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turioni-Scotti, Gênes, 1862; mais je suis heureux de pouvoir indiquer l'explication fournie par le même savant, deux ans plus tard, en 1864, dans la Rivista della numismatica, p. 59. Peu importe que mes notes soient restées, avec beaucoup d'autres, dans mes cartons; l'essentiel est que la vérité apparaisse. La transcription que j'ai donnée diffère à peine, du reste, de celle qu'a imprimée M. Olivieri. J'ai écrit marchionisa et non Maria parce que ce dernier nom ne figure pas dans les tables généalogiques publiées par M. Olivieri lui-même, et j'ai complété SOVV.DOM., mots qui certainement ont été tracés pour imiter le titre de souveraine de Dombes, mais qui ont un sens italien, qui ne peuvent pas avoir été gravés pour n'être pas lus. Je ne sais pourquoi M. Olivieri les abandonne. En parlant des luigini d'Yolande Lomellina, princesse Doria, il refuse à deux reprises différentes d'expliquer une légende qui n'offre pourtant rien d'extraordinaire.

DON.VI.LO.PRINCI.S.VED.D. (Donna Violante Lomellina, principessa sovrana, vedova Doria). « Cet S., disait-il en 1859, n'a

pas de sens et n'admet pas d'explication (1). « Légende en grande partie inexplicable, » ajoute-t-il en 1864 (2), André III Doria, mort en 1654, avait épousé Yolande Lomellina en 1652, et l'ottavetto porte la date de 1665. Ce titre de sovrana faisait partie de l'imitation des pièces de 5 sols de Mademoiselle. M. Poey d'Avant, qui a reproduit la monnaie d'Yolande d'après M. Olivieri, n'a pu combler la petite lacune dont s'est effrayé son prédécesseur. Ce même numismatiste a cru devoir donner dans ses Monnaies féodales de France la description des ottavetti de Fosdinovo; mais il s'est borné à copier le travail de M. Mantellier, et il a négligé de consulter Viani (Memorie della famiglia Cybo e delle monete di Massa di Lunigiana, 1808, in-4°), ce qui l'a privé de connaître la variété la plus importante, le luigino à la légende M.MAD.MAL.MAR. SOVV.DI.FOSD., 1667 (Maria Maddalena Malaspina marchesana sovvrana di Fosdinovo) (tab. XIV, n° 1), pièce dont la (1) Monete, etc., dei principi Doria, p. 36.

(2) Rivista della numismatica, Asti, 1864, t. I, p. 59.

légende est décisive. Il en existe un bon exemplaire au Cabinet des médailles de la Bibliothèque impériale (1).

Sous le n° 5231, M. Poey d'Avant donne la description sui

vante :

AN.MA.LIV.COM.PALAT.SOVV.DOM. Tête à droite.

R. DNS.ILLVMINAT.ET. SALVS.MEA. Écu couronné, 1658; à l'exergue, A. Collection Norblin. (Pl. CXVIII, no 13.)

Si l'on recourt à la planche indiquée, on trouve MAR.LIV, COMPA.LAT.SOW.DOM. Ainsi, d'abord, la planche et la description ne sont pas conformes. Mais M. Poey d'Avant renvoie à la monographie de M. Mantellier à laquelle il paraît avoir emprunté son dessin. Or, à l'endroit cité, dans la pl. XI, n° 3, de ce dernier ouvrage, on trouve un luigino portant MAR. LIV.COM.PA.LAT. SOW. DOM. La leçon AN. MA.LIV. est donc purement imaginaire et nous n'avons pas à nous en occuper. M. Poey d'Avant repousse la traduction Marie Louise Julienne, comtesse palatine, proposée par M. Mantellier; mais il croit que « le mot LIV. n'est pas autre chose que le nom de Louise >> (p. 112), et là encore il se trompe tout à fait. Comment n'a-t-il pas été mis sur la voie par la légende de l'ottavetto qu'il décrit sous le n° 5234?

LIV.MA.PRI.SP.COM.T.SOW. DOM (1666), évidemment Livia marchionisa, princeps Spinula, comitissa Tassaroli, sovvrana domina.

Philippe, fils de Maximilien Spinola et d'Yolande Spinola, né en 1606, inscrit au livre d'or en 1628, mort en 1688, avait épousé Livia Centurione Oltramarini, fille d'Adam Centurione. Il était comte de Tassarolo, et nous connaissons la monnaie qu'il frappait à son propre nom en cette qualité. Le T inscrit au-dessous de l'écu sur la pièce de la collection Morin est l'indice de Tassarolo.

L'ottavetto ou luigino de 1658 porte la légende Marchionisa

(1) Cette dame était marquise de Ponsanello et de Marciaso (MARCHION. PONSAN. ET. MARC.) et non pas de Ponzano et de Montemarcello. Voir à ce sujet les observations de M. A. Remedi, dans le Bullettino di numismatica italiana, anno II, 1867, p. 4.

