Images de page
PDF
ePub

rean, a fait les premières campagnes de la Vendée : il étoit meunier; son moulin, son mobilier et tout ce qu'il possédoit, a été brûlé et anéanti. Ses deux frères et ses beaux-frères prirent les armes en 1815 pour la défense de la cause royale. Marie Bossy est âgée de 30 ans, et est native de Légé, à six lieues de Nantes. Son père, François Bossy, a fait, pendant la révolution, les guerres de la Vendée. L'incendie et le pillage ont détruit tout ce que sa famille possédoit. En 1815, Louis Bossy, son frère, combattit à Aizenay sous les ordres de M. de Suzannet. Son oncle, Pierre Bossy a été tué dans la première campagne de l'Ouest.

Le procès de MM. de Chièvres et consorts, surnommés les chouans du bois d'Amailloux, a continué à Chartres ces jours derniers. On a encore entendu le 24, le 25 et le 26 de nouveaux témoins. Les avocats ont signalé plusieurs contradictions. M. Armand Carrel, rédacteur du National, a déclaré que M. le commandant de Chièvres lui avoit sauvé la vie, et à plusieurs autres personnes, lors de la guerre d'Esague. Cette déposition a produit beaucoup de sensation dans l'auditoire. M. Hennequin, après avoir plaidé pour M. Guibourg à Blois, est arrivé pour prendre la défense de MM. de Chièvres.

Pendant que M. Garnier, gérant des Mélanges occitaniques, de Montpellier, se rendoit à la fête de Mireval ayec M. Chatinière, ils ont été arrêtés sans qu'on voulût leur faire connoître le motif de cette mesure, ni qu'on pût leur représenter aucun mandat.

M. Jules Delamarre, membre du conseil municipal de Dieppe, s'étoit pourvu auprès du préfet de la Seine-Inférieure, à l'effet de faire déclarer nulle la délibération par laquelle ce conseil avoit voté une adresse à Louis-Philippe, à l'occasion du coup de pistolet. Le préfet a délibéré en conseil de préfecture, et a rejeté, bien entendu, cette réclamation.

[ocr errors]

M. Duchesne, gérant du Patriote de Saône-et-Loire, traduit devant la cour d'assises de Châlons-sur-Saône, a été acquitté.

Le guichetier de la prison d'Aix a été destitué, sur la demande du procureurgénéral Borely, pour trop de ménagemens envers les prisonniers politiques. Le sieur Giraud, qui remplissoit ces fonctions depuis onze ans, et qui étoit généralement estimé, est un père de famille, ancien militaire couvert de blessures. Il est remplacé par un agent de police, qui s'étoit fait chasser dernièrement pour voies de fait.

Dans un incendie qui éclata le 7 de ce mois au village de Saint-Hilaire commune de Saint-Priest (Creuse), le curé, M. l'abbé Tixier, n'a pas craint d'exposer sa vie pour arrêter les progrès du feu. C'est au courage de cet ecclésiastique, secondé par le zèle de quelques habitans, que l'on doit la conservation de plusieurs maisons.

Sur les 630 communes du département de l'Oise, il n'y en a que 9 où les conseils municipaux aient consenti à souscrire une adresse sur le coup de pistolet. Un semblable refus a eu lieu de la part du conseil de Nogent. Un journal ministériel mentionnoit une adresse sur l'événement du Pont-Royal par les élèves de

philosophie du collège d'Arras, mais ce fait est démenti par le Propagateur du Pas-de-Calais.

La frégate la Résolue, revenue des Dunes à Cherbourg, a de telles avaries, qu'il faudra peut-être la conduire à Brest pour les réparations dont elle a besoin. On attend à Cherbourg la Calypso, qui a souffert dans le choc qu'elle a éprouvée contre le Talaveyra. Les autres bâtimens français qui ont été obligés de revenir aux Dunes ont aussi plusieurs avaries.

La dislocation du corps de réserve de la Meuse s'opère déjà, une partie des régimens qui s'y étoient rendus retournent à l'intérieur.

Les quatre régimens de cuirassiers, formant la réserve de l'armée du Nord, sont en route pour rentrer en France. Ils sont dirigés sur Valenciennes et Maubeuge.

--

L'établissement formé depuis peu à Paris, sous le nom de Lloyd français, avoit reçu par courrier extraordinaire, et publié en même temps que le gouvernement, la nouvelle de la reddition de la citadelle d'Anvers. Le journal anglais le Standard avoit seul annoncé cette nouvelle à Londres dès le lundi 24, à quatre heures du soir. C'est lui qui la fit connoître au gouvernement anglais. Le courrier porteur de la lettre avoit fait le trajet d'Anvers à Londres en 26 heures.

