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déjà parlé, quelle est sa vraie signification, et si elle a été quelquefois employée en si mauvaise part.

Et sur ce, je suis, Monsieur, votre très-humble et trèsobéissant serviteur.

De mon étude, ce 17 fevrier 1651.

G. NAUDÉ.

Et au-dessus: A monsieur de La Mothe le Vayer, etc.

III.

MONSIEUR,

On a rapporté votre doute à Messieurs de l'Académie, et on leur a même fait lecture de votre lettre. Je vous puis assurer qu'encore que l'Assemblée fût très-nombreuse, il n'y a point eu de diversité de sentiments, et que tous d'une voix ils ont déclaré, comme ils avoient déjà fait quelque temps auparavant, que le mot rabougri ne pouvoit être pris au mauvais sens et criminel que vous dites qu'on lui a voulu donner. Ils ne pensent pas que jamais il ait été employé que pour désigner ce qui vient mal en croissant, et qui est disgracié de nature, comme l'on dit un arbre rabougri, d'où il a été porté aux choses animées qui demeurent petites et de stature trop ramassées, sans avoir jamais regardé la dépravation des mœurs.

C'est tout ce que je vous puis dire, en demeurant du cœur que vous savez, Monsieur, votre très-humble et très-affectionné serviteur.

De Paris, le 19 fevrier 1651.

DE LA MOTHe le Vayer.

Et au-dessus: A monsieur Naudé, etc.

Ces lettres sont placées (pp. 27-30) à la suite d'un petit livret dont voici le titre exact: Copie de deux lettres écrites

par M. Philippe Chiflet, abbé de Balerne, à un de ses amis, touchant le véritable auteur des livres de l'Imitation de Jésus-Christ, avec un avis sur le factum des Bénédictins.

PIÈCES ACADÈMIQUES

EN L'HONNEUR DE LA MORT DE RICHELIEU'.

Scudéry se montra un des plus zélés. Nous avons de lui: La Mort du grand Armand. - L'Ombre du grand Armand. - Epitaphe, par Scudéry, « la moindre de ses créatures. »

De Desmarets l'on a : Sur la maladie de Mgr le Cardinal, élégie, suivie d'un sonnet. Tombeau du grand car

dinal duc de Richelieu.

La pièce suivante nous paraît devoir être attribuée à Baro:

ÉPITAPHE.Ci-git Armand-Jean du Plessis, Cardinalduc de Richelieu. A sa mémoire. (Paris, J. Brunet, 1642, in-4°.)

Mortels, accourez tous! venez voir en ce lieu
L'illustre monument du fameux Richelieu.

Son génie.

C'est lui dont le génie et la grandeur féconde
Remplit d'étonnement tous les peuples du monde;
Ce qu'il fit pour le Ciel.

C'est lui qui rétablit le culte des autels

Aux climats où l'erreur aveugloit les mortels;

1 Voy. p. 131.

Pour l'Église.

C'est lui qui justement fit triompher l'Église,

Pour les sciences.

Et fit que la sagesse au plus haut fût assise;

Pour son Roi.

C'est enfin ce héros qui, par ses soins divers,
Fit son Roi le plus grand des Rois de l'Univers.

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vous,

Pour la France.

braves François, si, sans aucune envie, Vous considérez bien la suite de sa vie,

Vous saurez que pour vous et pour vos descendants
Ce grand homme a plus fait qu'on ne fit en mille ans;
Par ses fameux travaux, par ceux qu'il sut élire,
La France surmonta et l'Espagne et l'Empire,
Vengea ses alliés, chassa les protestants,
Soutint trois souverains unis à même temps,
Et s'il eût plus vécu, pour dernière victoire,
Elle eût vu son bonheur aussi grand que sa gloire.

Ses vertus.

Sa prudence vainquit dans les plus grands hasards,
Sa justice assigna des prix aux plus beaux arts,
Sa piété bâtit de grands et riches temples,
Et ses autres vertus n'eurent jamais d'exemples.