Livia, comitissa palatina, sovvrana domina. Cela est fort naturel, puisque sur sa monnaie de 1637 Philippe, époux de Livie, prend le titre de comte palatin: PHILIPPVS.SP.D.G.COM.PAL; de même que sur ses belles monnaies de 1606 Agostino Spinola est nommé : AVGVS. SPIN.COM.PALATINVS, et sur une pièce d'or de 1612 AVGustinus SPinula, COMes PALatinus Sacri Romani Imperii (1). On doit se garder de confondre ces comtes palatins d'Italie avec les électeurs de la Pfalz du Rhin. Il n'y a là ni intention ironique, ni illusion à des projets de mariage de Mademoiselle de Montpensier avec un palatin de Neubourg. Il faut bien se dire, une fois pour toutes, que ces légendes Hanc Asia mercem querit. De procul pretium ejus. -Partes voluptati orientalem dicatæ, etc., se rapportent uniquement à l'engouement que les ottavetti avaient fait naître en Orient, et au commerce considérable qui s'ensuivait. Il n'y a rien de satirique à y chercher.

On pourrait peut-être, si l'on savait définitivement dans quel atelier a été fabriquée la pièce n° 5240, trouver dans la légende HÆC EST PALANTIS IMAGO, non pas seulement le nom de Pallas, mais une allusion au titre de palatine. Vers le milieu du XVIIe siècle une nasale s'est introduite dans ce der

nier mot, et l'on a écrit conte palentin et pallentin (2). Nous ne savons si cette singulière orthographe fut adoptée en Italie, et nous n'insistons pas sur ce dernier sujet. Palantis de 1668 n'est peut-être qu'une imitation de Virtutis de 1666. L'enchevêtrement de copies produit par la fabrication des ottavetti doit toujours être pris en considération.

Sous les n° 5238 et 5246, M. Poey d'Avant classe, toujours parmi les monnaies portant l'effigie de Mademoiselle, deux pièces de 5 sols au revers desquelles on lit BONITATIS.VNC. QVATVOR et BONITATIS VNCIARVM.QVINQ, c'est-à-dire accusant un titre de quatre et de cinq douzièmes d'argent fin.

(1) Agostino Olivieri, Monete e medaglie degli Spinola, Gênes, 1860, pl. V, n° 5; pl. IV, nos 2, 3; pl. III, nos 2, 4.

(2) Voir à ce sujet le Journal de Jean Bauchez, greffier de Plappeville (15511651), publié par MM. Ch. Abel et E. de Bouteiller. Metz, 1868, p. 1, 278-279.

Or c'est là de la fausse monnaie s'il en fut jamais, et la responsabilité d'une pareille fabrication doit être laissée tout entière aux copistes sans vergogne qui contrefaisaient les monnaies françaises en dehors de nos frontières. L'attribution de ces pièces à l'atelier de Trévoux pourrait donner lieu à des assertions calomnieuses. Nous ne devons pas oublier que nous préparons des documents pour les historiens.

Enfin, sous les n° 5262 et 5265, l'auteur des Monnaies féodales a reproduit les fautes d'impressions échappées à M. Mantelier décrivant deux luigini de Fosdinovo, à savoir : M.MADAL.MAI (au lieu de MAL qu'offre bien réellement la pièce de la Bibliothèque impériale), et MARC. FOSD., leçon à laquelle M. Poey d'Avant croyait si bien, qu'au numéro suivant (5266) il indique une variété avec MARCH, appartenant au Musée de Saint-Omer. M. Poey d'Avant, censé avoir étudié attentivement notre collection publique, et attester l'existence de tel ou tel monument relevé par lui, n'a fait, en somme, que compiler les ouvrages de ses devanciers, et il ne faudrait pas s'appuyer sur son témoignage pour réclamer des monnaies qui n'ont jamais existé. J'en conclus que tout son chapitre sur la numismatique de Mademoiselle de Montpensier est à refaire d'un bout à l'autre.

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LE

ΠΕΝΤΑΝΟΥΜΙΟΝ ΒΥΖΑΝΤΙΝ

(Extrait du tome XIV (nouvelle série) de la Revue numismatique,
1869-70, pp. 26S-269.)

Les monnaies de bronze frappées à Kherson, et qui représentent Maurice-Tibère, Constantine et leur fils Théodose, sont de deux modules. Les unes, de grand bronze, portent au revers l'indice de valeur représenté par un M ou un H; les autres, beaucoup plus petites, offrent un A. La valeur numérale de ces caractères est bien connue; c'est l'équivalent de 40, 8 et 4. Cependant les pièces qui portent M (40) sont de même module et de même poids que celles sur lequelles on lit H (8). Certains numismatistes ont cru se tirer d'embarras en disant que ces médailles prouvent que le système monétaire de Kherson diffère de celui des autres provinces de l'empire. Mais ce n'est pas dans le système monétaire que se trouve la divergence. C'est seulement du mode de notation qu'il faut s'occuper.

M. Paul Lambros vient de publier à Athènes une courte mais intéressante note sur ce sujet. Voici comme il résume son opinion. «< En fait cependant, la monnaie qui a l'indice M est un follis aussi bien que la monnaie qui porte H. Celle qui a un ▲ est un demi-follis; l'explication en est très facile. La lettre M signifie 40 nummia, l'H 8 pentanummia, et le ▲ 4 pentanummia. Les 8 pentanummia font 40 nummia; les 4 pentanummia font 20 nummia. Par conséquent la monnaie qui

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