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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Le Pape a nommé M. le cardinal Odescalchi archiprêtre de Sainte-Marie Majeure; M. le cardinal Lambruschini, préfet de la congrégation de la discipline régulière, et M. le cardinal Spinola, commissaire extraordinaire pour le gouvernement des légations au-delà de Pesaro.

Le troisième dimanche de l'Avent, le saint Père tint chapelle papale au Vatican. M. le cardinal Weld célébra la messe et le père Castellaris, Augustin, précha. Le jour de la fête de saint Thomas, Le père Laurent de Camerata prêcha. Après le sermon, Sa Sainteté, accompagnée du sacré collége, descendit à l'église du Vatican pour y gagner le jubilé. Elle pria devant les trois autels du saint Sacrement de la sainte Vierge et de la confession de saint Pierre, et vénéra les reliques de la croix, de la sainte face et de la lance du Sauveur, qui étoient exposées à la vénération publique.

-Le 20, le prince Auguste de Prusse a fait visite au saint Père au Vatican. Le même jour, le prince Othon, roi de la Grèce sous le nom de comte de Kellheim et son frère, le prince héréditaire de Bavière, sous le nom de comte de Verdenfels, sont arrivés à Rome et sont descendus à la villa de Malte qui appartient au roi de Bavière. Tous deux ont fait aussi visite au saint Père.

PARIS. Le jeudi 3, jour de la fête de sainte Geneviève, M. l'Archevêque a célébré la messe à Notre-Dame pour l'ouverture de l'octave en l'honneur de la sainte Patrone de Paris; le prélat a donné la communion à un grand nombre de fidèles. La communion a duré une demi-heure. Le soir, le prélat a officié au salut à Saint-Etienne-du-Mont où l'octave de sainte Geneviève se célèbre aussi avec beaucoup de solennité. Il y avoit le premier jour une grande affluence de fidèles, et on y remarquoit surtout des habitans des campagnes qui avoisinent Paris et où la dévotion pour la sainte s'est conservée,

On sait qu'il s'étoit élevé d'assez vives réclamations contre 'Herméneutique sacrée de M. Janssens; on l'accusoit d'inexactitude et de hardiesse. Nous avons parlé dans ce journal de critiques de cet ouvrage; voy. entr'autres ce que nous avons dit n° 629, t. xxix, des Animadversiones critica, publiées à Maestricht en 1820 par M. Waltrin, ecclésiastique du diocèse de Liége, sous le nom d'Amand de Ste-Croix. Les remarques de cet auteur nous parurent un peu sévères, néanmoins il en étoit de très-fondées. C'est ce qui a engagé un ecclésiastique fort instruit à revoir l'ouvrage. Son but est de le rendre classique pour les séminaires. Sans toucher au texte de Janssens, qui auroit pu se plaindre des altérations qu'on s'y seroit permises, le judicieux réviseur se borne à ajouter grand nombre de notes qui ont surtout pour objet de présenter dans tout son jour la

pensée de M. Janssens quand elle étoit un peu obscure ou de la rectifier si elle offroit quelqu'inexactitude; de faire remarquer, sur les points controversés, quelle est l'opinion la plus probable; d'imprimer à certaines assertions hardies la note théologique qui leur convient, ce que n'a pas toujours fait M. Janssens; de donner à quelques preuves un développement qui pouvoit ajouter à leur force; enfin, de signaler parmi les versions françaises de la Bible, celles qui contiennent des doctrines erronées et qu'on doit lire avec précaution. De plus, la traduction de l'Herméneutique a été revue avec soin et on en a fait disparoître les fautes qui avoient échappé au traducteur, M. Pacaud. La nouvelle édition, qui paroîtra également chez M. Blaise, sera donc bien supérieure à celle qui avoit paru en 1828. L'ecclésiastique qui a bien voulu y donner ses soins mérite toute confiance, par ses principes ainsi que par l'étude profondie qu'il a faite de l'Ecriture.

