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le temps, et MM. Rameaux et Laribe qui paroissent être arrivés plus récemment. M. Ly prioit qu'on envoyât à Macao des objets de piété et des livres pour les chrétiens; tâchez, disoit-il, de nous satisfaire les désirs des pauvres procurer des missionnaires pour chrétiens. Il se rappeloit au souvenir de tous les MM. de la maison de Paris et étoit chargé de transmettre les salutations de ses confrères, MM. Tcheng, Khieou, Tchao et Lu, qui étoient avec lui à Paris en 1830. Cette lettre de M. Ly montre dans ce jeune missionnaire autant de zèle que de piété.

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Nous avons cité dans ce journal grand nombre de rétractations de prêtres constitutionnels; elles sont devenues plus rares depuis quelque temps, sans doute parce que le nombre des prêtres qui ont appartenu à l'église constitutionnelle est aujourd'hui fort circonscrit. Nous en apprenons une nouvelle par le Journal des Villes et des Campagnes, auquel elle avoit été adressée par M. le curé d'Eton, diocèse de Verdun. Cette rétractation étoit entre les mains de M. le curé d'Eton :

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Je soussigné, Gabriel Roussel, ancien prêtre de la paroisse de Bethelainville, ayant eu le malheur de me séparer de la sainte Eglise catholique en prêtant serment à la constitution civile du clergé et en contractant un mariage scandaleux et sacrilége, malgré le lien de l'ordre qui m'en empêchoit, je rétracte entre les mains de M. le curé desservant d'Eton et en présence de plusieurs fidèles assemblés, ce serment, et promets de vivre désormais et de mourir dans la véritable Eglise catholique, apostolique et romaine, et en outre je demande bien sincèrement pardon à Dieu et au prochain pour tous les scandales que j'ai malheureusement donnés.

» Elon, le 9 décembre 1832,

G. ROUSSEL. »

-La ville d'Agde, si long-temps siége d'un évêché, aujourd'hui du diocèse de Montpellier, vient d'avoir de ces exercices religieux qui raniment la foi des uns et soutiennent celle des autres. Une retraite y a été donnée par un ecclésiastique zélé de Toulouse. Elle commença le 28 octobre à l'ancienne cathédrale. Les fidèles s'y portoient en grand nombre et bientôt on vit tous les âges et toutes les classes s'empresser auprès du saint tribunal. Après une suite de prédications, la fête de la Présentation de la sainte Vierge, le 21 novembre, fut célébrée avec pompe, l'église avoit été parée avec goût et la cérémonic fut très-édifiante. La retraite fut terminée le dimanche 25 novembre par une communion générale qui présenta un coup d'oeil très-consolant. Le soir, le prédicateur prononça le discours de clôture et fit ses adieux. M. le curé de la Cathédrale lui témoigna sa reconnoissance et celle de tout le troupeau qui avoit joui pendant un mois des exhortations et des exemples du charitable et laborieux ouvrier,

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Madame la duchesse de Berry a fait le 24 décembre une promenade sur les remparts de la citadelle de Blaye; elle paroissoit jouir d'une bonne santé. En outre de sa société habituelle, elle étoit accompagnée de M. le comte de Brissac, qui vient d'être admis dans l'intérieur. On ignoroit encore le jour où M. de Menars seroit retiré de la citadelle. M. l'abbé Descrambes, curé de Blaye, est allé dire la messe le jour de Noël dans cette forteresse.

