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CH25-10

38557.25.23

HISTOIRE

DES VARIATIONS

DES

ÉGLISES PROTESTANTES.

BossUET. xx.

HISTOIRE

DES VARIATIONS

DES

ÉGLISES PROTESTANTES.

LIVRE X.

Depuis 1558 jusqu'à 1570.

SOMMAIRE.

Réformation de la reine Elisabeth. Celle d'Edouard corrigée, et la présence réelle qu'on avoit condamnée sous ce prince, tenue pour indifférente. L'Eglise anglicane persiste encore dans ce sentiment. Autres variations de cette Eglise sous Elisabeth. La primauté ecclésiastique de la Reine adoucie en apparence, en effet laissée la même que sous Henri et sous Edouard malgré les scrupules de cette princesse. La politique l'emporte partout dans cette réformation. La foi, les sacremens, et toute la puissance ecclésiastique est mise entre les mains des Rois et des Parlemens. La même chose se fait en Ecosse. Les Calvinistes de France improuvent cette doctrine, et s'y accommodent néanmoins. Doctrine de l'Angleterre sur la Justification. La reine Elisabeth favorise les Protestans de France, Ils se sou

Lareine Eli

assurer son

peine.

lèvent aussitôt qu'ils se sentent de la force. La conjuration d'Amboise sous François II. Les guerres civiles sous Charles IX. Que cette conjuration et ces guerres sont affaires de religion, entreprises par l'autorité des docteurs et des ministres du parti, et fondées sur la nouvelle doctrine qu'on peut faire la guerre à son prince pour la religion. Cette doctrine expressément autorisée par les synodes nationaux. Illusion des écrivans protestans, et entre autres de M. Burnet, qui veulent que le tumulte d'Amboise et les guerres civiles soient affaires politiques. Que la religion a été mêlée dans le meurtre de François, duc de Guise. Aveu de Bèze et de l'amiral. Nouvelle Confession de foi en Suisse.

I. L'ANGLETERRE, bientôt revenue après la mort sabeth croit de Marie à la réformation d'Edouard VI, sonne pouvoir geoit à fixer sa foi, et à y donner la dernière règne quepar forme par l'autorité de sa nouvelle Reine. Elisala religion beth, fille de Henri VIII et d'Anne de Boulen, protestante. étoit montée sur le trône, et gouvernoit son Quatre points qui royaume avec une aussi profonde politique que lui faisoient les rois les plus habiles. La démarche qu'elle 1558. avoit faite du côté de Rome incontinent après son avénement à la couronne, avoit donné sujet de penser ce qu'on a publié d'ailleurs de cette Princesse, qu'elle ne se seroit pas éloignée de la religion catholique, si elle eût trouvé dans le Pape des dispositions plus favorables. Mais Paul IV qui tenoit le Siége apostolique reçut mal les civilités qu'elle lui fit faire comme à un autre prince, sans se déclarer davantage, par le résident de la feue Reine sa sœur. M. Burnet nous

1559.

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