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nulle préfé- parât à certaines personnes choisies, et à elles te pour les seules, des moyens certains pour les conduire à

rence gratui

élus.

XXXI.

la gloire mais que Dieu offroit à tous les hommes, et surtout à tous ceux à qui l'Evangile étoit annoncé, des moyens suffisans de se convertir, dont les uns usoient, et les autres non, sans en employer aucun autre pour ses élus, non plus que pour les réprouvés; de sorte que l'élection n'étoit jamais que conditionnelle, et qu'on en pouvoit déchoir en manquant à la condition. D'où ils concluoient, premièrement qu'on pouvoit perdre la grâce justifiante, et totalement, c'est-à-dire toute entière, et finalement, c'est-àdire sans retour: secondement, qu'on ne pouvoit en aucune sorte être assuré de son salut.

Encore que les Catholiques ne convinssent pas En quoi les du principe, ils convenoient avec eux des deux Catholiques convenoient dernières conséquences, qu'ils établissoient néanavec les Re- moins sur d'autres principes qu'il ne s'agit pas

*montrans.

XXXII.

d'expliquer ici et ils convenoient aussi que la doctrine calvinienne contraire à ces conséquences étoit impie, et ouvroit la porte à toutes sortes de crimes.

Les Luthériens convenoient aussi en ce point En quoi étoit la diffé avec les Catholiques et les Remontrans. Mais la rence des Ca- différence des Catholiques et des Luthériens est tholiques, des Luthe- que les derniers, en niant la certitude de persériens et des vérer, reconnoissoient une certitude de la justice Remontrans. présente; en quoi ils étoient suivis par les Re

montrans: au lieu que les Catholiques différoient des uns et des autres, en soutenant qu'on ne pouvoit être assuré ni de ses bonnes dispositions

futures, ni même de ses bonnes dispositions présentes, dont au milieu des ténèbres de notre amour-propre nous avions toujours sujet de nous défier; de sorte que la confiance que nous avions du côté de Dieu n'ôtoit pas tout-à-fait le doute que nous avions de nous-mêmes.

Calvin et les Calvinistes combattoient la doctrine des uns et des autres, et soutenoient aux Luthériens et aux Remontrans que le vrai fidèle le vrai fidèle étoit assuré non-seulement du présent, mais encore de l'avenir, et assuré par conséquent de ne perdre jamais ni totalement, c'est-à-dire tout-àfait, ni finalement, c'est-à-dire sans retour, la grâce justifiante, ni la vraie foi une fois reçue.

L'état de la question et les différens sentimens sont bien entendus; et pour peu que le synode de Dordrect ait voulu parler clairement, on comprendra sans difficulté quelle en aura été la doctrine; d'autant plus que les Remontrans après leur déclaration avoient sommé ceux qui se plaindroient qu'on expliquoit mal leur doctrine, de rejeter nettement tout ce dont ils se croiroient injustement accusés; et priant aussi le synode de s'expliquer précisément sur des articles dont on se servoit pour rendre toute la Réforme odieuse (1).

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Décision du synode.

Si jamais il a fallu parler nettement, c'est après XXXV. une telle déclaration et dans de semblables conjonctures. Ecoutons donc maintenant la décision du synode.

Il prononce sur les cinq chefs proposés en (1) Ead. Sess. p. 121, 122.

XXXVI. Décision du

synode sur le premier

chef; la foi

dans les seuls

élus : la cer

lut.

quatre chapitres; car, comme nous avons dit, le troisième et le quatrième chefs alloient toujours ensemble. Chaque chapitre a deux parties : dans la première on établit; dans la seconde on rejette et on improuve. Voici la substance des canons; car c'est ainsi qu'on appela les décrets de ce synode.