-Les réclamations en faveur de madame la duchesse de Berry ne se ralentissent point. Nous avons à mentionner aujourd'hui les adresses des habitans de Saintes, de Lorient, de Perpignan, d'Alby, de Mont-de-Marsan, de Lombez et Condom (Gers), de Limoux (Aude), de Lauzerte et St-Antonin (Tarn-et-Garonne), de Puy-Laurens et l'ile d'Alby (Tarn), de Josselin et Ploermel (Morbihan), de St-Lô, Avranches et Sourdeval (Manche), d'Alençon, de St-Salvadou (Lot-et-Garonne), de l'arrondissement de Falaise, des villes et arrondissemens de Mortain, Châteaudun et Joigny, des dames de Bayonne, de Lorient et Kerantré (Morbihan), de Dinan, d'Alençon, de Nancy, de St-Manehould (Marne), de Limoux, de Mortain, de Joigny, de Saintes, de Puylaurens, de Delpech et Sellessur-Lhers (Andes), de Josselin, de Redon. Les montagnards de Lacaune (Tarn), au nombre de 300, ont souscrit aussi une adresse. Les communes de Bouloire, Lavenay et Lachapelle-Gaugain (Sarthe), ont adhéré à l'adresse de St-Calais, et les habitans d'Eymet (Dordogne) à la protestation de Bergerac. Les habitans de l'arrondissement de Châteaudun, de Ploermel, et les dames de Lisieux, ont fait aussi une protestation. Les habitans d'Angers et d'Alençon out adressé une pétition à la chambre des députés au sujet de la détention de Madame.

Les souscriptions en faveur de l'auguste captive de Blaye se multiplient dans le Midi. Il en a été ouvert aussi une à Poitiers, et une autre à Lyon, dans laquelle M. Forbin des Issarts figure pour 1,500 fr. En attendant que nous puissions faire connoître le résultat de ces nouvelles collectes, nous annoncerons que la souscription de Grenoble s'élève à 14,124 fr., celle de Draguignan à 2,871 fr., celle d'Avignon (3 liste) à 2,201 fr., celle de Grasse à 805 fr., celle de PontSt Esprit à 455 fr., celle de St-Jérôme-les-Marseille à 84 fr. De nouvelles sommes ont été recueillies à Marseille; les calfats de cette ville ont aussi donné 873 fr. Le total y étoit porté le 22 décembre à 26,877 fr.

- Quelques journaux ont répandu le bruit que le gouvernement renonçoit au projet de présenter une loi relativement à madame la duchesse de Berry, parce que les ambassadeurs des grandes puissances lui ont adressé des représentations à ce sujet. Les feuilles ministérielles démentent cette assertion. Le gouvernement, disent-elles, n'a entendu aucune parole diplomatique de ce genre. Les cabinets étrangers ne lui ont adressé aucune réclamation, et il n'en auroit admis aucune. Plusieurs pétitions relatives à madame la duchesse de Berry ont été examinées dans différentes réunions de la commission de la chambre des députés. Elles doivent être mises à l'ordre du jour de samedi prochain : c'est M. Sapey qui en fera le

rapport.

Un journal prétend que la liste civile s'ennuie déjà de payer la dépense de madame la duchesse de Berry, et que, par cette raison, elle voudroit bien trouver moyen de se débarrasser de sa prisonnière en la faisant juger et renvoyer hors du pays. Il y a beaucoup d'apparence que ce journal est mal informé. D'abord ce n'est pas la liste civile qui est chargée de pourvoir à l'entretien des prisonniers d'Etat; et, si cela étoit, probablement ce ne seroit pas elle qui se sentiroit la plus ennuyée de l'affaire. D'ailleurs le caractère de madame la duchesse de Berry permet de croire qu'elle sauroit y mettre de la discrétion, et alléger autant que possible cette charge de famille pour ceux qui auroient à la supporter. Mais, en tout cas, il y auroit un moyen bien simple d'en débarrasser la liste civile ; ce seroit de laisser faire les personnes de bonne volonté qui pourroient être disposées à prendre pour leur compte la dépense de l'auguste prisonnière de Blaye. Nous osons répondre à M. de Montalivet que c'est un chapitre dont il n'auroit plus à s'occuper, et qu'il pourroit d'avance, en toute sûreté, rayer des livres de dépense de la maison du Roi son maître.

