SBRIGANI. Quel procédé est le vôtre ! Et qu'avez-vous à rire? Fort bien. soi? M. DE POURCEAUGNAC. SBRIGANI. Monsieur a-t-il quelque chose de ridicule en Oui ?... M. DE POURCEAUGNAC. SBRIGANI. Est-il autrement que les autres? M. DE POURCEAUGNAC. Suis-je tortu ou bossu? SBRIGANI. Apprenez à connoître les gens. M. DE POURCEAUGNAC. C'est bien dit. SBRIGANI. Monsieur est d'une mine à respecter. M. DE POURCEAUGNAC. Cela est vrai. SBRIGANI. Personne de condition. M. DE POURCEAUGNAC. Oui, gentilhomme limosin. SBRIGANI. Homme d'esprit. M. DE POURCEAUGNAC. Qui a étudié en droit. SBRIGANI. Il vous fait trop d'honneur de venir dans votre ville. M. DE POURCEAUGNAC. Sans doute. SBRIGANI. Monsieur n'est point une personne à faire rire. M. DE POURCEAUGNAC. Assurément. SBRIGANI. Et quiconque rira de lui aura affaire à moi. SBRIGANI. Je suis fâché, monsieur, de voir recevoir de la sorte une personne comme vous, et je vous demande pardon pour la ville. M. DE POURCEAUGNAĆ. SBRIGANI. Je vous ai vu ce matin, monsieur, avec le coche, lorsque vous avez déjeuné; et la grace avec laquelle vous mangiez votre pain m'a fait naître d'abord de l'amitié pour vous et comme je sais que vous n'êtes jamais venu en ce pays, et que vous y êtes tout neuf, je suis bien aise de vous avoir trouvé pour vous offrir mon service à cette arrivée, et vous aider à vous conduire parmi ce peuple, qui n'a pas parfois pour les honnêtes gens toute la considération qu'il faudroit. MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, COMÉDIE-BALLET EN TROIS ACTES, Représentée à Chambord le 6 octobre; et à Paris, sur le théâtre du Palais-Royal, le 15 novembre 66g. |