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garçons, et de l'immaculée Conception de la très-sainte Vierge pour les filles; et pour fête la plus solennelle, la sainte Enfance de

Jésus.

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» La récitation et l'explication des billets, c'est-à-dire des instructions sur les fêtes des catéchismes, sont incontestablement un des exercices les plus intéressans de nos pieuses réunions; il plaît singulièrement aux enfans, parce que la vérité peut y paroître sous des formes agréables, quelquefois même enjouées, jusqu'à exciter leur sourire, et n'en pénètre que plus facilement dans leurs jeunes cœurs. Des catéchistes habiles l'avoient compris, et avoient composé des billets qu'ils faisoient réciter par quelques enfans à certaines fêtes du catéchisme; mais cet exercice étoit rare, et perdoit presque toujours une grande partie de son intérêt, parce que les enfans chargés d'en faire la récitation étoient difficilemeut êntendus. Nous avons rendu cet exercice plus fréquent, et plus de cent billets composés sur toutes les fêtes importantes de l'année, forment pour les enfans un ensemble complet d'instructions véritablement utiles; et, depuis qu'ils peuvent en suivre des yeux récitation, nous avons remarqué l'intérêt tout nouveau qu'ils prennent à cet exercice. Nous avons aussi ajouté, pour chaque fête, un acte de consécration propre à faire entrer les enfans dans l'esprit de la fête et à leur inspirer de saintes et généreuses résolutions. Quant aux cantiques, ils ont été pour nous l'objet d'un grand travail :

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1o Nous les avons distribués selon les fêtes, les époques ou les séances qui leur conviennent, et réunis ainsi aux billets, avis, prières, etc., ils forment avec eux autant d'offices complets, dont ils sont comme les hymnes;

2o Nous en avons retranché un assez grand nombre qui ne se chantoient jamais, pas même dans les réunions de piété, où le chant des cantiques est le plus en honneur;

3o Nous avons aussi changé l'indication des airs dont les paroles étoient souvent fort inconvenantes;

4° Pour les cantiques que nous avons conservés, nous en avons abrégé un grand nombre qu'on ne chantoit jamais entièrement. Beaucoup d'autres ont été retouchés, plusieurs même refaits en entier;

5o Nous avons placé en tête de chaque cantique un titre qui en indique le sujet d'une manière assez développée, pour fixer d'avance l'attention des enfans et les préparer à entrer dans l'esprit et les sentimens du cantique;

6o On trouvera un grand nombre de cantiques nouveaux sur des sujets importans qui n'avoient pas encore été traités. Nous nous contenterons d'indiquer le cantique sur l'Enfance de la très-sainte Vierge, celui sur le Carême, ceux sur le Bon-Pasteur et le Mois de Marie, les deux sur la Confession, celui sur là Retraite et celui sur

les Cachets de première communion et de confirmation, et enfin le cantique d'Adieux. Les cantiques nouveaux sont marqués de ***.

»

Enfin nous avons eu soin de joindre toujours une traduction aux psaumes et à toutes les autres prières en latin qu'on récite ou qu'on chante dans les catéchismes, et qui se trouvent dans le Manuel.

» Nous n'avons pas fait imprimer de recueil de musique, parce que ce recueil nous a paru complètement inutile, 1o Il y a déjà dans les paroisses un grand nombre d'airs connus et adoptés; 2° peu d'enfans savent la musique; 3° quant à MM. les catéchistes, ils ne manquent pas de ressources en ce genre : les recueils de St-Sulpice, de M. l'abbé Foulon, de MM. Choron et Monpou, offrent toute la variété et le choix qu'on peut désirer.

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» Puisse ce petit ouvrage satisfaire aux pieux désirs de MM. les catéchistes, et n'être pas tout-à-fait inutile à leur zèle, au milieu des pénibles fonctions du plus consolant, mais aussi du plus laborieux ministère! Puisse-t-il offrir aussi quelque intérêt et même quelque charme à l'enfance chrétienne, et contribuer à lui faire chérir chaque jour davantage ces pieuses réunions où la religion lui fait trouver, dans des ministres zélés, des amis sincères qui se consacrent avec un si tendre et si généreux dévoûment à son salut et à son bonheur !

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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. La mort de M. Coupperie, évêque de Babylone, arrivée au mois d'avril de l'année dernière, et que nous avons annoncée, numero 1866, laissoit ce siége vacant. Il étoit d'autant plus urgent de le remplir, qu'il ne restoit plus dans la contrée qu'un jeune missionnaire, M. Trioche, qui avoit été ordonné prêtre par M. Coupperie. En différant, on eût laissé s'évanouir le bien qu'avoit fait le zélé prélat, qui, bien qu'arrivé dans ce pays dans un âge avancé, avoit néanmoins visité son diocèse et commencé l'établissement d'écoles et d'un séminaire. Un évêque vient donc d'être envoyé dans cette mission; c'est M. Pierre-Dominique-Marcellin Bonamie, né à Albas, diocèse de Cahors, le 26 mars 1798, qui a été institué par un bref du 9 avril 1832. Il est en même temps administrateur d'Ispahan. M. Bonamie appartenoit à une congrégation respectable. Il professoit la théologie au séminaire de Tours, et a quitté la France il y a quelque temps pour se rendre à Rome et y être sacré. Outre les qualités estimables qui ont déterminé ce choix, le nouvel évêque offre encore cet avantage, que son âge doit faire espérer que la mission de Babylone le conservera long-temps. Si M. Coupperie a pu faire tant de bien malgré le poids des années et malgré la brièveté de son épiscopat, qui n'a été que de dix ans, que ne fera pas un évêque dans la force de l'âge, et qui voit devant lui une longue carrière?

