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ture certaine; et je m'intéressais tellement à leur sort que j'oubliais mon propre danger...

Nous étions arrivés au milieu du passage, quand soudain le commissaire s'arrêta, et se tournant vers ceux qui le suivaient:

- Des toiles d'araignée! fit-il.

Et il montrait de la main l'entrée du grenier.

En effet, par un hasard providentiel, une grande toile d'araignée, déchirée au moment où j'avais ouvert la porte, était restée pendue au chambranle, et pendant les quelques heures de nuit l'insecte, tendant activement de nouveaux fils, avait réparé en partie le mal causé. Ces nouveaux fils traversaient dans toute sa largeur l'espace laissé vide par la porte entr'ouverte, et il ne pouvait venir à l'idée de personne que, cette nuit même, des hommes eussent passé par là sans tout rompre... Oui, mon enfant, une araignée, une simple araignée avait fait cela...

La constatation faite, le commissaire ajouta:

Inutile d'aller plus loin.

Entre nous, je crois qu'il n'en était pas fâché, le gros homme, car il avait une peur terrible de rouler en bas, et l'amour-propre seul l'avait soutenu.

Que te raconterai-je de plus?

Les Girondins étaient sauvés, et moi arec eux. Le commissaire partit, suivi des hussards, et peu après tous les autres soldats se mirent en marche.

Dès que la chapelle fut vide, je courus au grenier. Je n'ai pas besoin de te dire avec quelles protestations de reconnaissance les pauvres gens me reçurent. Une seconde de plus et, comme je le supposais,

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ils auraient fermé la porte. C'eût été leur perte. La Providence ne l'a pas voulu.

Nous leur donnâmes à manger et ils restèrent toute la journée avec nous, car il aurait été imprudent de partir avant la nuit.

Quand elle fut venue, ils nous quittèrent, après m'avoir remerciée encore, cent fois plus que je ne le méritais. J'avais fait mon devoir et rien de plus. Nous les suivîmes de l'œil sur la route aussi longtemps que nous le pûmes. Puis ils disparurent dans l'obscurité.

Arrivèrent-ils à bon port? Furent-ils découverts, tués en route? Je ne l'ai jamais su. Mais je me suis réjouie toute ma vie d'avoir pu, délicate comme je le suis, supporter sans faiblir de pareilles émotions. Mme Badouillet a eu les sangs tournés23 pendant quinze jours. Quant à Mme Maréchal, elle en a été quitte pour une jaunisse.24

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Le participe présent est toujours terminé par ant; il est invariable.

Il ne faut pas le confondre avec l'adjectif verbal, qui est aussi terminé en ant, mais qui est variable.

C'est le sens de la phrase qui indique si le mot terminé en ant est participe présent ou adjectif verbal.

I est participe, et par conséquent invariable, quand il exprime une action.

Ex.: J'aime à voir ces enfants, riant, courant, s'amusant pendant les récréations, et travaillant ensuite avec courage.

Quand le mot en ant est suivi d'un complément direct il est toujours participe.

Ex.: Cette femme voyant son fils exposé à un grand danger...

Le mot en ant est adjectif verbal, et par conséquent variable, quand il exprime un état, une qualité.

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Ex.: Cette personne est obligeante. Nous aimons les enfants obéissants.

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Dire si les mots en ant, dans les phrases ci-après, sont des participes présents ou des adjectifs verbaux. « Des hommes étaient là, faisant un groupe noir sur la route. L'un d'eux dit d'une voix frissonnante. La femme répondit en s'écartant un peu. En les laissant partir, dit-elle, j'écartais tout danger; en les retenant je me faisais leur complice. Derrière moi j'entendais des voix tremblantes qui chuchotaient. Un rayon de lune tombant d'une fenêtre latérale. Me retournant vers ces hommes, je... Je me sens encore, m'avançant, frôlant la muraille, battant le vide, craignant de perdre l'équilibre. Ces hommes me suivaient, risquant leur vie, retenant leur souffle, évitant le moindre faux pas. · Elle s'était redressée, frémissante. - Le danger était là, menaçant, terrible. Je pensais aux malheureux, entendant ce qui se passait.