«

Sur la prédestination et élection l'on décidoit << que le décret en est absolu et immuable; que » Dieu donne la vraie et vive foi à tous ceux qu'il >> veut retirer de la damnation commune, ET A

» EUX SEULS; que cette foi est un don de Dieu; titude du sa- » que tous les élus sont dans leur temps assurés » de leur élection, quoique non pas en même degré et en égale mesure; que cette assurance >> leur vient non en sondant les secrets de Dieu, >> mais en remarquant en eux avec une sainte vo» lupté et une joie spirituelle les fruits infaillibles » de l'élection, tels que sont la vraie foi, la dou» leur de ses péchés, et les autres; que le senti>>ment et la certitude de leur élection les rend tou» jours meilleurs; que ceux qui n'ont pas encore >> ce sentiment efficace et cette certaine confiance, » la doivent désirer; et enfin que cette doctrine » ne doit faire peur qu'à ceux qui attachés au >> monde ne se convertissent pas sérieusement(1) ». Voilà déjà pour les seuls élus avec la vraie foi la certitude du salut mais la chose s'expliquera bien plus clairement dans la suite.

XXXVII.

Décision

sur le bap

L'article xvii décide « que la parole de Dieu » déclarant saints les enfans des fidèles, non par

(1) Sess. 36, p. 249 et seq. Ibid. art. 12 et seq. p. 251.

» nature, mais par l'alliance où ils sont compris tême des en» avec leurs parens, les parens fidèles ne doivent fans.

» pas douter de l'élection et du salut de leurs >> enfans qui meurent dans ce bas âge (1) ».

En cet article le synode approuve la doctrine des Remontrans, à qui nous avons ouï dire précisément la même chose (2). Il n'y a donc rien de plus assuré parmi nos adversaires qu'un article qu'on voit également enseigné des deux partis : la suite nous fera voir quelles en sont les conséquences.

Condamnation de ceux

salut.

Parmi les articles rejetés on trouve celui qui XXXVIII. veut que la certitude du salut dépende d'une condition incertaine (3); c'est-à-dire que l'on con- quinioient la damne ceux qui enseignent qu'on est assuré d'être certitude du sauvé en persévérant à bien vivre; mais qu'on n'est pas assuré de bien vivre; qui étoit précisément la doctrine que nous avons ouï enseigner aux Remontrans. Le synode déclare absurde cette certitude incertaine, et par conséquent établit une certitude absolue, qu'il tâche même d'établir par l'Ecriture: mais il ne s'agit pas des preuves; il s'agit de bien poser la doctrine, et d'entendre que le vrai fidèle, selon les décrets de Dordrect, non - seulement doit être assuré de son salut, supposé qu'il fasse bien son devoir, mais encore qu'il doit être assuré de le bien faire, du moins à la fin de sa vie. Ce n'est pourtant rien encore, et nous verrons cette doctrine bien plus clairement décidée.

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(1) Art. 17, 252. — (2) Ci-dessus, n. 24. (3) Ibid. art. 7, P. 254.

re

XXXIX.
La foi jus-

reconnue

dans les élus

seuls.

Sur le sujet de la rédemption et de la protifiante enco. messe de grâce, on décide « qu'elle est annoncée une fois » indifféremment à tous les peuples : c'est par » leur faute que ceux qui n'y croient pas la re» jettent, et c'est par la grâce que les vrais fidèles » l'embrassent; mais les élus sont les seuls à qui » Dieu a résolu de donner la foi justifiante, par » laquelle ils sont infailliblement sauvés ». Voilà donc une seconde fois la vraie foi justifiante dans les élus seuls il faudra voir dans la suite ce qu'auront ceux qui ne continuent pas à croire jusqu'à la fin.

XL.

ration com

Le sommaire du quatrième chapitre est, qu'enLa coopé- core que Dieu appelle sérieusement tous ceux à mentadmise. qui l'Evangile est annoncé, en sorte que s'ils périssent ce n'est pas la faute de Dieu; il se fait néanmoins quelque chose de particulier dans ceux qui se convertissent, Dieu les appelant efficacement, et leur donnant la foi et la péni tence. La grâce suffisante des Arminiens, avec laquelle le libre arbitre se discerne lui-même, est rejetée comme un dogme pélagien (1). La régénération est représentée comme se faisant sans nous, non par la parole extérieure, ou par une persuasion morale, mais par une opération qui ne laisse pas au pouvoir de l'homme d'être RÉGÉNÉRÉ OU NON (2), d'être converti ou non : et néanmoins, dit-on dans cet article, quand la volonté est renouvelée, elle est non - seulement poussée et mue de Dieu, mais elle agit étant mue de lui; et c'est l'homme qui croit et qui se repent.

(1) Art. 12, p. 265. — (2) Ibid.

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