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livres par Henri de Guénégaud, secré- | Pignerolles, en Alsace, en Flandre, taire d'État, à Charles II de Gonzague, en Artois, dans le Hainaut et dans le duc de Mantoue. Roussillon.

Enfin les terrains dépendant de l'hôtel de Nesle furent acquis par les Exécuteurs testamentaires de Mazarin pour y ériger le collège des QuatreNations où devaient être éduqués, conformément à la volonté du cardinal, des enfants nés sur le territoire de

L'histoire de l'hôtel de Nesle est compliquée, et l'on saura gré à M. Henri Cordier de la lumière qu'il y a projetée. C'est un service de plus que lui doit l'histoire du vieux Paris.

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
ET BELLES-LETTRES.

COMMUNICATIONS.

13 octobre. Revenant sur l'origine du mot obus, étudiée dans la précédente séance, M. Antoine Thomas fait la communication suivante: Sur la foi de Léopold Delisle (Bibliothèque de l'École des Chartes, t. XXXI, p. 241), Littré a admis dans le supplément de son Dictionnaire, un extrait de la Chronique de Metz, de Jacomin Husson, publié en 1870 par H. Michelant, où figure, à la date de 1515, le mot hocbus. Or ce mot ne signifie pas «obus »>, mais << arquebuse ». Il est emprunté à l'allemand hakenbüchse, prononcé dialectalement hokenbüchse. D'autres documents messins l'écrivent hocquebusse. L'exemple le plus ancien du mot obus figure dans cette phrase souvent citée des Mémoires d'artillerie de Surirey de Saint-Remy, publiés en 1697, t. I, p. 237 « A la bataille de Nervinde (1693), où l'armée du Roi, commandée par feu M. le duc de Luxembourg défit celle des Alliez a platte coûture, outre les 77 pièces de fonte que les ennemis laissèrent dans leur fuite, il se trouva 8 mortiers appelez Obus. » Il est étrange que la dernière syllabe du mot allemand

H. D.

haubitz ou haubitze soit rendue en

français par un u. Peut-être faut-il voir là l'influence de la terminaison du mot arquebuse. Dans la transmission orale des noms d'engins de guerre d'une nation à l'autre, il se produit souvent des contaminations analogues, difficiles à expliquer logiquement. D'ailleurs le mot allemand haubitze lui-même ne correspond pas d'une manière phonétique rigoureuse à la forme du moyen-allemand, laquelle oscille entre hufnitze et haufnitz et reproduit assez exactement le tchèque houfnice.

20 octobre. M. Héron de Villefosse communique de la part du P. Delattre deux inscriptions chrétiennes trouvées à Carthage dans les fouilles de la grande basilique, dont il poursuit l'exploration méthodique. La première, datée de l'année 438, par le 16 consulat de l'empereur Théodose II, permet d'affirmer que cette basilique existait avant la prise de Carthage par les Vandales. La seconde mentionne un Syrien du Haourân, fixé à Carthage, pour y faire le commerce et qualifié citoyen de Canatha et de Bostra en Arabie, villes situées sur la voie de Damas à Petra.

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ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

Le comte Durrieu a signalé l'an dernier à l'Académie, ainsi qu'à la société de l'Histoire de Paris, un document d'archives publié en Italie et relatif à un arrangement conclu, en 1269, par trois Français, alors étudiants à Bologne, au sujet de livres. que l'on devait faire parvenir à l'un de ces Français à Paris. M Maurice Prou vient de faire remarquer à M. Durrieu que, dans ce document, en lisant un u à la place d'un n, ce qui est légitime, car les deux lettres sont pareilles de forme dans les écritures du moyen âge, on trouvait un nom très célèbre de notre ancienne littérature. En tenant compte de l'observation de M. Prou, M. Durrieu estime que d'après l'analyse minutieuse du document et sa confrontation avec d'autres sources d'information, il est permis de conclure que le fameux poète français Jean de Meun, l'auteur de la seconde partie du Roman de la Rose, a été dans sa jeunesse étudier en Italie, particularité de l'existence du poète totalement ignorée jusqu'ici. Le document montre outre que Jean de Meun a été en relation, à Bologne, avec l'enlumineur Oderisi da Gubbio que Dante a connu de son côté, ce qui établit comme un point de rapprochement entre un des auteurs de notre français Roman de la Rose et l'immortel chantre de la

Divine Comédie.

en

M. Diehl lit un mémoire sur Thessalonique et les invasions slaves en Macédoine au VIe et au VIIe siècle.

L'empire byzantin, comme l'empire romain d'Occident, a connu la crise de l'invasion barbare. S'il en a en apparence moins souffert, si des royaumes nouveaux ne se sont point, comme en Occident, fondés sur ses ruines, cependant de profonds chan

gements en sont résultés dans l'ethnographie de la péninsule des Balkans.

L'histoire de Thessalonique au Vie et au VIIe siècle montre un curieux épisode de cette grave transformation. Le livre des Miracles de saint Démétrius, écrit au VIIe siècle par des témoins des événements, raconte de manière pittoresque les assauts que, pendant cent ans, Avars et Slaves tentèrent contre la grande ville macédonienne. Ils échouèrent, mais tout le pays avoisinant fut profondément slavisé, et, avec la Macédoine, la Thessalie et la Grèce. Ce n'est que lentement que l'hellénisme assimila les barbares, comme les GalloRomains assimilèrent les Francs. Et la résistance de Thessalonique n'aida pas peu à maintenir le foyer d'hellénisme, d'où devaient se répandre dans le monde slave la foi orthodoxe et la civilisation.

