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PRÉCIS

SUR LES RELATIONS POLITIQUES DE LA FRANCE ET DE LA SUÈDE.

ES

Les premières relations politiques entre la Suède et la France datent du règue de Gustave Vasa, et de l'époque où CharlesQuint menaçait la Suède aussi bien que la France, Le monarque suédois envoya un agent à Paris pour faire des propositions à François Ier, qui envoya à Stockholm Christophe Richer. Au mois de janvier de l'année 1542, Gustave fit partir pour la France une ambassade composée de son chancelier de Phy, de son beau-frère Ericson - Leionhuvud, d'Anderson-Lillie, et de plusieurs autres personnes. L'ambassade rencontra François 1er à Regny, et l'alliance fut signée le 1er juillet. Elle portait que les deux

monarques s'assisteraient réciproquement avec un corps de six mille hommes, qui pourrait être porté à vingt-cinq mille, et avec cinquante bâtimens de guerre. Il fut en même temps stipulé que les Français pourraient introduire en Suède, sans payer aucun droit, du sel pour la valeur de six mille ducats. Ce traité fut renouvelé à l'avénement de François II au trône; et, par un article qu'on y ajouta, les Suédois furent déclarés exempts, en France, du droit d'aubaine.

Lorsque Gustave-Adolphe eut formé le plan de la guerre d'Allemagne, et qu'il eut transporté une armée dans ce pays, la Suède et la France firent un traité, signé à Bernevald, en 1631. Les principaux articles étaient «que la Suède entretiendrait trente-six mille hommes en Allemagne, que le roi de France fournirait quatre cent mille écus d'Allemagne par an, que l'alliance durerait jusqu'au mois de mai 1636, et que si alors la paix n'était pas rétablie, elle serait

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renouvelée ». Elle le fut en effet, d'abord avant le terme indiqué, en 1633, ensuite en 1636, et enfin en 1638, avec quelques changemens analogues aux circons

tancès.

Pendant les négociations pour le traité de paix de Westphalie, la France agit de concert avec la Suède, et la pacification eut lieu sous la garantie des deux puissances.

Les relations amicales continuèrent sous le règne de Christine et sous celui de Charles X. Chanut, ambassadeur de France à Stockholm, joua un rôle brillant à la cour de la reine ; et Terlon, qui résidait auprès de Charles, jouissait de toute la confiance de ce monarque, qu'il accompagna dans plusieurs expéditions militaires.

Pendant la minorité de Charles XI, il se forma dans le ministère deux partis, l'un porté pour l'alliance de la France, l'autre négociant avec la Hollande, l'Autriche et l'Angleterre. Le parti français

avait pour chef le comte Magnus-Gabriel de la Gardie, qui était alors revêtu de la charge de grand chancelier du royaume; après avoir conclu un traité d'alliance et de subsides à Fontainebleau, en 1661, et après avoir amené et garanti la convention de Breda, en 1666, la Suède se rapprocha de la Hollande et de l'Angleterre, d'où résulta la triple alliance dirigée contre Louis XIV. Mais Pomponne, envoyé à Stockholm, en détacha le roi de Suède, et le parti du grand chancelier l'emporta. Le 12 avril 1672, il fut conclu un traité en vertu duquel la Suède devait entretenir un corps d'armée de seize mille hommes pour le maintien de la paix de Westphalie, et la France payer annuellement quatre cent mille écus, qui seraient portés à six cent mille, au cas que la guerre éclatât.

Elle commença bientôt après; les troupes suédoises, commandées par un chef accablé de vieillesse et mal secondé, perdirent, contre l'électeur de Brande

bourg, la bataille de Fehrbellin, et le Danemarck gagna plusieurs avantages sur mer. Mais Louis XIV soutint les intérêts de son allié; lorsqu'il fit la paix avec la Hollande, il exigea que les Hollandais s'abstiendraient de toute hostilité contre les Suédois; il exigea également de l'électeur de Brandebourg la restitution de ce qu'il avait pris en Poméranie, et les anciennes limites furent rétablies à peu près sur le même pied.

Cependant le succès peu favorable qu'avaient eu les armées suédoises en Allemagne, pendant cette guerre, donna de l'avantage aux antagonistes de la France, qui firent embrasser à Charles XI un autre système. Il y eut du refroidissement entre les deux cours. Bazin, qui avait été envoyé comme ambassadeur à Stockholm, en 1682, n'ayant pu obtenir son audience, selon l'étiquette qu'il demandait, repartit, et il n'y eut point de représentant de la cour de France en

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