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de parcourir ce qu'en ont dit les différens auteurs qui ont écrit sur l'Italie : j'ai pris le journal de M. de la L.... qui, s'il n'est pas le plus intéressant, et le plus piquant par le style, est celui qui entre dans le plus grand détail : il est impossible de s'exprimer d'une maniere plus décente et plus religieuse qu'il le fait, sur cet antique et respectable monument de piété. Voici ce qu'on lit, tome VII, page 379. Après la peinture la plus exacte de la dévotion des pélerins qui se rendent à la chapelle, il passe à celle du trésor, qui est riche à un point qui ne peut se comprendre, et dont on est étonné autant qu'édifié. Vous nous avez cité, monsieur, Descartes et Montaigne, qui n'ont pas rougi d'être confondus dans la foule des pèlerins qui vont se sanctifier à Lorette; mais vous avez oublié un héros dont la France s'honore, aussi ferme, aussi inébranlable dans sa foi, quintrépide dans les combats, le Grand Conde: son nom suffit à son éloge. On voit à Lorette une figure d'argent, haute de trois pieds, qui représente ce prince à genoux devant la sainte Vierge, et la remerciant de sa sortie de la Bastille. Un autre ex voto d'argent, envoyé par le même prince, est, à ce qu'on croit, la citadelle du Havre, et un monument de sa reconnoissance, après avoir recouvré sa liberté.

Je reviens maintenant à M. de la L....; et d'après la façon dont il s'exprime au sujet de la Santa Casa, je lui demanderois comment il peut justifier ses propos sur M. de Laharpe, ainsi que la profession publique qu'il fait at Lycée de ses sentimens impies, et sur lesquels il a été vigoureusement tancé. Il ne suffit pas

de lire dans le ciel physique, il est un autre
iel intellectuel dont l'existence n'est pas moins
éelle que celle du premier; et ce n'est pas en
annonçant des éclipses qu'on peut se flatter un
our de l'habiter. La seule route qui puisse y
conduire, est celle que suit M. de Laharpe';
e l'invite à prendre le même itinéraire : et s'il
rouve que cet exemple n'est pas assez déter-
ninant, parce que M. de Laharpe n'est pas
astronome, mais tout simplement un éloquent
profond raisonneur, je lui dirois' d'imiter
Galilée, qui parla toujours avec respect de la
évélation; Kepler, qui fut très-religieux, et
ur-tout l'immortel Newton, au nom duquel
I doit très-humblement ôter son chapeau, ainsi
que ce grand homme ôtoit le sien, toutes les fois
qu'on prononçoit devant lui le nom de Dieu;
tsi ces exemples fui paroissoient trop anciens
our mériter son attention, je l'inviterois à
miter M. de Cassini, son confrere, aussi grand
stronomie que lui, et en outre aussi bon chré-
en qu'il est excellent homme, sous peine
e réaliser la fable de Pastrologue, qui, tout
ccupé de la contemplation de ses étoiles, tinit
ar se laisser tomber dans un puits.
Je suis, etc.

étractation de François-Joseph LOTHRINGER, vicaire constitutionnel de Gobel, évéque intrus de Paris.

Nous avons reçu cette rétractation accom guée d'une lettre du vicaire-général du diose de Saint-Dié, qui nous l'a fait passer

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en original. Comme elle contient des détail du plus grand intérêt, nous avons cru qu'ell méritoit de trouver une place dans ces Annales, et d'être distinguées de celles qui n'on que des généralités à nous présenter. On y reconnoîtra le style germanique d'un haut al sacien. Mais nous n'avons pas cru devoir user de la permission qu'on nous donnoit de la rendre plus soignée, et à quelques expressions près que nous avons jugées trop incorrectes, nous la rendons parfaitement dans son entier, telle qu'elle nous a été transmise.

A Thaun, département du Haut-Rhin, cantor

de Thaun, No. 348, ce 11 mars 1797.

Je vous prie, M., de faire insérer dans le N°. prochain des Annales Catholiques la ré tractation suivante, pour qu'elle devienne pu blique dans la ville de Paris, comme par-tou ailleurs.