Il faut qu'il y ait dans la pensée de la révolution de juillet quelque chose qui ne soit pas encore bien compris de tout le monde; car ceux de nos libéraux qui passent pour savoir le mieux ce qu'elle nous a voulu et ce qu'elle nous veut toujours, ne trouvent presque rien à leur gré dans toutes les variétés de régimes politiques dont on a essayé jusqu'à présent. Ils disent que, dans l'espace de quarante-trois ans, la France n'a eu de passable, en fait de gouvernemens de droit, que celui de la Convention nationale. Jamais assemblée, selon eux, ne fut plus légitimement investie de la représentation d'un pays libre. Elle étoit plus lé- · gitime que Louis XVI; plus légitime que la constituante, qui usurpa ses pouvoirs dans un jeu de paume; plus légitime que le consulat et l'empire; plus légitime que la restauration et la Charte de Louis XVIII; enfin plus légitime..... ceci regarde la Charte de 1830 et MM. les députés de la réunion Laffitte, dont il faut savoir parler avec plus de respect que s'ils s'étoient constitués dans un jeu de paume. Mais toujours est-il que, pour avoir quelque chose de bon, de légitime et de régulier, qui puisse répondre à la pensée de la révolution de juillet, on est obligé de remonter jusqu'à la Convention nationale. On peut, du moins, conclure de là que ceux qui travaillent depuis près d'un demi-siècle à nous chercher un bon régime et un lit de repos ne sont pas encore très-avancés.

Le Constitutionnel avoit commencé par prédire les choses les plus sinistres sur l'expédition d'Anvers, si le gouvernement s'obstinoit à y donner suite. Il annonçoit que toute l'Europe étoit là derrière le roi de Hollande, n'attendant que notre premier coup de canon pour nous tomber sur les bras. Maintenant que le voilà rassuré, il se signale par un grand empressement à offrir ses services et ses applaudissemens au ministère; le tout assaisonné de bravades et de forfanteries qu'il adresse à l'Autriche, à la Russie et à la Prusse, en les défiant d'oser désormais bouger contre la révolution de juillet. Mais il paroît qu'il a laissé passer le bon moment de complimenter MM. les ministres; ils ne veulent plus de ses félicitations et de ses offres de services, et ils lui font dire malhonnêtement, par les jour

naux du caissier des fonds secrets, qu'il n'est bon qu'à porter secours au vainqueur. Ainsi, voilà qui est bien expliqué : c'étoit avant qu'ils fussent vainqueurs que les encouragemens et les éloges du Constitutionnel leur eussent fait plaisir. A présent, ils lui signifient qu'ils n'en ont plus que faire, et qu'il peut les garder pour son ami, M. Dupin. Cela lui apprendra une autre fois à ne pas attendre que les gens soient vainqueurs pour se décider à leur porter secours.

· On vient de publier l'acte d'accusation des personnes compromises dans l'affaire du Carlo-Alberto, qui sera jugée à Montbrison au commencement de février prochain. Get acte est rédigé par M. Borely, procureur-général à Aix. Les accusés sont au nombre de vingt un; treize sont inculpés de complot, Parmi ceuxci figurent M. de St-Priest (duc d'Almazan), de Kergorlay, père et fils, Adolphe de Bourmont fils, Ad. Sala, M. de Menars, arrêté depuis avec madame la duchesse de Berry, MM. de Lachau, de Bermond et de Candolle, représentés comme les chefs du mouvement du 30 avril à Marseille. M. Didier, qui arbora le drapeau blanc sur l'église St-Laurent, est en fuite. L'acte d'accusation dit que madame la duchesse de Berry montoit le Carlo-Alberto, qu'elle avoit frété elle-même ; que ce bateau à vapeur fit voile de Livourne avec la destination apparente de Barcelonne et Gibraltar; qu'il fut abordé le 29 avril par un bateau de pêche, qui prit 7 passagers, entre autres madame la duchesse de Berry et M. de Kergorlay père, qui furent mis à terre. Ce dernier fut trouvé à une lieue de Marseille, déguisé en pêcheur. Les autres passagers furent arrêtés en pleine mer, sur le bâtiment que l'on captura, et qui appartient à M. Ferrari, mis en cause.

J

Le Temps avoit annoncé une révolte complète et effroyable au collége de Pontlevoy; on s'étoit battu, et 250 élèves étoient partis en désordre. M. Laurentie a écrit le 23 décembre au rédacteur du Temps pour démentir toute cette histoire. Il y a eu un moment d'irritation dans la cour des grands, à Pontlevoy; quinze ou seize jeunes gens ont été renvoyés; mais il n'y a eu ni insultes, ni combats, ni les désordres que raconte le Temps. M. Laurentie déclare qu'il règne la plus grande harmonie entre M. l'abbé Demeuré, chef de l'établissement, les maîtres et les 400 élèves de la maison; qu'on n'y connoît point les divisions de parti, et qu'on ne s'y occupe que d'études, d'arts et de tout ce qui tient à l'éducation.