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-La jeunesse profite des exemples et des leçons qu'on lui donne; les journaux de pays fort éloignés nous apprennent des traits d'impiété qui ont eu lieu presqu'en même temps à de grandes distances les uns des autres. A Allones, près Beauvais, plusieurs jeunes gens se rendirent à l'église au moment de la messe de minuit, se firent apporter à boire et à manger et se livrèrent à une orgie dont la Gazette de Picardie n'a pas osé raconter tous les détails. On espère, dit-elle, que le procureur du Roi mettra autant de zèle à cette affaire qu'il en a mis dans celle de MM. Haudiquer. A Marseille, trois jeunes gens causoient tout haut dans l'église St-Martin le 26 décembre pendant le sermon. Le bedeau voulut leur imposer silence, on lui répondit par des menaces grossières. Sa fille intervint, son sexe ne fut pas plus respecté que les cheveux blancs du vieillard. Le prédicateur fut forcé de s'interrompre. La fille, indignée, osa saisir par le collet un des coupables, le mena jusqu'à la porte et le mit dehors. Ses camarades le suivirent, le peuple les accompagna quelque temps de ses huées. On assure que ces jeunes gens avoient déjà plus d'une fois troublé l'office dans la même église. A Dijon, daus la même solennité, des jeunes gens ont trouvé beau de parcourir l'église de Saint-Michel sous des costumes ridicules et de troubler l'office divin par des scandales. De semblables insultes ont troublé l'office de la nuit à Saint-Bénigne, dans la même ville, et des pierres ont été même lancées contre les vitreaux de la chapelle de la sainte Vierge. Le Spectateur de Dijon, feuille libérale, s'élève avec une vigueur qui l'honore contre cette licence et contre les désordres très-condamnables d'une impiété d'autant plus intolérante qu'elle est moins éclairée; ce sont les termes de ce journal. -Le conseil municipal de Marseille s'occupa, le 20 décembre, de l'instruction primaire. Un conseiller de la minorité, M. A., réclama contre la réduction opérée l'année dernière dans l'allocation pour les écoles chrétiennes, réduction qui auroit privé d'instruc

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tion 1800 enfans de la classe pauvre, si la charité n'y eût pourvu. D'ailleurs il n'y a point eu d'économie puisque la somme a été reportée sur les écoles d'enseignement mutuel, lesquelles comptent peine 500 élèves et coûte 15,000 fr. à la ville, tandis que les 13 Frères soutenus par la ville ne reçoivent que 14,000 fr. et ont leur école fréquentée par plus de 1,200 enfans. M. C. conseiller de la majorité, a répondu à M. A. et a parlé avec estime des Frères, de leur conduite, de leur caractère, des services qu'ils rendent, mais il s'est plaint qu'ils n'eussent pas adopté les nouvelles méthodes. En général, tout le monde a rendu justice aux Frères, mais la majorité n'en a pas moins fait ce qu'elle vouloit. M. B. a été le seul à demander que tout secours fût retiré aux écoles chrétiennes, Ceux qui font valoir des motifs d'économie pour ces suppressions, n'auroient pas approuvé apparemment l'augmentation prodigieuse de la subvention du théâtre. Elle s'élevoit autrefois à 15,000 fr. et on l'a portée successivement à 52, 000 fr. M. A. a représenté que la détresse des théâtres ne pouvoit venir que de ces pièces immorales qui éloignent et dégoûtent tous ceux en qui il reste quelques respect pour la religion et pour les mœurs; mais la ville a passé un engagement jusqu'en 1834, et la somme exorbitante sera payée malgré toutes les réclamations.

