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ACTE III.

Scène I.

P. 69, 1. 1. Qu'on vous attaque. Zerbinette veut dire qu'on me prévient en m'offrant son amitié, comme vient de le faire Hyacinthe.' (Génin.)

1. 8. Pour m'assurer. Assurer is here used instead of rassurer, prendre confiance. On ne peut s'assurer, si l'on est toujours dans la défiance.' (Pascal, Pensées.)

1. 16. Il ne prétend à vous. Molière also uses the verb prétendre with the accusative: Toutes vos poursuites auprès d'une personne que je prétends pour moi.' (L'Avare, iv. 3.)

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P. 70, 1. 25. ... Ce récit qu'on m'a dit qui. Ce gallicisme (que... qui) n'est pas élégant, mais il peut souvent être commode.' (Génin.)

P. 71, 1. 12. Venue, dans le sens de récolte, bonne récolte, parceque le grain de l'été est bien venu. Nicot, au mot venir, donne pour example, "grande venue de brebis et abondante, bonus proventus.” (Génin.)

1. 17. Qui, pour trop prévoir, who, by forseeing too much;='parcequ'ils prévoient trop.'

Scène II.

P. 74, l. 11. De ne vous point montrer.

This is the scene with

which Boileau found so much fault. Si Molière,' says Voltaire, avait donné la farce des Fourberies de Scapin pour une vraie comédie, Despréaux aurait eu raison de dire dans son Art poétique :

"C'est par là que Molière, illustrant ses écrits,
Peut-être de son art eût remporté le prix,

Si moins ami du peuple, en ses doctes peintures,
Il n'eût point fait souvent grimacer ses figures,
Quitté pour le bouffon l'agréable et le fin,
Et sans honte à Térence allié Tabarin.
Dans le sac ridicule où Scapin s'enveloppe,

Je ne reconnais plus l'auteur du Misanthrope.”

'On pourrait répondre à ce grand critique que Molière n'a point allié Térence à Tabarin dans ses vraies comédies où il surpasse Térence; que s'il a déféré au goût du peuple, c'est dans ses farces, dont le seul titre annonce du bas comique; et que ce bas comique était nécessaire pour soutenir sa troupe.

'Molière ne pensait pas que le Mariage forcé et les Fourberies de Scapin valussent l'Avare, le Tartuffe, le Misanthrope, les Femmes Savantes, ou fussent même du même genre. De plus, comment Despréaux peut-il dire que Molière peut-être de son art eût remporté le prix? Qui donc aura ce prix si Molière ne l'a pas?' Let us quote

also Marinontel's opinion: 'Boileau a eu raison s'il n'a regardé comme indigue de Molière que le sac où Scapin s'enveloppe. Boileau a eu tort s'il n'a pas reconnu l'auteur du Misanthrope dans l'éloquence de Scapin avec le père de son maitre; dans l'avarice de ce vieillard; dans la scène des deux pères; dans l'amour des deux fils, tableaux dignes de Térence; dans la confusion de Scapin, qui se croit convaincu; dans son insolence, dès qu'il sent que son maître a besoin de lui.'

P. 74, 1. 15. Quoi! jé n'aurai pas l'abantage Scapin here imitates the Gascon way of pronouncing. Agrippa d'Aubigné's Aventures du Baron de Foeneste gives us also an amusing specimen of those witty, conceited, and bragging swordsmen, who lived, in days of yore, on the banks of the Garonne. The interchange of the consonants b and v, which is one of the peculiarities of Gascon pronunciation, led Scaliger to exclaim one day: 'Beati populi quibus bibere est vivere!'

1. 17. Cadédis = caput Dei.

P. 75, 1. 3. Bélitre, fool, idiot. The etymology of the word is uncertain.

P. 76, 1. 1. Parti, moi courir. The patois here imitated by Scapin is that of the Swiss.

P. 77, 1. 20. As Boileau says, Molière borrowed this scene from Tabarin. The original will be found in M. Gustave Aventin's edition of Tabarin (Paris, Jannet, vol. i. pp. 233-235).

Scène III.

P. 77, l. 21. This scene, like the eleventh of the second act, is borrowed from Cyrano de Bergerac's Pédant Joué.

P. 80, 1. 7. Invités d'entrer.

preposition à.