J'ai prêté le serment sur la soi-disante cons titution civile du clergé, en 1791, au scan dale de tout catholique, quoique réprouvé par l'église en conséquence de cette démarche j'ai été nommé vicaire métropolitain de Pari par Gobel, ci-devant suffragant de l'évêché de Basle, duquel je suis originaire.

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Je n'ai vu, malheureusement que trop tard que j'ai fait un sacrilege. Ma trop grand et coupable crainte, à la vue des persécution et des massacres commis à Paris, m'a em pêché de révoquer mon indigne défection p bliquement.

J'ai péché : je rétracte mon serment impie et j'en fais amende honorable à Dieu qu

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j'ai offensé, à l'église, à la voix de laquelle
j'ai désobéi, au sacerdoce que j'ai profané
à mon diocese que j'ai déshonoré, aux légi-
times vicaires généraux dont j'ai usurpé la
place, contre les lois de l'honneur et par la
plus sacrilege intrusion; enfin, à toute la com-
mune de Paris, que ma défection auroit
troduire dans le crime du schisme.

pu in

Je n'ai pas manqué de rendre publique ma rétractation depuis plus de deux ans dans mon pays natal et dans le département des Vosges. Soumis à la décision de l'église, émanée de son chef visible, je remercie le Seigneur, qui m'a fait la grace de me rappeller dans les voies de la vérité et du salut.

Oui, j'ai souffert depuis cette malheureuse défection les prisons de l'Abbaye, au sujet de l'accompagnement de Custines, celles des Ecossois de Paris, à Remiremont et à Epinal. J'ai souffert toutes les persécutions, les calomnies, le dénuement, la misere, la faim, les menaces de la mort, acceptant tous ces maux en esprit de pénitence, je m'écrierois toujours, c'est le Seigneur qui me châtie dans sa mi-. séricorde. Les larmes aux yeux et le cœur pénétré de douleur, je lui demanderai la persévérance, espérant de la part des catholiques, qu'ils voudront bien m'accorder le seCours de leurs prieres, et que ceux qui sont dans l'erreur imitent l'exemple que je viens de feur donner par mon retour.

François-Joseph LOTHRINGER, prêtre,
ci-devant aumônier des étrangers de
l'Hôtel-Dieu de Paris et de Saint-
Louis.

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P. S. Pour me soustraire de la communi. cation de Gobel et de ses vicaires, sachant qu'à l'article de la mort, l'église me donnoit, quoiqu'indigne, tous les pouvoirs, j'ai cons tamment resté attaché à l'humanité souffrante des malades de l'Hôtel-Dieu de Paris jusqu'au mois d'avril 1792, d'où une lettre des admi >nistrateurs me força de sortir.

Je me suis pour lors journellement occupé des moribonds de la cité et de ceux de tout Paris qui parloient les langues étrangeres. Je me suis occupé à la Conciergerie et à l'écha faud de donner les derniers secours de la religion dans toute sa pureté; et il est de mon devoir de faire connoître au public, à l'avantage de la religion, à la confusion de ceux qui persistent dans l'erreur, à la consolation des familles, que Custines, Gorsas, Gardien, Silleri, Viger, le ci-devant duc d'Orléans (1), et nombre infini d'autres dont je ne me rappelle plus les noms, et que j'ai accompagné à l'échafaud, ont abjuré sans exception leurs erreurs, et sont morts dans les plus purs sentimens de la religion, et sur-tout l'abbé Fau chet, qui s'est soumis à l'autorité de l'église et à la décision de son chef visible. Tout cela

(1) Si quelque chose peut apporter quelque ado cissement à la douleur profonde de sa vertuense et respectable épouse qui supporte avec tant de résign tion et de grandeur d'ame les plus cruels revers que puisse éprouver une mortelle, c'est la certitude qu'cir trouve ici des derniers retours qu'a fait sur lui-même celui dont elle n'a cessé de demander au ciel, avec tat d'instance, la conversion et le salut.

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