- Il paroît qu'une heure avant l'ouverture des négociations pour la capitulation d'Anvers, un parlementaire étoit déjà venu faire des propositions que le maréchal Gérard avoit repoussées comme n'étant point satisfaisantes pour l'honneur de la France. Le feu avoit alors recommencé avec une nouvelle vigueur, et la citadelle comme la garnison étoient à l'extrémité, lorsque son commandant adhéra, non sans peine, aux conditions que lui imposa le maréchal,

[ocr errors]

- Le 24 a eu lieu, sur les glacis de la citadelle d'Anvers, du côté de la lunette de Kiel, l'exécution de la capitulation. Toute la garnison hollandaise est sortie de la citadelle, et a défilé devant le maréchal Gérard, accompagné des princes et d'un nombreux état-major. Après le défilé, les Hollandais ont déposé leurs armes sur les glacis, et sont rentrés dans la citadelle, où ils resteront jusqu'à la décision du gouvernement hollandais, qui doit entraîner leur liberté ou leur détention. Le maréchal Gérard étoit allé auparavant visiter la citadelle, où il fut reçu et accompagné par le général Chassé. Le maréchal a donné des éloges et des marques d'intérêt à ce commandaut et à ses officiers. On a interdit les approches de la citadelle aux nombreux curieux de tous pays qui encombrent Anvers.

-

Il est maintenant positif que quatre canonnières ont été coulées à la Tête de Flandre par les équipages qui les montoient, et que sept autres, ainsi que deux bâtimens à vapeur qui étoient dans le Polder de Burcht, ont été brûlés également par les Hollandais. Les équipages de ces canonnières se sont rendus ainsi que l'amiral Koopman à la Tête de Flandre où on les considère comme prisonniers avec les autres troupes qui s'y trouvent. Une autre canonnière qui s'échappoit de la citadelle et qui n'avoit pas suivi cet exemple de vandalisme a été capturée par les Français; elle étoit montée par 27 marins, un enseigne et un lieutenant.

- Le Phare, d'Anvers, remarque que les Français ont ouvert leur feu le

4 décembre, fète de Sainte-Barbe, patrone de l'artillerie, et qu'ils ont obtenu une capitulation glorieuse le 23, fête de Sainte-Victoire.

MM. Zelig et Delprat, parlementaires hollandais, envoyés par le général Chassé auprès du maréchal Gérard, ont tous les deux servi long-temps en France, et par un concours de circonstances bizarres, le premier, major du génie, a été sous les ordres du général Haxo, qui commandoit le génie devant Anvers ; et le second, commandant d'artillerie, a servi sous les ordres du général Neigre, qui dirigeoit l'artillerie de siége. Le vieux commandant Chassé lui-même est un ancien général de Buonaparte, et il se trouve neven par alliance du lieutena ntgénéral Allix.

Le roi des Belges est retourné le 24 de Bruxelles à Anvers, afin de visiter la citadelle et les derniers travaux de siége.

CHAMBRE DES PAIRS.

Le 28, M. Delaplace prononce l'éloge funèbre de M. Chaptal.

M. le ministre des finances présente le règlement définitif des comptes de 1829, et la loi sur la prescription des sommes confiées par la poste, adoptés l'un et l'autre par la chambre des députés.

Deux projets de loi sont adoptés sans discussion, à l'unanimité moins une voix. Ils détermineut, l'un la forme des récépissés et des mandats portant engagement de la part du Trésor public, l'autre les conditions exigées pour la réception des capitaines au long-cours.

M. le ministre de la marine présente un projet de loi sur le régime des colonies et un sur l'affranchissement des esclaves dits patronnets.

M. le garde-des-sceaux communique des lettres de naturalisation en faveur de MM. les comtes de Reinhard et de celles.

Etrennes aux bons Français, pour 1833 (1).

Nous annoncions dernièrement un Almanach spirituel et plaisant; nous en annonçons un aujourd'hui d'un genre grave et instructif. L'éditeur a voulu réunir ici les notions les plus propres à guider les fidèles au milieu de toutes les séductions. Il leur présente, dans une suite d'entretiens, un précis des principaux événemens depuis la création du monde jusqu'à J.-C., les principes du gouvernement de l'Eglise et de la hiérarchie, le tableau des principales persécutions, en finissant par celles de la fin du 18° siècle; enfin, une notice sur les hérésies des différens âges de l'Eglise. L'auteur y comprend les erreurs et les folies des derniers temps, les protestans, les sociniens, les jansénistes, les constitutionnels, les théophilanthropes, et même Châtel et les saint-simoniens. Il donne quelques détails sur ces derniers sectaires, et fait sentir le ridicule de leurs prétentions. Le tout est terminé par diverses anecdotes, toutes dans un esprit religieux et moral.

(1) In-18, prix, 60 cent. et 85 cent. franc de port. A Paris, chez Meyer, rue du Pot-de-Fer, et au bureau de ce journal.

