseils municipaux s'obstiner à contrarier les vœux des habitans. Nous en avons cité plusieurs qui, par zèle sans doute pour

le progrès des lumières, ont renvoyé les frères des écoles chrétiennes, ou ont supprimé des allocutions votées constamment depuis nombre d'années. Avoient-ils consulté pour cela les désirs des familles? Point du tout. Ils n'avoient consulté que des préventions ingrates et hostiles. En plusieurs endroits ils ont eu la mortification de voir les habitans protester de la manière la plus énergique contre la suppression des écoles chrétiennes. Car, quelle protestation plus choquante que de maintenir à leurs dépens ces précieuses écoles? C'est encore ce qui vient d'avoir lieu à Etampes. Le conseil municipal ayant supprimé les fonds affectés aux frères pour 1833, une souscription a été ouverte dans la ville. Il s'agissoit de pourvoir aux réparations de la maison, à la dépense du mobilier et à l'entretien du personnel des frères; d'estimables habitans se sont mis à la tête de cet appel. Ils ont exposé dans une circulaire les services que les frères ont rendu à la ville depuis dix ans, et ont déclaré que pas un fait n'étoit venu donner quelque apparence de fondement aux préventions qui peuvent avoir déterminé le vote du conseil municipal d'Etampes. On dit qu'une partie des fonds nécessaires a déjà été obtenue, et on espère que le reste arrivera successivement.

-Les gens qui s'attaquent aux croix ne sont pas toujours heureux dans leurs tentatives; un jeune libéral de Pontarlier, M. Victor C., vient d'en faire l'expérience. Au mois de septembre dernier, passant par Montbenoit, chef-lieu de canton de l'arrondissement de Pontarlier, ses yeux furent offusqués à la vue d'une croix de mission, dont les bras étoient ornés de fleurs de lis en fer. Son patriotisme ne put souffrir ce scandale, et dans l'indignation qui le transportoit, il mit la main à l'oeuvre, et enleva une des fleurs de lis dans le dessein, à ce qu'il prétend, de la porter chez le maire, et de donner une leçon au magistrat négligent qui laissoit en place ces odieux emblèmes. Le maire n'étoit poin; chez lui. M. Victor C. déposa les fleurs de lis dans une auberge, et continua sa route, croyant avoir fait merveille. A son retour il trouva un rassemblement auprès de la croix. On crioit contre lui, on demandoit de quel droit il s'étoit permis d'ôter à cette croix un de ses ornemens. Le peuple, le curé, le maire, tout le monde étoit également mécontent. Le libéral prétend dans son récit qu'on l'a injurié, menacé, frappé; on le conduit à la mairie, puis à la cure. Le juge de paix, des conseillers municipaux, des ecclésiastiques y étoient réunis. On fait subir un interrogatoire au coupable, et on le condamne à faire amende honorable, et à remettre lui-même à sa place l'ornement qu'il avoit détaché. Son patriotisme se résigna à cette humiliation, et on lut publiquement l'acte du désaveu qu'il avoit signé. Après quoi on lui permit de continuer sa route pour Pontarlier. Tout cela ne paroît pas constituer un châtiment bien sévère. Mais, de retour à Pontarlier, notre jeune libéral prit con

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seil, et le résultat fut qu'il porta plainte au procureur du roi. On attend, dit-on, la décision de la justice sur cette sérieuse affaire. Mettra-t-on en jugement les habitans qui veulent défendre leur croix contre un étourdi, contre un passant qui la dépouille, qui prétend faire lui-même la police? Sera-ce lui qui aura raison, et eux qui auront tort? En attendant que cela se décide, on a jeté en avant dans un journal, un récit adroit de cette affaire pour préparer les esprits. Le patriotisme de M. Victor y est déclaré louable, quoique peut-être un peu prompt. Quant au curé, maire et aux habitans de Montbenoit, ce sont des fanatiques et des furieux qui ont tourmenté pendant trois heures un jeune homme estimable, uniquement parce qu'il avoit touché à leur croix. Comment ne pas déplorer une si horrible persécution?

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NOUVELLES POLITIQUES.