Inviter is more generally used with the

Scène IV.

P. 81, 1. 13. C'est avoir bien de la langue, it is to be very fond of talking.

Scène VI.

P. 82, 1. 4. Si Scapin vous fourbe, if Scapin tricks you.

Fourbe

is derived from the Ital. furbo, which Diez traces to the same root as fourbir, to clean,' and, by extension, to strip'; just as polir must be considered as the root of polisson.

1. 7. Je ne prétends pas qu'on me fasse passer la plume par le bec, I do not mean to be duped. 'Faire passer à quelqu'un la plume par le bec, l'attraper, le duper, sans qu'il puisse se plaindre.' (Génin.) Pour empêcher les oisons de traverser les haies et d'entrer dans les jardins qu'elles entourent, on passe une plume par les deux ouvertures qui sont à la partie supérieure de leur bec. De là le proverbe passer la plume par le bec.' (Auger.)

Scène VIII.

Comp. with this scene the last one in the Phormio.

Scène IX.

P. 85, l. 11. La nasse, the net: nasse is properly a kind of weir. Lat. nassa.

Scène XI.

P. 87, l. 7. Qui suit toujours sa pointe, who always follows his own idea.

Scène XIV.

P. 90, 1. 17. À la charge que tu mourras, on condition that you

will die.

Since the above Notes were written, I have been fortunate enough to procure a copy of an old farce by Molière which had never appeared in print before, and which is extremely interesting as the original of the Fourberies de Scapin. The great comic writer was accustomed during the early part of his dramatic career to compose slight sketches, which were represented by him in the various provincial towns. These sketches-extended, revised, and corrected-were afterwards performed in Paris under different titles, and with greater literary pretensions than they possessed when first brought out to amuse the good people of Bordeaux, Lyons, and Toulouse.

'Molière,' says a French critic, aura commencé à faire de petites pièces de très bonne heure, peut-être en 1645, et aura continué à écrire à mesure que son esprit observateur lui fournissait des sujets. Ces pièces auront été jouées en province, peut-être même à l'Illustre Théâtre, où l'on ignore ce qui s'est passé. Une seule tragédie, jouée à ce théâtre en 1645, est connue, parcequ'elle fut imprimée. Quand Molière, en province, passait de ville en ville, profitant des remarques que pouvait lui suggérer la représentation de ses pièces qu'il avait données déjà, il les modifiait successivement, refondant, ajoutant, supprimant des scènes, changeant les noms de personnages, les titres, perfectionnant ses pièces constamment, surtout quand il aura voulu les produire à Paris, où il avait affaire à un public d'élite. Bref, il les amena par degrés au point où nous les connaissons. Enfin, il est probable qu'un bon nombre de ses comédies, n'ayant pu être jouées à Paris, sont restées dans l'obscurité.' (Soleirol, Molière et sa Troupe.)

Such is the origin of the three-act farce, Joguenet ou les Vieillards Dupés, published by M. Paul Lacroix in his Bibliothèque Molièresque (Genève, chez J. Gay et fils, 1866; only a few copies printed). Want of space prevents me from giving here all the various readings of this play as compared with those of the Fourberies de Scapin. I shall therefore merely extract, by way of specimen, the last three scenes of the third act. The following quotation from the Preface of M. Paul Lacroix will show sufficiently the character of the primitive comedy: 'Rien n'est changé dans l'ordre des scènes, excepté pour le troisième acte, qui présente non seulement des scènes nouvelles, mais encore un dénouement qui diffère de celui de la pièce imprimée. On n'a fait, du reste, que réduire, dans les Fourberies de Scapin, le texte de Joguenet, en modifiant çà et là le style de l'original. Ce sont des suppressions notables de mots, de phrases, de paragraphes, suppressions qui ont eu pour objet de diminuer la longueur du dialogue et d'accélérer le mouvement scénique. Quelquefois l'abréviateur a sacrifié des traits d'un bon comique à la crainte d'ennuyer, de fatiguer son public, en se proposant peut-être de remplacer par la pantomime un détail verbeux et inutile. On peut dire, en quelque sorte, que la comédie des Fourberies de Scapin a été taillée avec autant d'adresse que de goût, dans l'étoffe de la comédie de Joguenet.'