Sa mort.

Sa mort correspondit à ses augustes faits,

Et Dieu, qui ne fait point d'ouvrages imparfaits,
Pour l'accomplissement d'une vie si belle

Sa gloire.
Au ciel comme ici-bas l'a rendue immortelle.

Peuples qui regardez son glorieux tombeau,
Et qui ne pouvez pas en trouver un plus beau,

Allez dire partout, sur la terre et sur l'onde,
Que la France connut le plus sage du monde.

PAR LE SIEUR B.

OUVRAGES DÉDIÉS A L'ACADÉMIE '.

Les vers de M. d'Espeisses, imprimés sans doute sur des feuilles volantes, comme l'ont été d'abord ceux de l'académi cien Bourbon, ou restés inédits, n'ont point été retrouvés; ceux de Sainte-Marthe ne sont pas compris dans les divers recueils de ses Œuvres que nous avons consultés ; mais la traduction de Colletet peut se lire dans les OEuvres poétiques de cet Académicien. L'Eclaircissement des temps, comme le Berger chronologique contre le prétendu géant de la science des temps (le P. Petau), est une œuvre où Jacques d'Auzoles La Peyre, fils de Pierre d'Auzoles et de Marie Fabry d'Auvergne, donne, pour la supputation des temps, un système particulièrement opposé à celui du P. Petau. Le volume en question est un in-12 dont le frontispice est tel en effet que l'a décrit Pellisson. La dédicace n'offre rien de curieux.

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Pellisson parle aussi d'un livre de l'avocat Belot. En voici le titre exact : « Apologie de la langue latine contre la préface de La Chambre en son livre des Nouvelles conjectures de la digestion, — dédiée à Mgr Seguier, chancelier de France, par M. Belot, avocat au conseil privé du Roi. — Paris, Fr. Targa, 1637. — 1 vol. in-8o de 54 pages. A la fin du volume, sans pagination, se trouve une « Lettre de l'auteur à Messieurs de l'Académie françése (sic) » datée

Voy pp. 134 et suiv.

de Paris, le 30 juillet 1637, et formant 4 pages. Le privilége est du 14 mai, et l'achevé d'imprimer du 12 juillet 1637.

Nous avons vu les Psaumes traduits par Frenicle ; la lettre où l'auteur faisait l'offre de son livre aux Académiciens semble n'avoir pas été imprimée. Voici le titre : Paraphrase des Psaumes 1, 21, 119, 139.—A Paris, J. Camusat, 1639, in-4° de 51 pages. Le dernier psaume seul est signé N. Frenicle. En tête de ce mince volume, Frenicle ne s'adresse qu'au lecteur.

La Bibliothèque impériale ne possède aucun exemplaire du livre de M. Le Tanneur sur les Quantités incommensurables; , mais nous y avons vu le volume des Controverses de Sénèque, dont parle Pellisson.

Les Controverses de Sénèque.-1 vol. in-4°. Paris, J. Camusat, 1639. (Le privilége est accordé aussi pour une traduction de Quinte-Curce, du même auteur, B. Lesfargues, avocat au parlement de Toulouse.)

Voici le début de la dédicace: A Messieurs de l'Académie françoise:

« Messieurs,

>> Je ne crois pas offenser la majesté des sciences que vous cultivez avec tant d'art et de politesse, lorsque je vous présente les vénérables fragments de l'éloquence de ces anciens déclamateurs qui ont régné dans les Académies de Rome, et qui se sont rendus maîtres d'un peuple qui l'étoit de la liberté de tout le monde.

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Comme je ne fais que de sortir de l'ombre des écoles de ces déclamateurs, je me trouve ébloui de la lumière de vos esprits et de l'éclat de votre triomphe. Il faut que je me contente d'admirer en vous cette haute éloquence qui émeut comme il lui plait les passions, et qui trouve ou qui se fait partout des partisans et des adorateurs. C'est elle, Messieurs,

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