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PREFACE

In the preface of Le Français Pratique I said: "book is essentially progressive, it can be used as a first "As this "book for pupils wishing to make a complete study of the "French language.'

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In fact it is so used in many of the principal Colleges and Schools in the United States and Canada, and every day I receive letters from teachers thanking me for the great help given them by it. But they all ask me to complete the series of which Le Français Pratique is only the first part. One of them says: "Succès oblige, and since you yourself "said that Le Français Pratique can be used as a first "book, you must complete your method to enable us to "lead the pupils through the subjunctive and other difficult parts of grammar, as easily and in such a pleasant manner as they are led through the elementary parts in the first "book."

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It is to satisfy such wishes that I have prepared this new work, which is truly the complement of Le Français Pratique, with which it forms a complete and new method for the teaching of French.

This book includes interesting, short stories chosen with great care among pieces all recently written by different authors in the best and simplest modern style. I took the liberty, in some instances, of cutting out some words or parts of sentences; but I did so warily and without altering in any way the spirit of the pieces.

In the grammatical notes which follow every story I refer to the notes of Le Français Pratique; but at the same time

I give anew the most important rules, so that this new book can be used by students who have not studied the first one, and will be found a very pleasant and instructive reader for intermediate classes, whatever method is used. All the rules of the subjunctive, the uses of the different tenses and of such forms as c'est, il est..., have been shown as completely and clearly as possible, so as to enable the pupils to understand and use them without hesitation.

Some of the most difficult phrases have been translated into English to assist the pupils; but no vocabulary is given, for every student should have and employ a regular dictionary which is always more complete than those given at the end of any book.

All the verbs given at the end of each series of grammatical notes must be carefully studied and learned to render that study more easy, a complete list of the irregular verbs in use and a model of each conjugation have been added to the book. As I have said in former prefaces, the study of verbs is so important, that without it it is impossible to write and to speak correctly.

PAUL BERCY.

AIS.

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LECTURES FACILES

POUR L'ÉTUDE DU FRANÇAIS.

LA BOURSE D'OR

I

Mme Louise Chevillé attendait, depuis une heure, dans la petite pièce où se tiennent les ouvrières de la maison Cazanin et Roger au moment de faire leurs livraisons. La directrice des ateliers cria enfin: A vous,1 madame Chevillé!

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Elle entra, salua gracieusement les employées, puis enleva d'un carton qu'elle avait à la main la confection qu'elle apportait. La directrice l'examina rapidement, car le travail de Mme Chevillé était toujours soigneusement fait, et elle dit:

- C'est bien; vous pouvez passer à la caisse.2 L'ouvrière hésita un peu; puis, d'une voix humble, elle demanda :

- Vous ne me donnez pas d'autre ouvrage?

Eh non, fit la directrice avec humeur. Les affaires vont mal,3 les acheteurs ne viennent pas, nos magasins sont pleins de marchandises qui ne se vendent pas. Vous reviendrez dans cinq ou six

semaines.

L'ouvrière essaya de sourire, et, refermant son carton, elle alla à la caisse, où elle reçut cinq francs, le prix de la confection qu'elle avait livrée.

Quand elle se trouva dans l'escalier elle s'arrêta, oppressée, posa son carton à terre, et essuya de grosses larmes qui coulaient sur ses joues. Presque aussitôt elle entendit des pas derrière elle et des voix irritées: sans doute d'autres ouvrières qui s'en allaient furieuses de ne plus avoir de travail. Elle se raidit, ne voulant pas qu'on vît son chagrin, et d'un pas plus ferme gagna la rue Montmartre.

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Habituellement elle prenait l'omnibus pour regagner son lointain quartier de Belleville; mais aujourd'hui elle n'avait pas le droit de faire une dépense inutile. Et puis, c'était un des premiers jours d'avril, un beau jour de printemps, un jour comme celui où elle s'était mariée avec Jean Chevillé, un brave ouvrier sculpteur. Ce souvenir lui revenait tout à coup pour la soutenir dans sa misère, car c'était la misère maintenant.

II

Et cependant ils avaient été si heureux, les premières années! Un vrai ménage d'amoureux. Lui, excellent ouvrier, gagnant largement la vie de la maison; elle, bonne ménagère, toute à son mari, fière de lui; et quand un enfant leur était venu, il leur avait semblé que c'était le bonheur pour toute la vie. Ils étaient confortablement installés dans un logement de trois pièces, rue des Couronnes, avec un mobilier jeune et coquet acheté à peu. Rien ne manquait à la maison.

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POUR L'ÉTUDE DU FRANÇAIS.

5

Et soudain une chose absurde, banale, avait troublé leur douce quiétude. Des bruits de guerre, la concurrence de l'étranger, l'abondance des stocks, un tas de choses auxquelles ils n'entendaient rien, avaient suffi. Il y avait deux ans environ que le patron de Jean Chevillé avait été forcé de diminuer légèrement le prix du travail; six mois après il avait réduit les heures de travail; bientôt même il avait supprimé un jour, et, depuis huit mois, Jean Chevillé ne travaillait que deux ou trois jours par semaine. Il cherchait courageusement de la besogne dans d'autres ateliers, il n'en trouvait pas.

Quand sa femme avait vu la gêne se glisser dans la maison, elle n'avait pas hésité; elle s'était représentée dans l'atelier où elle travaillait autrefois, et on lui avait donné des confections qu'elle pouvait faire chez elle, en surveillant son ménage.

Les jours où son mari ne travaillait pas, il la remplaçait pour conduire le petit à l'école et pour les menus soins de la maison. En travaillant beaucoup, en veillant parfois jusqu'au matin, elle achevait quatre confections en une semaine et gagnait vingt francs. Cela ne remplaçait pas l'argent que le mari ne gagnait plus, mais du moins ils vivaient sans s'endetter; s'ils supportaient quelques privations, les sourires de leur enfant les consolaient, et ils se disaient que cela ne durerait pas. Malheureusement, cela n'avait déjà que trop duré1o et s'était compliqué du mauvais état des affaires, qui avait fini par toucher les confections aussi bien que les meubles. Un jour on n'avait plus donné que deux confections à la pauvre femme, bientôt même une seule par semaine.

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