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gua ensuite dans la carrière diplomatique, et qui fut plus de vingt ans ambassadeur de Suède à Paris, où il se lia étroitement avec d'Alembert, Marmontel, Grétry.

Kielgren a eu pour contemporains et pour successeurs Adlerbeth, littérateur très-éclairé, d'un goût sûr, et qui a surtout réussi dans la bonne critique; Rosenstein, écrivain correct, qui se rend utile comme secrétaire de l'académie suédoise; Hallenberg, secrétaire de l'académie des belles-lettres, et qui a donné de bons mémoires sur Gustave-Adolphe; le comte d'Oxenstiern, qui a chanté la nature, l'amour et l'amitié en vers harmonieux ; Lidner, poète plein de génie, mais trop tôt enlevé aux muses; Léopold, qui a fait avec succès des odes, des épîtres et des tragédies; Silverstolpe, philosophe estimable, qui, dans plusieurs ouvrages, a développé les principes d'une morale sage et pure; Lehnberg, orateur brillant, dont quelques discours

ont été couronnés par l'académie suédoise, que son mérite avait conduit à un évêché, et qui est mort depuis peu. On trouve des morceaux de philosophie et de littérature très-bien faits, dans un ouvrage périodique publié, pendant une suite d'années, par G.Adlersparre, sous le titre de Lectures sur divers objets.

CHAPITRE XXII.

Navigation le long des côtes d'Upland.

Fles d'Aland.

Le printemps venait de renaître, et le soleil versait sur le uord des rayons bienfaisans. Le port de Stockholm était rempli d'une multitude de petits bâtimens, qui avaient attendu le retour de la belle saison pour se remettre en activité le long de la côte. Je m'embarquai sur un de ces bâtimens, qui se rendait dans un port de l'Upland. Quand on fut arrivé à la barrière maritime, on s'arrêta les pour formalités d'usage, et j'eus le temps de jouir du beau spectacle qui s'était développé peu à J'avais sous les yeux tout le bassin intérieur du port: à droite régnait une côte basse couverte d'un bois, de plusieurs maisons de campagne et de quelques chantiers à gauche se

peu.

prolongeait, jusque dans la ville, une suite de rochers revêtus de maisons et de jardins; dans le fond s'élevaient en amphithéâtre les plus beaux édifices de la ville, dominés par les clochers des temples et le palais du roi.

Pendant que ce tableau se perdait peu à peu vers les limites de l'horizon, j'entrais dans le dédale des passages étroits formant l'avenue du port de Stockholm. Tantôt la mer est resserrée en canaux et en détroits entre des bancs de gravier et des rochers escarpés; tantôt elle forme des bassins arrondis semés d'îles et d'îlots, dont plusieurs sont des pics d'une élévation considérable. Au milieu de ces effets de la nature, on voit deux édifices qui donnent au coup-d'oeil quelque chose de plus extraordinaire encore; c'est d'abord le château bien fortifié de Waxholm, situé sur une hauteur vis-à-vis d'un bourg portant le même nom, et subsistant de la pêche. Le détroit a si peu de largeur qu'on peut facilement en fermer le pas

sage avec des chaînes. A quelque distance est le fort de Fredericsborg placé sur la saillie d'une montagné, et dominant un détroit peu large, mais dont la profondeur est considérable. La tour, flanquée de canons, a plus de deux cents pieds d'élévation au-dessus de la mer. Y étant monté, je pus saisir en masse ce que je n'avais vu qu'en détail, tous ces rochers entassés dans la mer, leurs escarpemens, leurs échancrures bizarres, les sinuosités des eaux, les torrens qui s'y jettent, le travail des vagues et l'écume blanchissant les côtes. Cà et là se présentent les traces des efforts de l'homme pour fertiliser et pour embellir ces lieux sauvages, des cabanes suspendues aux pics, des jardins créés dans les îles, et des prairies avec des troupeaux le long de quelques rivages. On pourrait croire, en contemplant cet ensemble, assister au développement du chaos et au berceau de la culture. Pendant la guerre avec Pierre Ier, quelques compagnies

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