Les prêtres du diocèse de Philadelphie aux Etats-Unis, avoient été invités, par M. l'évêque coadjuteur, à se réunir dans cette ville pour une retraite ecclésiastique qui devoit être suivie d'un synode diocésain. En effet, ils se sont trouvés à Philadelphie le 9 mai dernier, à l'exception de ceux qui avoient des excuses légitimes. Les exercices spirituels ont eu lieu pendant trois jours dans l'église cathédrale. Ils s'y rendoient à six heures du matin ainsi que M. Kenrick, évêque d'Arath et coadjuteur. Le temps étoit rempli par la méditation, des lectures spirituelles, la récitation de l'office et des avis adressés par le prélat à son clergé. On a tenu ensuite le synode conformément au réglement du concile provencial de Baltimore en 1829. M. l'évêque célébra le dimanche 13 mai une messe solennelle du saint Esprit. M. Hughes étoit promoteur, le père Hurley procureur du clergé, et le père O'Donnell, secrétaire; ces deux derniers de l'ordre des Augustins. Les pères Lekeu et Corvin, Jésuites, étoient confesseurs avec le père Hurley et M. Kenny. Il s'y trouva en tout 29 ecclésiastiques, 9 étoient absens pour infirmités ou avec permission (1). On observa ce qui est

(1) Les ecclésiastiques présens au synode étoient, outre ceux déjà cités, MM. Adam Kindelon, Bernard Keenan, Thomas Heyden, Fatrice Dwen, Patrice O'Neil, Jérémie Keily, Patrice Leavy, Patrice Rafferty, Terence Donahoe; le Père Michel Dougherty, Jésuite; Ferdinand M'Cosker, Michel Curran, Jean O'Reilly, Guillaume Clancy, Jean Curtin, Jacques Stillinger, Jacques Bradley,

prescrit par le pontifical. Le promoteur adressa un discours au peuple. On lut les décrets du concile de Baltimore et le clergé fit la profession de foi. Ainsi se passa la session du matin. Après midi, on célébra les vêpres et M. Heyden prêcha. Le lundi à neuf heures, le père Hurley célébra une messe des morts en présence du synode; elle étoit surtout à l'intention de premier évêque de Philadelphie, M. Egan. On tint ensuite la deuxième session, et M. l'évêque prêcha. Le peuple s'étant retiré, le promoteur lut les statuts que M. l'évêque avoit dressés pour le diocèse. Le procureur du clergé suggéra quelques changemens qui avoient été proposés dans les réunions du clergé. M. Kenrick permit à chacun d'exposer son sentiment, en avertissant toutefois que ceux-là seuls qui exerçoient les fonctions de curé étoient appelés de droit au synode et avoient voix consultative, le droit de décider restant à l'évêque. M. l'évêque d'Arath se rendit à la plupart des observations qui furent faites. On continua la délibération dans l'après-midi. Tout étant convenu, il fut question de l'abstinence du samedi et d'une demande à adresser à ce sujet au saint Siége. M. le coadjuteur promit de s'entendre à cet égard avec les autres évêques des EtatsUnis. On s'occupa aussi de l'érection du séminaire diocésain, et tout le clergé montra quelle importance il attachoit à une si bonne œuvre. La troisième et dernière session se tint le 15 mai; le promoteur célébra une messe d'actions de grâces et on lut 19 statuts qui furent reçus d'un accord unanime. M. l'évêque adressa un discours au peuple et la session se termina par la bénédiction pontificale. Les statuts qui sont imprimés à la suite des actes défendent d'ériger ou de bénir des églises sans l'autorisation de l'évêque et de favoriser les prétentions des frustees pour choisir et nommer les pasteurs. Il doit y avoir des fonds baptismaux dans les églises, et on ne doit baptiser que là, hors le cas de nécessité. Il doit être établi des confessionaux dans les églises. On se servira du caté

Guillaume Whelan, Thomas Gegan, Thomas de Silva, François Foulhouze; Edouard M'Carthy, Jésuite, et George Carrell.