SCÈNE IX (VIII in the Fourberies).

Alcantor (Argante), Garganelle (Géronte), Joguenet (Scapin),
Robin (Sylvestre).

P. 83. Jog. Allégresse, allégresse! courage, Seigneur Garganelle! Garg. Eh bien qu'est-cela, fripon de Joguenet?

Jog. Le ciel enfin vous favorise dans vos malheurs, et je viens de découvrir des nouvelles qui vous feront sans doute beaucoup de plaisir. Alc. Sachons un peu ce qu'il veut dire.

Jog. C'est qu'une certaine Florice, qui est la nourrice de Lucrèce, votre belle-fille prétendue, vient de m'apprendre qu'elle était de fort honnête condition, et qu'elle était fille du Seigneur Bandolini de la ville de Tarente, où vous avez resté autrefois sous le nom de Bandolini.

Garg. Appelle-moi Garganelle et ne te sers plus de ce nom de Bandolini, car à l'heure qu'il est, les raisons ont cessé qui m'avaient obligé de prendre ce nom dans ce pays là.

P. 84, . I. Jog. Et c'est ce changement de nom, sans doute, qui leur a causé ces troubles et ces inquiétudes dans les soins. . . . faire voir, Florice n'a chargé de vous demander pardon pour elle de l'avoir.... rencontrer, elle s'est trouvée seule chargée de votre fille, et vous en fera ses excuses en particulier dès qu'elle sera remise de son incommodité au pied.

1. 9. Ma fille est mariée !

Monsieur, et très bien mariée, Dieu merci!

1. II. Qui, dis-moi?

1. 14. Ô ciel! cela est-il possible?

Jog. Il n'y a rien de si vrai.

Alc. Quel rencontre si heureux! le hasard a donc fait déjà ce que

nous avions projeté, j'en suis ravi.

Rob. Voilà une aventure tout à fait surprenante.

1. 16. Mène nous, Joguenet, mène nous

1. 18. Passe devant pour nous montrer le chemin. Seigneur Alcantor, suivez moi.

Allons la voir.

SCÈNE X (XI).

Suivez moi,

Alcantor, Garganelle, Alcandre (Géronte), Lucrèce (Hyacinte),
Sylvie (Zerbinette), Joguenet, Robin.

Garg. Mais que vois-je! c'est ma fille! adieu ma chère Lucrèce ! Ah! que ma joie aurait été parfaite, si j'y avais pu voir votre mère avec vous !

Jog. Et voici Alcandre tout à propos.

Alcantor. Venez, mon fils! venez vous réjouir avec nous de l'heureuse aventure de votre mariage. Le ciel

Alcandre (sans voir encore Lucrèce). Non, mon père, toutes ces propositions de mariage ne serviront de rien. Je dois lever le masque avec vous à l'heure qu'il est, et l'on vous a déjà dit mon engagement.

Alcantor. Oui, mais tu ne sais pas

Alcandre. Je sais tout ce qu'il faut savoir là-dessus.

Alcantor. Je veux te dire que la fille du Seigneur Garganelle

Alcandre. Ne pensez pas que la fille du Seigneur Garganelle me soit jamais rien; mon cœur n'est pas fait pour elle, je l'ai placé ailleurs. Alcantor. Que de paroles! c'est elle même

Alcandre. Non, mon père, je vous demande pardon, mes résolutions sont prises, je m'en irais plutôt pendre.

Rob. Ecoutez un peu, s'il vous plait, ce que

Alcandre. Non, tais-toi, je n'écoute rien !

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Jog. Ne soyez pas si opiniâtre; croyez moi, écoutez ce que veut dire monsieur votre père.

Alcantor. Oui, ta femme

Alcandre. Non, vous dis-je, mon père; je mourrai plutôt que de quitter mon aimable Lucrèce. (Traversant le théâtre pour aller à celle.) Oui, vous avez beau faire, la voilà celle à qui ma foi est engagée. Je l'aimerai toute ma vie et je ne veux point d'autre femme.

Alcantor. Hé bien! c'est elle qu'on te donne. Que diable d'étourdi qui suit toujours sa pointe !

Lucrèce. Oui, Alcandre, voilà mon père que j'ai trouvé enfin ! et nous ne serons plus traversés dans nos amours tendres et sincères.

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