-Le conseil municipal de Bayeux ayant suivi l'exemple donné dans d'autres villes et refusé les allocations accordées jusqu'ici au soutien des écoles chrétiennes, des personnes sages et éclairées, qui sentent le besoin de l'instruction religieuse du peuple, ont formé le projet de soutenir l'établissement des Frères par une souscription. M. l'évêque de Bayeux a non-seulement approuvé ce projet, mais a voulu encore y prendre une part directe en mettant son nom à la tête des signataires de la circulaire suivante, qui a été publiée pour encourager les souscriptions. On remarquera que cette circulaire est rédigée avec beaucoup de modération; elle n'énonce aucun blâme sur la mesure prise par le conseil municipal et réclame seulement la libre concurrence. On remarquera encore que cette circulaire n'est pas un acte de juridiction épiscopale, et que le nom du prélat n'y paroît que pour favoriser une bonne œuvre et encourager les souscriptions par un illustre exemple :

« L'établissement des Frères des écoles chrétiennes a été formé en cette ville en 1821 par les soins de l'administration municipale, d'après le désir manifesté de ses habitans, dont une partie a contribué à l'achat du mobilier de cet établissement. Il a constamment rempli l'objet de son institution. Ces respectables Frères, ne se bornant pas à donner aux enfans confiés à leurs soins l'instruction relative à l'enseignement primaire, n'ont rien négligé pour les élever dans les principes de la religion et de la saine morale. Leurs efforts ont obtenu le succès qu'on dévoit en attendre; eette vérité est généralement reconnue. Des considérations, jugées impérieuses par le conseil municipal, ont déterminé ce conseil à arrêter dans une de ses dernières réunions que l'allocation destinée aux Frères des écoles chrétiennes cesseroit d'être portée au budget de la ville, à dater du 1er janvier 1833.

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Beaucoup d'habitans de cette ville témoignent le regret que leur fait éprouver la suppression d'un établissement dont l'expérience leur avoit fait connoître l'utilité. Sans désapprouver les motifs qui ont porté le conseil municipal à faire l'essai d'une méthode autre que celle des Frères, on a cru convenable de donner à ceuxci un témoignage de reconnoissance en proposant une souscription au moyen de laquelle il seroit possible de les conserver pour l'enseignement primaire sans qu'ils fussent à charge au budget municipal. L'on a d'ailleurs pensé que la concurrence entre deux établissemens d'enseignement ne pourroit qu'être avantageuse à leur but commun, et l'initiative de ce projet a été donnée dans une séance du comité d'instruction primaire de l'arrondissement par M. l'inspecteur de l'académie, lors de la dernière visite qu'il a faite en cette ville au mois de juillet.

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Dans cette vue, il est proposé une sonscription dont le produit sera uniquement employé à la conservation de l'établissement des Frères des écoles chrétiennes pour l'enseignement primaire en cette ville. Les registres ouverts pour cette souscription sont déposés au secrétariat de l'évêché et chez MM. les curés de NotreDame, de Saint-Patrice, de Saint-Exupère, de Saint-Laurent et de Saint-Loup.

Il en sera donné com munication à quiconque le désirera, et compte sera rendu de l'emploi du produit aux souscripteurs. Bayeux, le 12 octobre 1832. Signé CHARLES, évêque de Bayeux; Genas Duhomme, Conseil, chevalier de Valois, le Touvey, Tavigny; Michel, vicaire-général; Devy, curé de Notre-Dame; Aubert, curé de Saint-Patrice; Delafontaine, curé de Saint-Exupère; Marie, curé de SaintLaurent. »

- Le Constitutionnel, qui n'aime point à se rétracter, vient pourtant de faire en ce genre un acte de loyauté. Il avoit emprunté au Contribuable de la Haute-Vienne, journal de Limoges, un article qui inculpoit M. Burguet, desservant de Saint-Hilaire et RillacLastours. Un certificat adressé par le juge de paix du canton au Contribuable, constate que ce journal avoit été induit en erreur. Les deux feuilles libérales ont publié ce certificat, qui justifie entièrement M. Burguet et qui est ainsi conçu :

