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Admire les Français qu'il eft venu défendre.
Mille cris redoublés près de lui font entendre:
Rendez-vous, ou mourez, tombez fous notre effort.
C'en eft fait, & l'Anglais craint Louis & la mort,
Allez, brave d'Estrée li), achevez cet ouvrage,
Enchaînez ces vaincus échappés au carnage :
Que du Roi qu'ils bravaient ils implorent l'appui ;
Ils feront fiers encor, ils n'ont cédé mm ) qu'à lui.

Bientôt vole après eux ce corps fier & rapide nn),
Qui femblable au dragon, qu'il eut ja lis pour guide,
Toûjours prêt, toûjours prompt, de pied ferme, en courant,
Donne de deux combats le spectacle effrayant,
C'est ainsi que l'on voit,dans les champs des Numides,
Différemment armés des chaffeurs intrépides;
Les courfiers écumians franchiffent les guérets;
On gravit fur les monts, on borde les forêts:
Les piéges fout dreffés; on attend, on s'élance ;
Le javelot fend l'air, & le plomb le devance.
Les léopards fanglans, percés de coups divers,
D'affreux rugiffemens font retentir les airs ;
Dans le fond des forêts ils vont cacher leur rage.

Ah! c'eft affez de fang,de meurtre, de ravage,
Sur des morts entaflés c'est marcher trop longtems.
Noailles oo), ramenez vos foldats triomphans.
Mars voit avec plaifir leurs maius victorieuses
Traîner dans notre camp ces machines affreuses,
Ces foudres ennemis contre nous dirigés :

Venez lancer ces traits que leurs mains ont forgés;
Ny

Qu'ils renverfent par vous les murs de cette ville,
Du B tave indecis la barrière & l'afyle,

Ces premiers pp) fondemens de l'Empire des Lys ;
Puiffent-ils par vos mains étre enfin raff.rmis !
Déja Tournay le rénd, déja Gand s'épouvante :
Charles-Quint s'en émeut, fon Ombré gémissunte
Pouffe un cri dins l ́s airs, & fuit de ce séjour
Où pour vaincre autrefois le Cifle mit au jour.
Il fuit: mais quel objet pour cette Ombre allarmée!
If voir ces vaftes champs couverts de notre armée;
L'Anglais, deux fois vaincu, cédant de toutes parts,
Dans les mains de Louis läiflant fes étendarts

Le Belge en vain caché dans ses villes tremblantes,
Les murs de Gand tombés fous fes mains foudroyantes,
Et fon char de victoire, en ces valtes remparts q4 ),
Ecrafant le berceau du plus grand des Céfars rr ).
Français heureux guerriers, vainqueurs doux & terribles,
Revenez, fufpendez dans nos Temples paisibles
Ces armes, ces drapeanx, ces étendarts sanglans.
Que vos chants de victoire animent tous nos chants.
Les palmes dins les mains nos peuples vous attendent;
Nos cœurs volent vers vous, nos regards vous demandent;
Vos mères, vos enfans, près de vous empreffés,
Encor tout éperdus de vos périls paffés,

Vont baigner, dans l'excès d'une ardente allégresse,
Vos fronts victorieux, de larmes de tendrefle.
Accourez recevez, à votre heureux retour,

Le prix de la vertu par les mains de l'Amour.

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4)

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NOTE S.

E Comte Maréchal de Saxe, dangereufement malade, était porte dans une gondole d'ofier, quand fes douleurs & la faioleffe l'empechaient de fe tenir à cheval. Il dit au Roi, qui l'embrafla, après le gain de la bataille, les mêmes chofes qu'on lui fait penfer ici.

b) M. le Duc d'Harcourt avait invefti Tournay. c) Marechal de France.

d) Grand-Maître d'Artillerie.

Il s'était fignalé à la bataille de Dettingen. f) Mr. de Danoy fut retiré par fa nourrice d'une foule de morts & de mourans fur le champ de Malplaquet, deux jours après la bataille. C'eft un fait certain cette femme vint avec un paffeport, accompagnée d'un Seigneur du Régiment du Roi, dans lequel était alors cet Officier.

g) Les Lieutenans Généraux chacun à leur division. b) Il allait être Maréchal de France.

i) Dix-neuf Officiers du Régiment du Hainaut ont été tués ou bleffés. Son frère, le Prince de Beauvau, fert en Italie,

k) Mr. de longaunay, Colonel des nouveaux gree nadiers, mort depuis de fes bl.flures.

