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OEVVRES

DE

LVCAIN.

CONTENANT L'HISTOIRE
DES GVERRES CIVILES ENTRE
Cefar & Pompée.

AVEC LE POEME DE PETRONE,
du changement de la Republique, & le
Panegyrique de Lucain à Pifon.

EN LATIN ET EN FRANÇOIS.
De la Traduction de M.D.M.A. D.V.

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A PARIS,

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BIBLIOTHÈQUE S. J
Les Fontaines

60

CHANTILLY

Chez GVILLAVME DE LVY NE au Palais,
fous la montée de la Cour des Aydes.

M. DC. L V.

AVEC PRIVILEGE DV ROY.

Labbé de quince

A

MONSEIGNEVR

MOLE

GARDE DES SCEAVX

DE FRANCE.

M

ONSEIGNEVR,

Effayant de reconnoistre en quelque façon l'accueil que vous auez fait à mes Ouurages des Poëtes, apres les auoir honorez du fceau du Roy, & leur auoir

donné place dans votre excellente Biblioteque, i'ay crú que ie ne pouuois mieux faire que de luy en dedier un que iay choifi entre tous les autres, comme l'un des plus graues, & des plus ferieux de l'Antiquité, pour eftre plus proportionné à la feuerité de vos mœurs, & à la dignité de vos emplois. Vous fçauez, MONSEIGNEVR, quel fut le noble genie de Lucain, quels furent fes hauts fentiments dans la fecte Philofophique dont il faifoit profession, &quelles fes penfees, fon eloquence

د

fon application dans toutes les belles chofes, quoy qu'il fuft fort ieune, & fi grand Seigneur, qu'il ne voyoit prefque au deffus de luy que la dignité Imperiale, puis qu'il auoit paffé dans toutes les grandes charges de la Republique, & qu'il fut defigné Conful pour l'année qui Juiuit celle de fa mort. La reputation de fon grand Poëme fut auffi portée fi auant, que plufieurs en ont fait comparaifon auec celuy de Virgile. Stace

la

Martial ont efté en quelque façon de ce Sentiment mais quoy que ce foit eleuer fes louanges on peu bien haut, & qu'il femble au iugement de plufieurs, que diuine Eneide laiffe de bien loin apres foy les autres Ouurages de cette qualité, fi eft-ce qu'il n'eft pas impoffible d'en approcher, comme nous le pouuons croire du beau feu qui éclaire encore aujourd'huy l'esprit de ceux qui nous donnent de fi beaux Poëmes: & le merifi te de celuy de Lucain peut pretendre plus qu'aucun autre des anciens, à la gloire du fecond rang apres Virgile quelque outrage que des gens qui ne l'ont iamais leu entierement, ayent effaïé de faire à fa reputation. Il est vray, MONSEIGNEVR, qu'il femble épuifer une matiere, quand il a entrepris de la traiter: mais il y dit toûjours des chofes nouuelles. Il est vray encore, qu'il paroift vehement en beaucoup d'endroits mais il faut auoüer aussi qu'il eft ingenieux, & qu'il empor

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