« Je soussigné, juge de paix du canton de Nexon, sur l'invitation de M. Burguet, prêtre desservant de la commune de Saint-Hilaire et Rillac-Lastours, certifie qu'il n'a été prononcé aucune condamnation contre lui dans les affaires qui lui avoient été intentées pour voies de fait par les nommés. Pierre Desvalois et Martial Dumont fils, attendu que les faits relatés dans leur demande ne furent aucunement justifiés à notre audience du 12 septembre dernier, et quc, si ledit sieur Burguet paya les frais desdites citations, ce fut uniquement par esprit de l'indulgence et de la charité qui le distinguent, que ce paiement fut fait par lui par un acte spontané et entièrement libre. En foi de quoi je lui ai délivré le présent certificat. Nexon, er le I octobre 1832. Signé BURGUET-Mousnier. »

-M. l'abbé Thibiat, grand-vicaire de Metz et supérieur du grand séminaire de cette ville, y est mort le 30 octobre à l'âge de 84 ans. Sa mémoire sera long-temps précieuse dans le diocèse par les vertus qu'il a pratiquées et par les services qu'il a rendus. M. Nicolas Thibiat étoit d'une bonne famille de bourgeoisie; il avoit été ordonné prêtre en 1772 et remplissoit, avant la révolution, de modestes fonctions dans une chapellenie; mais déjà son attachement aux règles de son état lui avoit mérité l'estime de ses confrères. La révolution le trouva ferme dans ses principes. Lorsqu'il passa par Sens avec les autres déportés de la Moselle, ses confrères le chargèrent d'adresser un discours de remercîment pour une somme de 300 fr. qu'on leur avoit distribuée. Il s'en acquitta si bien, , que son discours lui fut demandé pour être conservé dans les archives. Sur les vaisseaux où les prêtres furent entassés à l'île d'Aix, ils avoient formé un conseil de Conscience, et, quoiqu'il se trouvât parmi eux plusieurs grands-vicaires et des hommes vénérables par leur âge et par leurs services, M. Thibiat fut jugé digne de siéger à côté d'eux. A Saintes, où les prêtres qui n'avoient pas succombé furent conduits en 1795, on le chargea de la distribution

des aumônes, qui furent abondantes, grâces à la piété et à la générosité des fidèles de toutes les classes. Il s'en acquitta avec tant de désintéressement, qu'il ne se réserva rien pour lui-même de toutes les sommes qu'il avoit entre les mains. Il fut du petit nombre de ceux qui échappèrent aux jours mauvais (1). De retour à Metz, il comprit la nécessité de réparer les pertes que le sanctuaire venoit de faire pendant une si cruelle persécution, et s'attacha surtout à former de bonne heure des jeunes gens aux connoissances et aux vertus du ministère ecclésiastique. Il rassembla quelques élèves qui furent le premier noyau du séminaire. On peut le regarder comme le fondateur de cet établissement, qu'il dirigea toujours depuis. Il vit dans cette place se succéder depuis 28 ans un grand nombre de sujets pour lesquels il avoit toute l'affection d'un père, et qui, sortis du séminaire, le consultoient encore sur leur conscience et sur les moyens de diriger celle des autres. Simple dans ses mœurs, il pratiquoit éminemment le conseil de la pauvreté évangélique. L'Ecriture sainte lui étoit familière, et il l'avoit étudiée avec soin pour sa propre sanctification et pour travailler avec plus de fruit à la direction des ames. Les évêques qui se succédèrent à Metz lui accordèrent toute leur confiance; M. Thibiat étoit depuis long-temps premier grand-vicaire. Il a succombé à une maladie de deux mois, dont son âge faisoit prévoir l'issue; mais cette issue, quoique prévue, n'en a pas été moins sensible au clergé et aux fidèles qui avoient su apprécier son mérite.

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Si jamais on fait l'histoire de M. L'Hôte, de ce vénérable primat de la Lorraine, qui a apparu cette année dans ce pays comme un météore lumineux, et qui s'est bientôt éclipsé, il faudra bien avouer que les antécédens de cet évêque, créé par les Templiers, n'annonçoient pas un pontife et un apôtre. On pourroit en demander des nouvelles à plusieurs curés du diocèse de Saint-Diez, qui l'ont connu dans sa jeunesse et suivi dans ses études. M. L'Hôte est né à St-Stail, arrondissement de St-Diez. Sa naissance offre bien une circonstance fâcheuse; mais son père l'a reconnu depuis, et a épousé sa mère. Le jeune L'Hôte aspiroit à sortir de la campagne; il alla d'abord à Colleroy-la-Roche, chez dom Fréchard, ancien Bénédictin, pour y prendre l'état de maître d'école; mais il s'en dégoûta bientôt, et voulut être prêtre. Il étudia chez M. le curé de St-Stail, puis chez celui de St-Jean-du-Mont ; celui-ci le chassa une première fois pour inconduite, consentit à le reprendre sur ses

(1) La Gazette de Metz, répétée par un autre journal, a dit qu'il fut du petit nombre de ceux qui échappèrent aux tortures des vaisseaux de Carrier. Les prêtres détenus à Rochefort, ou plutôt à l'île d'Aix, rade de Rochefort, n'ont rien eu à souffrir de Carrier qui étoit à Nantes, et dont la mission ne s'étendoit point à Rochefort.

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