au

PARIS. On a reçu, le 24, la nouvelle de la reddition de la citadelle d'Anvers. Une dépêche télégraphique parvenue ce jour porte : « Le général Chassé vient de signer, avec le général Saint-Cyr-Nugues, une capitulation la plus avantageuse » pour nous. La garnison est faite prisonnière, jusqu'à la reddition par la Hollande..... » (Le brouillard n'a pas permis de connoître le reste de cette dépêche. A son arrivée à la prison de Nantes, Mlle Stylite de Kersabieç a donné, dans une lettre au Rénovateur vendéen, quelques détails sur la position de la princesse, dont elle venoit d'être si brutalement séparée. Au départ de Mlle de Kersabiec, le 7, la santé de MADAME étoit un peu altérée d'un gros rhume. On ne peut trop admirer le courage avec lequel elle supporte les peines de sa captivité; elle adore avec résignation les desseins de la Providence, et ne redoute aucunement le jour où elle pourra faire connoître les nobles intentions qui ont dirigé ses dé– marches comme mère et comme Française. Le souvenir de sa famille et de ses amis l'occupe continuellement. Elle regrette de ne pouvoir exprimer ses sentimens à ceux-ci ; et si leurs vœux ne lui parviennent pas, elle les devine. Le gouvernement avoit d'abord consenti à ce qu'elle reçût, par l'intermédiaire du colonel Chousserie, les nouvelles de sa famille et toutes les lettres qui ne renfermeroient rien de politique; mais on ne lui en a encore remis que quatre ou cinq, dont une seule, très-ancienne, de M. le duc de Bordeaux. Toute communication lui est interdite, à la seule exception de M. le curé de Blaye. Madame est traitée assez convenablement sous les rapports de la nourriture, du logement et du service intérieur. Les officiers ont envers elle des égards respectueux. Elle partage sa journée entre le travail manuel et la lecture. On lui prête quelques journaux, mais tous libéraux. Sa mise est très-simple; elle porte une robe de mérinos et un tablier de soie. De nouvelles adresses à madame la duchesse de Berry ont été signées par les habitans de Mantes, de Montech et Montpezat (Tarn-et-Garonne), de Monistrol (Haute-Loire), de Villeneuve-de-Berg (Ardèche), de St-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), par les dames de Lyon, d'Arles, de Niort, d'Aubenas (Ardèche), et par 350 élèves, fils de Vendéens, du collège de Beaupréau (Maine-et-Loire), qui,

en 1828, reçurent la princesse lors de la visite qu'elle fit à ce collége. Les habitans de l'arrondissement de Bernay (Eure), des villes de Vendôme, de Privas ( Ardèche), d'Auray, (Morbihan), de Pierrelatte et Grignan (Drôme), du Val (Var), de Châtellerault, et les dames d'Argentan (Orne), ont souscrit à la fois des adresses et protestations. Les habitans, les dames et les élèves du collège de Vannes ont aussi adressé une pétition à S. A. R. Le nombre des signataires de l'adresse de Nimes s'est élevé à à 8,749; il a été de 560 pour celle des dames de la même ville. Le nombre des signataires des adresses de Pont-St-Esprit, St-Gilles, Beaucaire et Sommières est de 1,396. Dix communes de l'arrondissement de Nimes ont donné ensemble 3,014 signatures dans une autre adresse. De nouvelles protestations particulièrères ont eu lieu de la part de M. Babinet, président démissionnaire du tribunal des Sables-d'Olonne; de M. le comte Adrien de Calonne, à Amiens; de M. le marquis de Vaulchier, ancien député et directeur-général; de M. d'Hardivillier, à Blicourt, près Beauvais; et Dumont de Sournac, à Figeac (Lot); de Montarand, ancien magistrat à la cour d'Orléans, qui a, un des premiers, offert ses services à la princesse; enfin, de MM. le marquis de Ste-Croix, Leroux-Duchâtelet et Lozime-Bergé, au nom d'un grand nombre d'habitans d'Argentan, d'Arras et de l'Arriége. M. Soyres, dont les opinions libérales sont connues à Bordeaux, a adressé aux deux journaux patriotes de cette ville une lettre dans laquelle il exprime toute son indignation de ce que les deux compagnons de captivité de S. A. R. lui sont retirés si cruellement. Madame de Gaumont, comtesse de Glercy, et madame la comtesse de Termes, née de St-Chamaraut, avoient été omises parmi les personnes qui ont fait des offres de service à la duchesse. Madame veuve Gravier, née de Vissac, à La Palisse, qui s'étoit offerte en otage à madame la duchesse d'Angoulême, lors de sa détention au Temple, a demandé à être agréée au même titre pour madame la duchesse de Berry. M. Meyniac, gociant en vins à Tournon (Ardèche), qui se trouve en ce moment à Bordeaux, a fait parvenir à MADAME, dans une lettre pleine de dévoûment, deux pensées cueillies au mois d'août dernier, par les deux enfans de S. A. R., dans le jardin de Marie Stuart. Les dames de la ville de Vannes lui ont envoyé un panier de poisson. Les dames de la Halle de Paris, ayant appris que l'auguste captive pou voit se promener sur les remparts de la ville, se sont cotisées pour lui faire broder et lui envoyer un superbe manteau de velours, avec le manchon assorti. Des dispositions ont été prises pour que ce présent arrive à Blaye la veille du jour de l'an. M. Berryer, député, a remis sur le bureau de la chambre des députés une pétition dans laquelle M. Millard, président démissionnaire du tribunal de Dreux, proteste contre tout ce qui pourroit être fait à la mère du duc de Bordeaux. M. de Brian, gérant de la Quotidienne, a déposé le 23, aux deux chambres, des pétitions des villes de Cette, de Lunel, de St-Brès et Mudaison (Hérault), dont on a déjà fait mention; et de nouvelles pétitions des habitans de Pignan, Marviel et Laverne (Hérault). Ces différentes réclamations sont couvertes de nombreuses signatures.

L'art de dégrader la royauté a fait de grands progrès depuis un demi-siècle.

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