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de les avoir offensés en les privant de la fonction de géoliers qui leur étoit d'abord échue. Il leur fait faire à ce sujet de très-humbles excuses par le Moniteur et par ses autres journaux, en leur expliquant comme quoi, ayant fait disposer de longue main le château de Blaye, il ne faut pas que cette dépense soit perdue sous un gouvernement aussi économe et aussi bien ordonné que le nôtre. A moins que l'honneur de la garde nationale et des autorités civiles et militaires de Nantes ne soit d'une susceptibilité outrée, il faut espérer qu'on finira par les consoler.

S'il faut en croire quelques feuilles, madame la duchesse de Berri avoit résisté aux conseils de plusieurs personnes qui vouloient qu'elle s'éloignât de la Vendée. Elle n'échappoit depuis quelque temps aux investigations qu'en changeant journellement de costume et de résidence dans les environs de Nantes.

Dans le cours des perquisitions qui eurent lieu dans la maison de mademoiselle Duguigny, on a trouvé une presse et deux proclamations adressées par la princesse aux Nantais, et dans l'une desquelles elle leur promettoit d'établir le siége du gouvernement à Nantes pendant la minorité de son fils, s'ils le reconnoissoient de suite. On a trouvé aussi une somme de 35,000 francs et beaucoup de papiers. Une somme de 40,000 francs avoit été offerte le 6, sans succès, à la domestique de mesdemoiselles Duguigny, pour indiquer la cachette de la princesse: cette domestique se trouve en prison ainsi que ses maîtresses.

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M. de Ménars, qui étoit resté près de 24 heures sans rien prendre, et qui se trouve déjà avancé en âge, est tombé en défaillance en arrîvant dans la prison. On a craint quelques instans pour ses jours. C'est lui qui avoit le plus souffert dans le réduit où étoit la princesse.

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Madame la duchesse de Berri est à peine restée dans le château de Nantes; on a pris le parti de la transférer dans celui de Blaye (Gironde). La translation s'est opérée, comme l'arrestation, sans que personne fût mis à l'avance dans la confidence, mais avec un grand appareil militaire. La princesse a été conduite dans un bateau à vapeur jusqu'à St-Nazaire, où elle a été embarquée sur le brick la Capricieuse, commandé par M. Leblanc. Elle est conduite par M. Polo, adjoint du maire de Nantes; M. Robineau de Bougon, colonel de la garde nationale; Jar Chausserie, colonel de la gendarmerie; M. Petitpied, adjudant de la place de Nantes; et enfin par le commissaire de police Joly. Le préfet, le général en chef, et une escorte de gendarmerie sont allés jusqu'à Saint-Nazaire, pour assurer la

mesure.

On a remarqué que le sieur Joly, commissaire de police, qui a été le principal agent de l'arrestation de madame la duchesse de Berri, qui l'a gardée dans le château tout le temps qu'elle y est restée, et qui l'accompagne jusqu'à Blaye, est le même que celui qui étoit de service à l'Opéra le jour de l'assassinat du duc de Berri.

Madame de Charrette avoit demandé au général d'Erlon à être arrêtée, pour accompagner madame la duchesse de Berri dans sa captivité, mais elle ne l'a pas obtenu.

- On a arrêté à Nantes, le 8, M. Rousseau, ancien sous-officier du 8′ régiment de cuirassiers, prévenu d'embauchage.

- C'est le 7 novembre 1793 qu'eut lieu l'exécution de Louis-Philippe d'Orléans, surnommé : Égalité; c'est le 7 novembre 1832 que l'on a mis la main

sur madame la duchesse de Berri.

- Les ducs d'Orléans et de Nemours sont partis dimanche 11 pour l'armée du Nord. Leurs aides-de-camp et officiers d'ordonnance avoient quitté Paris la veille. - Il vient d'être créé quatre nouveaux pairs par ordonnance du 8; ce sont MM. Louis de Saint-Aignan, ancien préfet à Nantes; Gueheneuc, ancien député; Jacqueminot, comte de Ham, conseiller d'Etat en service extraordinaire, et le marquis de Sercey, vice-amiral.

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- Une ordonnance vient d'autoriser l'importation des farines de froment étrangères, en tout temps, dans les colonies de la Guadeloupe et de la Martinique, quel que soit l'état des prix en France et dans les colonies, sans autorisations ni justifications spéciales, à la seule condition de payer un droit permanent de 21 fr. 50 cent. par baril de 40 kilogrammes.

– M. Heroux, conseiller référendaire de seconde classe à la cour des comptes, passe à la première classe. MM. Dupin (Ant.-Gab.), Odier, Passy et Duflos sont nommés conseillers référendaires de seconde classe.

- Le ministre de l'intérieur a donné des instructions, aux préfets pour délivrer à tous les réfugiés espagnols qui, par suite de l'amnistie, désireroient retourmer dans leur patrie des passeports, avec un mois de solde à titre d'indemnité de

route.

· La réunion des pairs, connue sous le nom de réunion Marbois ou Choiseul, s'est assemblée le 11 chez le duc de Choiseul. On s'y est occupée de divers objets relatifs à la prochaine session.