Ces événements peu connus, peu étudiés, montrent un aspect important de l'histoire byzantine; ils font connaître aussi la mentalité des hommes de ce temps et l'atmosphère miraculeuse où ils vivaient, dans l'attente et l'espoir du secours que leur apporterait le patron de Thessalonique, saint Démétrius.

27 octobre. M. le Dr Capitan communique l'étude technique qu'il a faite des collections préhistoriques recueillies par M. le colonel Gadel, à 550 kilomètres au Nord de Tombouctou et par M. Brévié dans la région du HautSénégal au Nord de Kayes. Ces pièces, provenant de six groupes de gisements, comprennent des haches quaternaires, les plus anciennes en formes d'amande, identiques à celles d'Europe; puis des types, jusqu'ici inédits en Afrique, correspondant au plus

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vieux néolithique d'Europe; et enfin des haches polies recueillies sur l'emplacement de villages antiques. D'où la conclusion déduite de l'étude de ces pièces, qu'il y a eu en Afrique centrale de très anciennes populations, probablement de chasseurs errants, se servant de la hache plate lancéolée ou en amande; d'autres populations, beaucoup plus récentes et déjà plus avancées, ayant, probablement vers le cinquième millénaire av. J.-C., utilisé un outillage nouveau (tranchets, haches néolithiques taillées et pics); et enfin, plus tard, des sédentaires agriculteurs, employant la hache polie et le moulin à grains sous forme de meules dormantes. C'est un exemple des données d'ordre général que peut fournir l'étude systématique des objets archéologiques.

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PUBLICATIONS DE L'ACADÉMIE.

Chartes et diplômes relatifs à l'histoire de France publiés par les soins de l'Académie des Inscriptions et BellesLettres. Recueil des Actes de Philippe Auguste, roi de France, publié sous la direction de M. Elie Berger, membre de l'Institut, par M. H.-François Delaborde, professeur à l'Ecole des Chartes. Tome I, années du règne I à XV (1er novembre 1179-31 octobre 1191). Un vol. in-4, Paris, Imprimerie Nationale, MDCCCCXVI.

Fondation Piot, Monuments et Mé

moires. Tome XXII, Fascicule 1 (n° 40 de la collection), in-4, Paris, E. Leroux, 1916.

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Sommaire de ce fascicule: Georges Perrot, par M. R. de Lasteyrie et Max. Collignon. I. Le Couteau de Gebel-el-Arak, étude sur un nouvel objet préhistorique acquis par le Musée du Louvre, par M. Georges Bénédite.

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CHRONIQUE DE L'INSTITUT.

La séance publique annuelle des cinq Académies a été tenue le 25 octobre 1916, sous la présidence de M. Henri Joly.

Le programme de la séance était le

suivant :

Discours du Président de l'Institut.

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Perrette

Rapport sur le concours de 1916 pour le prix fondé par M. de Volney et proclamation du prix. Baudoche, par M. le comte Paul DURRIEU, délégué de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. - Un Chapitre de la Guerre navale, par

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Le tome XVIII des Mémoires (Izviestia) contient les articles suivants : Riezanov, La théorie des déclamations scolaires d'après des Poétiques manuscrites (il s'agit de déclamations ou de drames joués naguère en Petite-Russie dans les écoles inspirées ou dirigées par les Jésuites). Markov. La légende de Jérusalem dans le Livre bleu (ce livre bleu qui n'a rien de diplomatique est un ancien recueil de légendes spirituelles). Istomine, Les rédactions de la Tolkovaïa Paleia (on appelle Paleia des recueils de textes du moyen âge relatifs à l'interprétation de l'Ancien Testament). J. Mikkola, La chronologie turque-bulgare. Sipovsky, Notes sur l'esprit national dans la Russie du XVIIIe siècle. Markov, Gogol dans la littérature de la Russie galicienne. - Parkhomenko, Les trois centres de l'ancienne Russie (ces trois centres étaient Kiev, Novgorod-la-Grande et Tmoutorakan). A. de Vitte, La légende de Schtilo,

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Gla

bourgmestre de Novgorod. golov, Contribution à l'étude des Satires de Kantemir (étudie particulièrement l'influence de Boileau et de La Bruyère). Solovine, L'influence de la langue et des images bibliques dans les poésies de Lomonosov. latsimirsky, Contribution à l'étude des prières apocryphes dans la litté

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MM. R. DE LASTEYRIE. Les monuments du sanctuaire dans les Églises anglaises, p. 529.

A. PIGANIOL. La valeur historique des fastes, p. 536.

CH.-V. LANGLOIS. Sermons parisiens de la première moitié du XIIIe siècle, deuxième et dernier article, p. 548.

NOUVELLES ET CORRESPONDANCE, p. 560.

LIVRES NOUVEAUX, p. 567.

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES, p. 569.

CHRONIQUE DE L'INSTITUT, p. 570.

TABLES DE L'ANNÉE 1916, p. 571.

PARIS

LIBRAIRIE HACHETTE ET CIE

79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79

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