Les absens étoient les Pères Paul Kohlmann et Guillaume Beschter, Jésuites; Charles - Bonaventure Maguire, Franciscain; Demetrius Gallitzin, qui tous, par leur âge avancé et par l'état de leur santé, ne pouvoient faire le voyage; M. Matthieu Hérard, Français, qui devoit quitter le diocèse pour raison de santé; Terence M'Girr et Jean Fitzpatrick, avec l'autorisation de l'évêque; Jean Cummiskey, qui étoit hors du diocèse, et Jean-Corneille Van den Braak, retenu par infirmité. M. Gallitzin, ci-dessus, est de l'illustre famille de ce nom, et est fils d'un ministre russe. Se trouvant en Amérique avec sa mère, il renonça à toute idée d'ambition pour entrer au séminaire de Baltimore, reçut la prêtrise, et dirige depuis long-temps une congrégation à laquelle son zèle et sa fortune ont été doublement utiles.

chisme de Baltimore. Les catholiques ne doivent se servir pour les offices que de livres approuvés. Les prêtres ne doivent point faire de fonctions dans une église ou dans un lieu sans la permission du propre pasteur. Ils ne doivent point s'éloigner de leur résidence sans l'agrément de l'évêque, ni rien exiger pour l'administration des sacremens. Il ne leur est point permis de garder l'Eucharistie chez eux, à moins d'une absolue nécessité. Les autres articles regardent la célébration des offices, l'érection des écoles et le choix des domestiques depuis ce synode. Un séminaire catholique s'est ouvert à Philadelphie près l'église Sainte-Marie; on y enseigne les mathématiques et la philosophie, outre les élémens ordinaires. Il y a déja plus de trente élèves. L'établissement est sous la surveillance de M. Kelly, pasteur de l'église Sainte-Marie, qui a dirigé quelque temps le collége de Washington.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. On est privé depuis quelques jours de nouvelles de madame la duchesse de Berry. Elle n'a point été aperçue sur les remparts de la citadelle de Blaye les 27, 28 et 29 décembre, quoique le temps fût assez beau. Le gouvernement auroit-il voulu faire cesser l'affluence qui cherche chaque jour à l'apercevoir un instant à une distance de 600 pas? Madame d'Hautefort, qui a obtenu la permission de partager la captivité de MADAME, a été admise le 28 décembre dans la citadelle. Ainsi la princesse a maintenant une compagne.

- De nouvelles adresses à madame la duchesse de Berry ont été signées par les habitans de Reims, de Bazas (Gironde), de Forcalquier (Basses-Alpes), de MonTélimart (Drôme), de Graveson (Bouches-du-Rhône), de Sallèles (Ardèche), de Porte-Ste-Marie (Lot-et Garonne), de Villefort (Lozère), de Leques (Gard), de Bressac, Aniane et Mauguio (Hérault), par les dames de Mende (Lozère), d'Orange, de St - Pern (Ille-et-Vilaine), de la ville et de l'arrondissement d'Evreux, et par les demoiselles de St-Jean-de-Bruel, en Rouergue. Un certain nombre d'habitans de Florensac (Hérault), de Mauron (Morbihan), de la ville d'Evreux et des communes voisines, de la ville et du canton du Grand-Lucé (Sarthe), et ceux de la commune de Laroque-Ayniès (Hérault), ont souscrit une protestation contre la détention illégale de la princesse. Des royalistes de Rouen, au nombre de 1800, ont fait parvenir à la chambre des députés une pétition au même sujet. M. le comte Ch. de Preissac, résident auprès de Fleurances (Gers), M. de Candy, ancien trésorier de l'école de la marine à Angoulème, M. de Verdillac, demeurant en la même ville, procureur du roi, démissionnaire, out envoyé des adhésions à l'adresse de Bordeaux. La Gazette du Midi reçoit journellement de semblables adhésions aux adresses ou protestations des villes du Midi. Madame la baronne de Faragut, née de Roncherolles, à Vic-Fézenzac (Gers), a, dans une lettre à MADAME, offert de partager sa captivité. M. l'abbé Geoffroy-Montreuil, curé à St-Laurent, près Guéret (Creuse), s'étoit adressé à la reine, pour obtenir par son influence la faveur d'être admis dans la citadelle de Blaye comme aumônier

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