L'académie des inscriptions et belles-lettres a élu M. Arthur Beugnot, en remplacement de M. Thurot, décédé.

- M. le comte de Chazelles, ancien préfet du Morbihan, a été arrêté le 8, à la suite d'une longue perquisition. Il a été mis en liberté le lendemain.

- Le dernier bulletin du choléra dans les départemens porte, le 9, 17 cas et 6 décès dans le département du Nord, 10 cas et 10 décès dans celui d'Ille-etVilaine; le 8, 8 cas et 6 décès dans celui du Morbihan, et le 4, 6 cas et 2 décès à Arles (Bouches-du-Rhône).

Une grande partie du mobilier du château de Strasbourg a été donnée en jouissance à la ville, à l'évêché et aux hospices. Le conseil municipal, par l'organe du maire, vient d'én témoigner sa reconnoissance à Louis-Philippe.

Il y a eu un commencement d'émeute à Noyon, dans le but de refuser, dans deux faubourgs isolés, le droit d'octroi sur les boissons. Le sous-préfet s'est rendu sur les lieux le 26 octobre pour rétablir l'ordre.

- M. Pourrat, député, signataire du compte-rendu,

a été désigné par la

chambre du commerce de Clermont, en Auvergne, pour membre du conseilgénéral du commerce.

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M. Pagès, député de l'opposition, a reçu, le 1o novembre, une ovation à St-Girons, où il a été élu député. La garde nationale et le conseil municipal sont allés au-devant de lui. Il a été conduit, aux cris de: Vive la liberté! à l'Hôtelde-Ville, où un banquet lui a été offert. Un coup de canon avoit salué son arrivée.

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Trois condamnés aux travaux forcés à perpétuité se sont évadés de la prison de Colmar, en sciant les barreaux du cachot et en escaladant les murailles au moyen de tresses de pailles.

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La garde nationale de St-Pierre-sur-Dive, près Lisieux, où M. Guizot doit se faire nommer député, s'est permis de crier sous les armes : A bas Guizot! ancien - M. le marquis de Marescot, lieutenant-général, pair de France, inspecteur-général du génie, vient de mourir à Vendôme.

La comète de Biela a été découverte à l'Observatoire royal de Naples par l'astronome Capocci. Sa lumière nébuleuse est si foible et sa forme si vague, qu'il est permis de douter qu'elle ait été aperçue auparavant. Elle s'éloigne maintenant de notre globe.

La convention en 5 articles signée à Londres, le 22 octobre, par le prince de Talleyrand et lord Palmerston, portoit que, si le roi de Hollande ne satisfaisoit pas à la sommation d'évacuer le territoire belge, un embargo seroit mis dans les deux pays sur les navires hollandais ; que ceux qui seroient rencontrés en mer seroient saisis par les croisières; que les escadres anglaises et françaises stationneroient sur les côtes de la Hollande ; qu'enfin, si, le 15 novembre, l'évacuation n'est pas effectuée, l'armée française entreroit en Belgique pour l'obtenir, sur la demande toutefois de Léopold. L'action de cette armée devra se borner à l'expulsion des troupes hollandaises de la citadelle d'Anvers, et les troupes françaises devront se retirer aussitôt, sans pouvoir occuper aucune place forte en Belgique. - D'après un ordre du roi d'Angleterre, en conseil des ministres, en date du 6, un embargo général a été mis sur les navires hollandais qui se trouvoient dans les ports anglais, et il a été défendu aux sujets de la Grande-Bretagne de faire voile pour la Hollande.

Le vaisseau le Donégal, que monte l'amiral Malcolm, a mouillé dans la rade de Deal, entre Douvres et Margate, avec plusieurs autres bâtimens de l'escadre. Le mauvais temps les avoit forcés à s'arrêter. La flotte française a continué sa route vers la mer du Nord. On ignore si elle aura souffert.

On a remarqué que l'ambassadeur hollandais est resté à Londres. On en conclut que de nouveaux efforts seront peut-être encore faits pour prévenir les hostilités.

Le colonol Buzen, commandant militaire à Anvers, a, par une proclamation du 7, engagé les habitans à prendre des précautions pour leur sûreté, attendu que, d'un jour à l'autre, le commandant de la citadelle, contre laquelle se dirigera d'ailleurs les attaques, pourroit tirer sur la ville. Le prince d'Orange a visité la citadelle le même jour.

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Le consul anglais résidant à Anvers a renvoyé sa famille à Malines.

C'est le mardi 13 que doit avoir lieu l'ouverture des chambres à Bruxelles. Léopold la fera en personne.

M. Lebeau, ministre de la justice en Belgique, a été réélu député par le district de Huy. On lui avoit donné pour concurrent M. Tielemans, qui n'a obtenu que le tiers des suffrages.

La reine de Hollande est partie dernièrement pour Berlin.

Un avis de l'ambassadeur de Russie à Paris enjoint à tout Polonais séjournant en pays étranger, et qui n'a point pris part à l'insurrection, de solliciter dans le délai de trois mois l'autorisation de retourner dans le royaume ou de prolonger son séjour hors du pays. Les requêtes seront 1emises aux consuls russes, qui les soumettront à la décision du maréchal prince de Varsovie.