1) Officiers de l'Etat-major, Meffieurs de Puilegur, de Mezière, de St. Sauveur, de St. George.

∞ ) Le Duc d'Avray, Colonel du Regiment de la Couronne.

#) Mr. de Croiffy avec fes deux enfans, & fon noyeu Mr, Dupleffis-Chatillon bleffé legérement,

a) Tous les Officiers de fon Régiment Royal des Vaifleaux, hors de combat, lui feul ne fut point bleffë. p] Mr. Daché (on crit Dapcher) LieutenantGénéral. Mr. de Lutteaux, Lieutenant Général, mort dans les opérations du traitement de fes bleffures. q) Mr. Du Brocard, Maréchal de camp, com. mandant l'artillerie.

r) Un boulet de canon couvrit de terre un homme, entre le Roi & Monfeigneur le Dauphin ; & un domeftique de Mr. le Comte d'Argenfon fut atteint d'une balle de fufil derrière eux.

s) Les Gardes, les Gendarmes, les Chevaux légers, les Moufquctaires fous Mr, de Monteffon, Lieute nant-Général. Deux bataillons des Gardes Françaises & tuiffes, &c.

t) Mr le Prince de Soubife prit fur lui de feconder Mr le Comte de la Marche, dans la défense obftinée du pofte d'Antoin; il alla enfuite fe mettre à la tête des Gendarmes, comme Mr. de Pecquigny à la tête des Chevaux légers: ce qui contribua beaucoup au gain de la bataille

u) Carabiniers corps in itué par Louis XIV. Is tirent avec des carabines rayées On fait avec quel éloge le Roi les a nommés dans fa lettre.

x) Grena 'iers à cheval commandés par M. le Chevalier de Grille; ils marchent à la tête de la Maifon du Roi.

y) Un Miniftre d'Etat, qui n'a point quitré le Roi pendant la bat ille, a écrit ces propres mots : C'eft M, de Richelieu qui a donné ce conseil, & qui l'a exécuté.

z) M. le Comte de la Marck, au poste d'Antoin. aa) Meffieurs de la Vaugu on, Choifeuil-Meuse, &c. aux retranchemens faits à la hâte dans le village de Fontenoi. M de Créqui n'était point à ce pofte: comme on l'avait dit d'abord, mais à la tête des Carabiniers.

bb) Quatre efcadrons de la Gendarmerie arrivaient après fept heures de marche, & attaquèrent.

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cc) Un cheval fougueux avait emporté le porteétendart daus la colonne Anglaife M. de Caftelmoron, âgé de 15. ans, lui cinquième, alla le reprendre au milieu du camp des ennemis. M de Bellet commaudant ces efcadrons de la Gendarmerie; il eut un cheval tué fous lui, auffi-bien que M. de Chimènes, eu réformant une brigade.

dd) M. le Duc de Biron eut le commandement de l'Infanterie, quand M. de Lutteaux fut hors de combat; il chargea fucceffivement à la tête de presque toutes les brigades.

ee) M. de Luxembourg, M. de Loigni & M. de Tingri.

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ff) Le Duc de Saxe-Weimar, fous qui le Vicomte de Turenne fit fes premières campagnes. M. de Turenne eft arrière-neveu de ce grand-homme.

gg) Ce reproche de férocité ne tombe que fur le foldat, & non fur les officiers, qui font auffi généreux que les nôtres. On m'a écrit que, lorfque la colonne Anglaife déborda Fontenoy, plufieurs foldats de ce corps criaient, no quarter, no quarter, point de quartier.

hh) Les Régimens de Diesbach, de Betens, & de Courten, &c. avec des bataillons des Gardes Suiffes. ii) Le Régiment de Normandie qui revenait à la charge fur la colonne Anglaife, tandis que la Maifon du Roi, la Gendarmerie, les Carabiniers, &c. fondaient fur elle.

kk) M. de Lowend lh.

1) M le Comte d'Eftrées à la tête de fa divifion, & M. de Erionne à la tête de fon Régiment, avaient enfoncé les Grenadiers Anglais le fabre à la main.

mm) Depuis St. Louis aucun Roi de France n'a vait battu les Anglais eu personue en bataille rangée,

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