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doit y porter le feu, en ayant soin de passer cette mèche dans la flamme de la lampe avant de la poser, dans la crainte qu'il ne se soit attaché quelque grain de poudre à sa surface. On renverse le bout de la mèche en dehors de la canette, en ayant soin encore de la tourner à l'opposé du vent, afin que la flamme ne soit point jetée sur la canette. Le mineur, après s'être asssuré que rien ne s'oppose à sa retraite, et après avoir averti ceux qui sont trop près, allume sa mèche, se retire et le coup part. Il revient ensuite, examine l'effet produit, frappe sur la roche avec sa masse, pour reconnaître toutes les parties qui ont été fendues, ce qui se distingue parfaitement au son particulier que la masse fait entendre: c'est ainsi que l'on s'assure de la solidité du toit; quand il tambourine, il faut le faire tomber ou le soutenir. "

Telles sont les différentes manoeuvres que le tirage d'un coup de mine exige; mais il nous reste à examiner chacune des parties séparément, afin de pouvoir y faire les observations dont elles sont susceptibles.

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Elle est en grains anguleux, et elle est d'au

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tant meilleure, qu'elle tache moins quand on y plonge la main. Elle coûte dans les entrepôts 2 75 le kilogramme, ou 137 50 le baril de 50 kilogrammes, à quoi l'on ajoute ཀཱf pour le sac et le baril: en détail, on la paie 3 le kilogramme.

En France et en Angleterre on emploie la poudre pure, mais en Allemagne on la mêle à différentes substances par économie et pour en augmenter l'effet. Vers 1817 on apprit que l'on se servait au Brésil d'un mélange de poudre et de racine de jatropha, dont on se trouvait fort bien; mais on reconnut que la sciure de bois produisait le même effet, et les premiers essais en furent faits à Tarnowitz; puis cette méthode s'introduisit successivement dans toutes les mines d'Allemagne; plus tard, le hasard fit découvrir que la colophane produisait des effets plus marqués encore, et on la substitua à la sciure de bois dans le grand-duché de Bade. M. l'ingénieur Manès, de qui je tiens ces détails, a fait lui-même une série d'expériences qui lui ont donné d'assez bons résultats, et depuis quelque temps je fais mêler de sciure de bois de sapin à % de poudre, et je m'en trouve fort bien aussi.

LA CARTOUCHE.

La cartouche se fait avec du papier gris, que l'on taille en triangle et que l'on roule

sur un mandrin de bois rond: une feuille fait 4 cartouches et chacune d'elles peut contenir 2 onces de poudre; 16 cartouches par kilogramme. Il arrive quelquefois que l'on goudronne les cartouches, afin de pouvoir tirer sous l'eau; mais quand il s'agit de faire sauter des rochers à une certaine profondeur, on a recours aux cartouches de fer-blanc que l'on bourre avec des coins de fer, garnies d'une tige qui dépasse la surface de l'eau et au moyen de laquelle on peut porter le feu dans la cartouche.

LA BOURRE.

Après avoir fait glisser le tampon de papier par dessus la poudre, on bourre avec la substance qui paraît la moins capable de faire feu, et quoique le bourroir ne soit jamais aciéré par le bas, il arrive cependant beaucoup d'accidens pendant cette période du tirage. On doit donc, afin d'en diminuer le nombre, rechercher les substances les plus tendres, et qui, cependant, sont susceptibles de se tasser fortement.

La tuile et les briques mal cuites sont généralement préférées, mais cependant, il y en a beaucoup qui contiennent des grains de quarz.

La pierre à plâtre, quand on en est voisin, est très-sûre; je m'en suis servi pendant quatre ans, et je n'ai vu arriver qu'un seul accident.

Quant au machefer, il s'en faut de tout que ce soit une bonne bourre pour la sûreté de l'ouvrier; car les maréchaux se servent souvent de sable quarzeux pour sabler leurs pièces, et cette matière dure reste ordinairement dans le máchefer.

M. Jessop a conseillé de remplacer la bourre forcée par du sable, que l'on verse par dessus la poudre et tout à l'entour de la canette, ce qui évite une grande partie du danger, puisque ce mode n'exige ni bourroir, ni épinglette. On a fait usage de ce moyen, avec beaucoup de succès, dans une partie des travaux de la route du Simplon, de l'Esterelle et dans plusieurs autres grands chantiers publics; mais il est malheureux qu'il ne soit applicable que pour les coups qui vont en descendant, et qu'on ne puisse guère l'admettre dans les travaux souterrains: je l'ai essayé au jour, j'ai éprouvé un assez grand nombre de ratées, et cependant j'ai appris que l'on fait usage de ce moyen dans les mines de sel gemme du Tyrol et de la Bavière. Il faut, pour réussir, que les trous aient au moins 18 pouces (0,50) de profondeur.

L'on a proposé de bourrer avec des bouchons de bois percés au milieu, et qui devaient laisser du vide entre la charge et le tampon. Cette méthode est très-efficace et produit beaucoup d'effet dans les roches dures. Le trou du tampon sert à passer la canette: on s'en sert aux mines de fer de l'île

d'Elbe et de la Tolfa, mais il y a de fréquentes ratées.

LES CANETTES.

Il y a trois sortes de canettes: celles qui se font avec des triangles de papier collé que l'on roule sur une très-petite broche de fer, de manière à former une espèce de petit tuyau, dans lequel on introduit de la poudre délayée dans de l'eau chaude, de l'eau-devie ou de l'urine fraîche. Ces petits tubes, dont une feuille de papier à cloche peut former une quarantaine, sont consolidés avec un peu de colle de pâte et sont susceptibles d'entrer les uns au bout des autres, de manière à former une sorte de baguette qui peut pénétrer jusqu'au milieu de la cartouche dans les trous de 15 à 18 pouces (0,50) et plus.

Ces canettes sont excessivement commodes, parce qu'elles se préparent d'avance, et que le mineur les trouve toujours dans son étui; mais elles ont l'inconvénient grave de conserver du feu après qu'elles ont fusé, ce qui cause de fréquens accidens; aussi il est prudent de n'approcher d'un coup qui a raté, que cinq minutes après que la canette a brûlé; car il arrive souvent que la poudre a allumé le papier, qui brûle lentement et finit par porter le feu dans la cartouche au moment où l'on n'y pense plus.

Les canettes de paille se font en fendant

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