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légers et à trois roues, dont les essieux tournent, et sur lesquels on charge des morceaux de lignite ou des couffes remplies de menu : les mandits les traînent au moyen d'une corde qui s'attache autour du corps et qui passe entre leurs jambes. (Pl. XVI, fig. 1 et 2.)

Dans les mines métalliques où l'on fait le triage que nous avons recommandé ci-dessus, on rassemble souvent la mine grasse dans des conques, espèces de petites auges creusées dans un morceau de bois blanc, qui sont trèsplates, qui ont la forme d'une petite nacelle (pl. XVI, fig. 5), et que les rouleurs placent sur leur brouette chargée ou qu'ils portent sur leur tête jusqu'au magasin. Ce petit meuble, dont il est bon d'avoir une provision, sert aussi à délayer la poudre des canettes, etc.

Les traîneaux s'emploient quelquefois dans l'intérieur des mines de houille, afin de ne point jeter le combustible du haut en bas d'une descenderie et de ne pas trop le briser. Dans les mines d'Alais, ces traîneaux se composent d'une planche garnie de trois rubans de fer et d'une corbeille oblongue, dans laquelle on met la houille : lorsqu'ils sont lancés dans une descenderie, le traîneur monte dessus et descend ainsi sur sa charge avec une vivacité extrême. Dans les mines de la Loire, on traîne la houille dans des beines qui sont portées sur deux portions de cercle ferrées.

S. 3.

Transport par chariots ou chiens de mine, sur chemins de bois et sur chemins de fer

Le transport que l'on exécute avec des chariots à quatre roues, exige un chemin de bois composé de deux planches ou de deux limandes, écartées l'une de l'autre à une distance convenable et proportionnée à la largeur de la voie. (Pl. XVI, fig. 7, 8 et 9.)

Avec le chien hongrois, qui est en usage dans presque toute l'Allemagne et jusque dans les salines du Tyrol, trois hommes, suivant M. Trebra, transportent, dans un temps donné et à une distance quelconque, la même quantité de déblai ou de minerai que sept hommes avec les brouettes.

Ce chariot est une caisse montée sur quatre roues, dont celles de devant sont les plus petites; on ne le tire point, mais on le pousse par derrière pour le faire marcher, ce qui nécessite l'emploi d'un moyen quelconque qui l'empêche de dévier et de sortir de dessus sa trace: on y parvient facilement sur les chemins de bois, et à plus forte raison sur les chemins de fer ou simplement ferrés, dont on fait un très-grand usage dans les mines anglaises.

Si le chemin est composé de deux planches, il suffit de les dresser au rabot sur l'un de leurs côtés, de les écarter l'une de l'autre

d'environ un pouce, et d'adapter au devant du chariot ce que l'on appelle un guide ou un clou de conduite. Cette pièce est tantôt un crochet à charnière dont le petit bout glisse entre les deux planches, et qui se relève s'il rencontre une pierre pour retomber aussitôt après; ou bien c'est une espèce de boulon qui se fixe par un écrou dans l'intérieur de la caisse, qui déborde au-dessous de trois à cinq pouces, et qui est recouvert d'un petit manchon mobile en cuivre, qui tourne dès qu'il touche à l'un des côtés de la fente, et guide parfaitement sans jamais augmenter le frottement. Quand ces chariots sont un peu trop grands ou un peu trop chargés, on fait quelquefois tirer un enfant en avant, comme cela se pratique dans certains pays pour les simples brouettes.

Quand les chariots roulent sur des limandes qui ont toujours au moins 2 pouces d'épaisseur sur 2 à 3 de large, on donne aux quatre clavettes des essieux une forme particulière; on les fait déborder le diamètre des roues par dessous, de manière à ce qu'elles frottent légèrement la face extérieure des limandes, et qu'il soit absolument impossible que le chariot dérive. On facilite infiniment le roulage des chiens sur les limandes, quand on fait la dépense de clouer sur ces longuerênes un ruban de fer d'un pouce de large et seulement de deux lignes d'épaisseur. Cet échantillon ne pèse que trente-cinq kilogrammes

les cent pieds, et par conséquent la dépensé n'est pas forte; il faut seulement avoir soin de faire fraiser le trou des clous, afin que les têtes ne débordent pas.

Au Huelgoët le transport se fait, comme à Poullaoúen, avec des chiens hongrois, et chaque charieur doit faire dix voyages de 800 mètres pour 75 centimes.

Les vers du pays de Liége sont de petits traîneaux, qui s'emploient particulièrement dans les descenderies, qui sont beaucoup plus élevés derrière que devant, et qui traînent sur des limandes au moyen d'un câble qui s'attache au fond de la beine qui monte dans le puits, en sorte que la machine fait ce double office de traîner dans les descenderies et d'élever dans les puits verticaux.

Quand on est forcé de faire des galeries d'inclinaison, des descenderies ou des bures, on peut y coucher des échelles et faire servir les montans de ces échelles de limandes, sur lesquelles on fait passer les roues des chariots, qui sont entraînés par un câble simple ou sans fin, qui s'enroule sur un treuil, sur un cabestan ou sur le tambour d'une machine quelconque.

En Angleterre il existe quelques mines de houille dont les galeries sont garnies de chemins de fer, entre autres celle de lord FitzWilliam, nommé New-Paskgate. Là, les ornières en fonte, car je suppose que l'on sait ce que l'on entend par un chemin de fer; les

ornières, dis-je, ne sont éloignées que de 0,60, et sont simplement clouées sur des traverses de bois de 0,10 de large, sur 0,08 d'épaisseur; les chariots qui passent dessus ne pesant que 600 livres (300 kilogr.), dont 300 de houille et 300 pour le poids du chariot lui-même. A la sortie de la mine, on verse le chargement de cinq de ces petits chariots dans un des grands, qui font le transport jusqu'à un canal, toujours sur un chemin de fer et en descendant, de sorte qu'un seul cheval traîne dix de ces chariots en descendant, et cinq à six en montant à vide. Tous ces chariots, grands et petits, tant ceux qui font le service intérieur que ceux qui font celui de l'extérieur, sont attachés les uns aux autres par des chaînes plus ou moins longues, et qui, quelquefois, vont s'attacher à un câble sans fin ou à une maîtresse -chaîne, qui est soutenue de distance en distance par des cylindres tournans en fonte; elle s'enroule sur le tambour d'une machine à vapeur, et ici il n'est plus nécessaire de songer à adapter un guide au chariot lui-même ou à chacune des roues, puisque les ornières sont creuses. Dans d'autres mines c'est la roue qui est creuse, comme la gorge d'une poulie, et la limande de fer est en relief: l'un et l'autre mode a ses avantages et ses prôneurs. Pour l'intérieur des mines, il me semble que les ornières creuses ont l'inconvénient de se remplir souvent de menu charbon, de déblais ou de poussière.

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