Louis-Philippe partira de Paris le 5 janvier, pour aller passer la revue des différens corps de l'armée du Nord. Il couchera le même jour à Compiègne, et le lendemain à St-Quentin. Il passera les troupes en revue le 8 à Maubeuge, le 10 à Valenciennes, les 12, 13 et 14 à Lille, et le 15 à Douai.

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Les ducs d'Orléans et de Nemours sont revenus à Paris le 28.

M. le comte Alfred de Vaudreuil, qui étoit chargé d'affaire à Weymar, est nommé ministre plénipotentiaire à Dresde, en remplacement de M. Bourgoing, qui passe en la même qualité à Munich.

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M. Vanvincq, procureur du Roi à Boulogne-sur-Mer, est nommé conseiller à la cour royale de Douai. M. Laval-Guiton, substitut du procureur-général de Lyon, est nommé conseiller à la cour royale de cette ville, et remplacé par M. de

La Tournelle. M. Jordan, conseiller à la cour royale de Lyon, devient président du tribunal de Belley. M. Servan de Sugny est nommé procureur du Roi à Gex, en remplacement de M. Labonnardière, qui passe à Trévoux.

M. Hase, de l'académie des inscriptions et belles-lettres, conservateur au département des manuscrits de la Bibliothèque royale, est nommé membre de la commission de l'école royale des chartes, en remplacement de M. Remusat, décédé.

Une ordonnance du 25 décembre porte que le nombre des membres ordinaires du conseil-général des manufactures pourra être élevé à 60, et autorise le ministre du commerce et des travaux publics à porter au nombre de 40 les nominations qui lui sont attribuées. Par arrêté du même jour, M. d'Argout a nommé de nouveaux membres dudit conseil.

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M. André Koechlin a été réélu député à Altkirch (Haut-Rhin). A Avallon, M. le comte de Chastellux, chevalier d'honneur de madame Adélaïde, a été nommé au second tour de scrutin.

— M. Dupin, président, et Al. Delaborde, questeur de la chambre des députés, accompagnés de MM. Ch. Lucas, inspecteur-général des prisons du royaume, et Moreau-Christophe, inspecteur-général des prisons de Paris, ont visité le 27 la maison des jeunes détenus, établie dans la prison dite des Madelonnettes. Cet établissement offre un essai de système pénitenciaire, appliqué à 300 enfans arrachés au vice, à l'oisiveté, à la corruption de la Force, de Bicêtre, etc., et réunis là en trois quartiers d'épreuve, de récompense et de pénitence. M. Lucas est le grand promoteur de ce système pénitenciaire qui, on peut le prédire d'avance, ne produira rien, si la religion n'y entre pour quelque chose.

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Le chargé d'affaires de Sardaigne a remis au ministre des affaires étrangères une lettre de son souverain, qui notifie le mariage de la princesse MarieChristine de Savoie avec le roi de Naples. Cette lettre a été mise sous les yeux de Louis-Philippe par l'introducteur des ambassadenrs.

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M. Pozzo di Borgo, ambassadeur de Russie à Paris, est parti le 29 décembre pour Londres. Son voyage ne se rattache, dit-on, qu'à l'emprunt que désire y faire la Russie.

Le ministre de la Belgique a remis dimanche, au nom de son souverain, le grand-cordon de l'ordre de Léopold au maréchal Soult, ministre de la guerre, président du conseil des ministres. Ce prince lui en a envoyé les insignes d'Anvers même.

M. de Schonen, colonel de la 9o légion de la garde nationale, a donné, pour la seconde fois, sa démission.

C'est

tort que quelques journaux ont annoncé que M. Tardif, substitut du procureur-général, avoit succombé le 29 décembre aux blessures qu'il a reçues des voleurs qui se sont introduits pendant la nuit dans son domicile. Son état est très-satisfaisant.

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