VERBE faire.

Nous avons vu, dans l'histoire ci-dessus, cette expression: 11 faisait du vent.

Le verbe faire est très usité en français. Il est employé impersonnellement dans un grand nombre d'expressions comme: il fait du vent, il fait de l'orage, il fait chaud, il fait froid, il fait frais, il fait beau (ou mauvais) temps, il fait cher vivre ici.

On dit: faire une visite, faire une promenade, faire des emplettes, faire une malle (to pack a trunk), faire un exercice; on commande à la domestique de faire le salon, la chambre; la cuisinière fait la cuisine (she cooks). Je fais faire des vêtements; je fais travailler mes élèves, je les fais parler, lire, écrire; je leur fais faire des exercices.

PARTICIPE PASSÉ APRÈS le REPRÉSENTANT UNE PROPOSITION

« Les Girondins furent-ils découverts ? Je ne l'ai jamais su. » Le participe précédé du complément direct le représentant une

proposition est toujours invariable (le est considéré, dans ce cas, comme un pronom neutre remplaçant cela.)

Ex.: Ces enfants sont plus forts que je ne l'aurais pensé.

Vu; attendu; excepté; approuvé...

Ces participes et quelques autres tels que passé, certifié, ci-joint, ci-inclus, oui, y compris, non compris, sont invariables lorsqu'ils précèdent le substantif et qu'ils commencent une phrase ou un membre de phrase.

Ainsi nous lisons dans l'histoire qui précède: « Le commissaire me suivait péniblement, vu sa corpulence. »

De même on dit: Approuvé l'écriture ci-dessus. Ci-inclus copie de ma lettre. · Excepté mes enfants.

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Mais ces participes s'accordent avec le substantif quand ils le suivent.

Ex.: La copie ci-incluse.

ci-jointe.

Mes enfants exceptés. · La note

PRONOM on.

« Alors on est bien sûre, citoyenne, que... »

Nous avons vu (page 143) que le pronom on est employé comme sujet quand le sujet est vague, indéterminé, et que le verbe qui le suit est à la troisième personne du singulier.

L'adjectif qui accompagne on doit être au masculin singulier, excepté lorsqu'il représente évidemment un nom féminin, comme dans l'exemple ci-dessus.

On peut être suivi d'un adjectif ou d'un substantif pluriel quand le sens indique clairement que ce pronom représente un nom pluriel. Mais, même dans ce cas, le verbe reste au singulier. Ex.: On se battit en désespérés. Quand on est citoyens français on est égaux devant la loi.

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Verbes à conjuguer : apparaître, poursuivre, tressaillir, s'abattre, s'enfuir.

Notes explicatives.

La Bourse d'Or.

1. A vous. It is your turn.

2. Vous pouvez passer à la caisse. You may go to the cashier, to get your money.

3. Les affaires vont mal. Business is bad.

4. Elle se raidit. She controlled herself.

5. Pour regagner. To return to.

6. Rien ne manquait à la maison. Nothing was lacking in the house.

7. Un tas de choses. Many things.

8. La gêne se glissa dans la maison. Want crept into the house. 9. En travaillant... jusqu'au matin. By working hard, sometimes until morning.

10. Cela n'avait déjà que trop duré. That had lasted only too long.

11. Le mont-de piété. Pawnbroker.

12. Engager. To pawn.

13. Le terme. The quarter's rent.

14. Il va liquider. He is going to sell out.

15. Se tuer à la besogne. To kill herself working.

16. Nous pouvons... déveine. We certainly have very bad luck. 17. Son livret. His report.

18. Il me tardait de. I longed to.

19. Une bourse en mailles d'or. A purse with golden links.

20. Nous retourner. To turn around.

21. Tiens! Well!

22. Marcher à grandes enjambées. To walk with long strides. 23. Le commissariat de police. The police-station.

24. Le gosse. The lad.

25. C'est une rude chance. This is a rare good-luck.

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