Les Etrennes et les Almanachs sont trop souvent remplis d'inutilités, ou même de choses dangereuses. On y recueille les scandales du jour, on y prône les folies du moment, on y tend des pièges à la crédulité et à la bonne foi des simples, on y insulte à la religion, on y calomnie les prêtres. Ces Almanachs se répandent dans les campagnes et y propagent les bruits les plus faux, les anecdotes les plaš malignes et quelquefois les plus licencieuses, et le plus mauvais esprit. Les présentes Etrennes sont rédigées dans un but tout différent; on peut les lire avec confiance: elles n'offriront que des notions justes sur des points importans, et n'inspireront que de bons sentimens.

Lettres à Isidore pour dévoiler les moyens de séductions qu'emploient les ennemis de la religion, pour tromper et pervertir les habitans des campagnes, par F. L. (1).

Il n'est que trop vrai que les ennnemis de la religion ont formé une conjuration pour répandre l'incrédulité et la corruption dans les campagnes. On y distribue de mauvais livres, on y sème des rapports mensongers et des bruits scandaleux, on s'y moque de la pieuse simplicité de ceux qui restent fidèles aux pratiques du christianisme, on les exhorte à secouer toute espèce de joug. L'auteur dẹs Lettres cherche à les éclairer sur les piéges qu'on leur tend, il leur dévoile les manœuvrés des suppôts de l'impiété et les prémunit contre de perfides suggestions. It s'élève contre les vexations et les insultes dont la religion a été l'objet dans ces derniers temps. Ce petit volume, sans toucher à la politique, offre beaucoup de choses applicables aux circonstances actuelles.

(1) In-18. A Rennes, chez la veuve Frout.

גי

La brochure de M. de Châteaubriand, si impatiemment attendue, ayant pour titre : Mémoires sur la captivité de Madame la duchesse de Berry, vient de paroître.

On la trouve chez Ad. Le Clere et compagnie, au bureau de ce journal; prix, 3 fr. 50 cent. et 4 fr. 25 cent. franc de port.

Le Gérant, Adrien Le Clerc.

COURS DES EFFETS PUBLICS. →→→ Bourse du 28 décembre 1832.

Trois pour 100, jouissance du 22 déc., ouvert à 69 fr. 65 c., et fermé à 69 fr. 50 c.
Cinq pour 100, jouissance du 22 sept., ouvert à 99 fr. 60
Actions de la Banque.

[ocr errors]
[ocr errors]

et fermé à 99 fr. 55 c.

1700 fr. 00 c.

IMPRIMERIE. D'AD. LE CLERE ET COMP.

MARDI 1er JANVIER 1833.

(N

2044.)

[graphic]

Sur un concours proposé par une société déiste.

On sait qu'en 1778 un riche habitant de Haarlem, Pierre Teyler Van der Hulst, protestant, fonda à perpétuité deux so ciétés scientifiques, dont la première a pour objet de défendre la vérité dans la religion chrétienne et la liberté dans l'état civil, et dont la seconde est consacrée à la physique et aux sciences naturelles. Ces deux sociétés doivent proposer tous les ans quelque question relative à leur but respectif, en promettant une médaille d'or de la valeur de 400 florins de Hollande à celui qui l'auroit le mieux résolue. Déjà les journaux ont, à diverses époques, annoncé diverses questions proposées par la première société, toutes dans un but déiste. Voici la question qui va être jugée; nous en trouvons le programme dans la Gazette de Haarlem du 1er décembre 1831; seulement nous devons prévenir que le texte hollandais étant d'une seule période, nous avons dû, pour nous faire comprendre, partager le programme en plusieurs phrases dont nous garantissons d'ailleurs l'exactitude :

"

Quoiqu'un plus grand rapprochement ait été réciproquement effectué entre les différentes communions protestantes par les progrès faits dans la critique et dans l'exégèse biblique, il y règne cependant encore une extrême diversité de sentimens, non pas précisément sur les acticles de la doctrine chrétienne qui ont été autrefois plus particulièrement contestés, mais plutôt relativement à la véritable origine et à l'ensemble de cette doctrine. Il semble cependant de la dernière importance, pour tranquilliser les esprits, d'avoir à cet égard quelque chose de fixe, surtout de nos jours, où l'on voit dominer en plusieurs endroits du monde chrétien, tantôt une pente vers ce qu'on appelle le rationalisme, tantôt ver's le mysticisme. Les opinions des théologiens protestans étant donc partagées à l'infini, on demande une exposition claire de ce que JésusChrist et les apôtres ont précisément enseigné tant par rapport à tout le système de la religion que par rapport à la personne du Sauveur et à la nature des bienfaits qu'il a apportés au genre humain. Que faut-il regarder dans cette doctrine comme la propre essence du christianisme et comme convenant à tous les temps, et étant nécessaire à tous les hommes? Le prix sera une médaille d'or au coin de la société, de la valeur de 400 florins. Les dissertations Dd

Tome LXXIV. L'Ami de la Religion.

49

« PrécédentContinuer »