Le système semi-libéral, adopté par la reine régente d'Espagne, se poursuit : un certain nombre de fonctionnaires ont été remplacés. Leparti de don Carlos et de M. de Calomarde est en pleine disgrâce; M. l'évêque de Léon a été éloigné de la cour, et a été invité à retourner dans son diocèse.

On a affiché à la Bourse d'Ancône un avis adressé au commerce, et à la marine, portant que le Pape ayant reconnu comme roi de la Grèce le prince Frédéric-Louis Othon de Bavière, son drapeau, ses navires et ses sujets, deyront être traités sur le pied de ceux des puissances amies.

- Le choléra a éclaté de nouveau à Berlin, et avec beaucoup d'intensité, Il ya, dit-on, sept hôpitaux remplis de malades.

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Le grand-visir, arrivé le 25 septembre à Constantinople, y fait de grands préparatifs pour une nouvelle campagne contre l'Egypte. La flotte a été renforcée.

Cours complet d'enseignement élémentaire, par M. Lefrauc, professeur

agrégé (1).

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L'auteur de ce Cours est déjà connu de nos lecteurs; ils se rappelleront que M. Lefranc, autrefois attaché à l'éducation d'un jeune prince, a payé son tribut par deux ouvrages, dans lesquels il a fait preuve de reconnoissance et de fidélité.

En examinant les méthodes universitaires, M. Lefranc a été frappé de leurs imperfections, et a essayé d'y porter remède au moyen d'un nouveau système. Les études classiques, qui renferment spécialement les langues, reposent et doivent . reposer, dit-il, sur la grammaire des langues; or, le français dérive du latin dans la plupart de ses mots et de ses tournures; donc l'étude de la langue maternelle doit précéder celle des autres langues, pour que l'enfant, familiarisé par cette étude avec les premiers principes de grammaire, soit plus en état de saisir les rapports généraux ou particuliers que toutes ces langues ont entre elles.

Telle est la base du système de M. Lefranc; ainsi les deux grammaires, française et latine, présentent les mêmes divisions, le même ordre : les règles sont (1) Voyez la couverture de notre n° 2018.

semblables, l'application seule diffère. Partout l'instruction acquise sert à celle qu'il faut acquérir. M. Lefranc a publié un abrégé de ces deux ouvrages, pour préparer les plus jeunes élèves à l'étude des grammaires complètes dont ces abrégés sont l'image réduite. Le plan en est le même; seulement les exemples sont moins nombreux, et les règles sont restreintes aux développemens indispensables. M. Lefranc a fait paroître sous le nom d'Exercices deux recueils de sentences et d'histoires tirées des auteurs classiques des deux langues, et appliquées aux règles des deux grammaires. Ces deux recueils ont été suivis d'un Traité d'Analyse, où on essaie de donner l'explication analytique des difficultés de la langue française. Un programme de questions termine ce qui regarde la grammaire; il servira aux élèves pour les préparer aux examens, et aux professeurs pour s'assurer des progrès de leurs clesses. Toutes les questions sont présentées de manière que l'élève ne peut entrevoir la réponse, que s'il a a bien compris le texte de la grammaire.

Ce n'étoit point assez, et il falloit rattacher l'étude de la grammaire à d'autres connoissances. Pourquoi ne feroit-on pas servir, par exemple, le travail des thèmes 'à celui de l'histoire, de la géographie, de la mythologie ? L'histoire sainte a du tenir le premier rang dans ces applications. L'abrégé de cette histoire, présenté par M. Lefranc sous la forme de thèmes, commence à la création, et finit à JésusChrist. Les thèmes embrassent toute la grammaire latine; au second rang se plaçoit naturellement l'Histoire de France : l'abrégé de M. Lefranc s'étend jusqu'au règne de Charles X. Il s'y est attaché à assujétir le cours de thèmes aux entraves du récit et des règles. Des renvois indiquent les articles correspondans de la grammaire; il en est de même du cours de mythologie.

Pour compléter son Cours d'études, M. Lefranc se propose de publier la traduction latine de ses recueils de thèmes; l'abrégé de l'Histoire sainte a déjà paru sous le titre de Compendium historiæ sacræ. L'auteur s'y est servi principalement de Sulpice-Sévère.

Ces divers ouvrages conviennent aux écoles ecclésiastiques, et l'auteur espère qu'ils pourront y être adoptés, et que l'esprit qui l'a dirigé et le bnt qu'il s'est proposé seront auprès des chefs de ces établissemens des titres de recommandation pour son travail.

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Trois pour 100, jouissance du 22 juin, ouvert à 67 fr. 50 c., et fermé à 67 fr. 50 c.
Cinq pour 100,jouissance du 22 sept., ouvert à 96 fr. oo c.,
Actions de la Banque.

et fermé à 95 fr. 95 c.

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1657 fr. 50 e.

IMPRIMERIE D'AD, LE CLERE ET COMP.

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