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QUATRE CURIEUX DE SPECTACLES,

dansants.

DEUX SUISSES dansants.

DEUX MÉDECINS GROTESQUES.

MATASSINS dansants.

DEUX AVOCATS chantants.

DEUX PROCUREURS dansants.

DEUX SERGENTS dansants.

TROUPE DE MASQUES.

UNE ÉGYPTIENNE chantante.
UN ÉGYPTIEN chantant.

UN PANTALON chantant.

CHOEUR DE MASQUES chantants. SAUVAGES dansants.

BISCAYENS dansants.

La scène est à Paris.

DE POURCEAUGNAC.

ACTE

PREMIER.

SCÈNE I:

ÉRASTE; UNE MUSICIENNE, DEUX MUSICIENS, CHANTANTS; PLUSIEURS AUTRES, JOUANT DES INSTRUMENTS; TROUPE DE DANSEURS.

ERASTE, aux musiciens et aux danseurs.

SUIVEZ les ordres que je vous ai donnés pour la sérénade. Pour moi, je me retire, et ne veux point paroître ici.

SCÈNE II.

UNE MUSICIENNE; DEUX MUSICIENS, CHANTANTS; PLUSIEURS AUTRES, JOUANT DES INSTRUMENTS; TROUPE DE DANSEURS.

(Cette sérénade est composée de chants, d'instruments, et de danses. Les paroles qui s'y chantent ont rapport à la situation où. Éraste se trouve avec Julie, et expriment les sentiments de deux amants qui sont traversés dans leur amour par le caprice de leurs parents.)

UNE MUSICIENNE.

RÉPANDS, charmante nuit, répands sur tous les yeux.
De tes pavots la douce violence,

Et ne laisse veiller en ces aimables lieux

Que les cœurs que l'amour soumet à sa puissance. Tes ombres et ton silence,.

Plus beaux que le plus beau jour, Offrent de doux moments à soupirer d'amour.

PREMIER MUSICIEN.

Que soupirer d'amour

Est une douce chose,

Quand rien à nos vœux ne s'oppose !

A d'aimables perchants notre cœur nous dispose;
Mais on a des tyrans à qui l'on doit le jour.
Que soupirer d'amour

Est une douce chose,

Quand rien à nos voeux ne s'oppose!

SECOND MUSICIEN.

Tout ce qu'à nos vœux on oppose Contre un parfait amour ne gagne jamais rien; Et pour vaincre toute chose

Il ne faut que s'aimer bien.

TOUS TROIS ENSEMBLE.

Aimons-nous donc d'une ardeur éternelle;
Les rigueurs des parents, la contrainte cruelle,
F'absence, les travaux, la fortune 1ebelle,
Ne font que redoubler une amitié fidèle.

Aimons-nous donc d'une ardeur éternelle;
Quand deux cœurs s'aiment bien,
Tout le reste n'est rien.

PREMIÈRE ENTRÉE DE BALLET.

(Danse de deux maîtres à danser.)

DEUXIÈME ENTRÉE DE BALLET.

(Danse, de deux pages. )

TROISIÈME ENTRÉE DE BALLET.

(Quatre curieux de spectacles, qui ont pris querelle perdant la danse des deux pages, dansent en se battant l'épée à la main.)

QUATRIÈME ENTRÉE DE BALLET.

(Deux Suisses séparent les quatre combattants, et, après les avoir mis d'accord, dansent avec eux.)

SCENE III.

JULIE, ERASTE, NÉRINE.

JULIE.

MoN dieu! Éraste, gardons d'être surpris. Je tremble qu'on ne nous voie ensemble; et tout seroit perdu, après la défense que l'on m'a faite.

ÉRASTE.

Je regarde de tous côtés, et je n'aperçois rien. JULIE, à Nérine.

Aie aussi l'œil au guet, Nérine; et prends bien garde qu'il ne vienne personne.

NÉRINE, se retirant dans le fond du théâtre. Reposez-vous sur moi, et dites hardiment ce que vous avez à vous dire.

JULIE.

Avez-vous imaginé pour notre affaire quelque chose de favorable? et croyez-vous, Éraste, pou

voir venir à bout de détourner ce fâcheux mariage que mon père s'est mis en tête?

ÉRASTE.

Au moins Ꭹ travaillons-nous fortement; et déjà nous avons préparé un bon nombre de batteries pour renverser ce dessein ridicule.

NÉRINE, accourant à Julie.

Par ma foi, voilà votre père.

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Non, non, non, ne bougez; je m'étois trompée.

JULIE.

Mon dieu! Nérine, que tu es sotte de nous donner de ces frayeurs!

ÉRASTE.

Oui, belle Julie, nous avons dressé pour cela quantité de machines; et nous ne feignons point de mettre tout en usage, sur la permission que vous m'avez donnée. Ne nous demandez point tous les ressorts que nous ferons jouer, vous en aurez le divertissement; et, comme aux comédies, il est bon de vous laisser le plaisir de la surprise, et de ne vous avertir point de tout ce qu'on vous fera voir: c'est assez de vous dire que nous avons en main divers stratagèmes tout prêts à produire dans l'occasion; et que l'ingénieuse Nérine et l'adroit Sbrigani entreprennent l'affaire.

NÉRISS.

Assurément. Votre père se moque-t-il, de vou

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