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UNE MUSICIENNE.

DEUX MUSICIENS.

TROUPE DE DANSEURS.

DEUX MAITRES A DANSER.

DEUX PAGES dansants.

QUATRE CURIEUX DE SPECTACLES dansants.

DEUX SUISSES dansants.

DEUX MÉDECINS GROTESQUES.

MATASSINS1 dansants.

DEUX AVOCATS chantants.

DEUX PROCUREURS dansants.
DEUX SERGENTS dansants.
TROUPE DE MASQUES.
UNE ÉGYPTIENNE chantante.
UN ÉGYPTIEN chantant.

UN PANTALON chantant2.

CHOEUR DE MASQUES chantants.

SAUVAGES dansants.

BISCAYENS dansants.

La scène est à Paris.

Danseurs bouffons. Ce mot vient de l'espagnol, matachines. (MÉN.) 2 Pantalon, personnage de la comédie italienne, espèce de bouffon qui forme des danses grotesques avec des gestes violents et des postures extravagantes. (LAVEAUX.)

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC'.

ORONTE..

JULIE, fille d'Oronte 3.

ÉRASTE, amant de Julie 4.

NÉRINE, femme d'intrigue, feinte Picarde 5.
LUCETTE, feinte Gasconne".

SBRIGANI, Napolitain, homme d'intrigue 7.
PREMIER MÉDECIN.

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* Ce rôle fut joué une seule fois par le célèbre Lully. Cizeron Rival raconte que ce musicien ayant eu le malheur de déplaire au roi, il essaya de rentrer dans ses bonnes grâces, en jouant devant lui le rôle grotesque de Pourceaugnac. Cette idée réussit : car, à la fin de la pièce, après avoir longtemps couru sur le théâtre pour éviter les apothicaires, étant serré de trèsprès, il ne trouva d'autre moyen de leur échapper que de sauter au milieu du clavecin qui était dans l'orchestre. Il s'y enfonça jusqu'au col, en sorte qu'on ne voyait plus que sa tête au milieu des débris. La gravité du roi ne put tenir contre cette folie, et Lully fut pardonné, dit Cizeron Rival, en faveur de la nouveauté. (Voyez les Récréations littéraires, page 65.)

DE POURCEAUGNAC1.

ACTE PREMIER.

SCÈNE I.

ÉRASTE, UNE MUSICIENNE, DEUX MUSICIENS CHANTANTS, PLUSIEURS AUTRES JOUANT DES INSTRUMENTS; TROUPE DE DANSEURS.

ÉRASTE, aux musiciens et aux danseurs.

Suivez les ordres que je vous ai donnés pour la sérénade. Pour moi, je me retire, et ne veux point paraître ici.

'Cette pièce, composée pour le roi, fut jouée devant lui à Chambord, au mois de septembre 1669, et représentée sur le théâtre du Palais-Royal, le 15 novembre de la même année. Ce fut à cette représentation que la troupe de Molière prit pour la première fois le titre de troupe du roi. (C.) — L'idée principale de Pourceaugnac est tirée, soit des Facétieuses journées*, de Gabriel Chapuis, soit des Repues franches, de Villon, soit encore des Nouveaux Contes à rire, ou des Contes du sieur d'Ouville. Mais l'auteur de l'Histoire générale des larrons ** est peut-être celui qui a le mieux indiqué ce sujet. Quoi qu'il en soit, cette idée, si souvent copiée, avait été, au douzième siècle, le sujet d'un charmant fabliau, connu sans doute des Italiens et de Villon, et que Molière lui-même avait pu lire, puisqu'il est rapporté en partie dans le sommaire des œuvres de cent vingt-sept poëtes français, par le président Claude Fauchet. Il est également possible que Molière ait été inspiré par la lecture de Plaute, où l'on trouve une scène à peu près pareille. (Voyez les Ménechmes.) (A.-M.)

* Journée 111, nouvelle X.

** Histoire générale des larrons, 3 vol- in-12; Paris, 1639, t. I, p. 20,

MOLIÈRE.

T. III.

2

SCÈNE II.

UNE MUSICIENNE, DEUX MUSICIENS CHANTANTS; PLUSIEURS AUTRES JOUANT DES INSTRUMENTS; TROUPE DE DANSEURS.

(Cette sérénade est composée de chant, d'instruments et de danse. Les paroles qui s'y chantent ont rapport à la situation où Éraste se trouve avec Julie, et expriment les sentiments de deux amants qui sont traversés dans leurs amours par le caprice de leurs parents.)

UNE MUSICIENNE.

Répands, charmante nuit, répands sur tous les yeux
De tes pavots la douce violence;
Et ne laisse veiller en ces aimables lieux
Que les cœurs que l'amour soumet à sa puissance.
Tes ombres et ton silence,

Plus beaux que le plus beau jour,
Offrent de doux moments à soupirer d'amour.

PREMIER MUSICIEN.

Que soupirer d'amour

Est une douce chose,

Quand rien à nos vœux ne s'oppose !
A d'aimables penchants notre cœur nous dispose ·
Mais on a des tyrans à qui l'on doit le jour.

Que soupirer d'amour

Est une douce chose,

Quand rien à nos voeux ne s'oppose.

SECOND MUSICIEN.

Tout ce qu'à nos vœux on oppose

Contre un parfait amour ne gagne jamais rien :
Et pour vaincre toute chose

Il ne faut que

s'aimer bien.

TOUS TROIS ENSEMBLE.

Aimons-nous donc d'une ardeur éternelle :
Les rigueurs des parents, la contrainte cruelle,
L'absence, les travaux, la fortune rebelle,
Ne font que redoubler une amitié fidèle.

Aimons-nous donc d'une ardeur éternelle :

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