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vernement; mais que quand il eut acquis des forces, les Souverains se trouvèrent réduits à l'embrasser. Cela peut nous faire conclure que si nos adversaires étaient eux-mêmes assez forts, ils emploieraient. ła violence pour nous rendre incrédules.

tre dans l'Eglise. Mais nous n'avons pas besoin de ce soupçon pour peser la valeur de ce qu'il a du. 7.° Enfin, Mosheim a été plus judicieux et plus équitable dans un autre endroit du même ouvrage, Hist. Christ. sect. 4, §. 1, notes; il s'attache à prouver que les causes de la persécution de Diocletien et Que penser encore lorsque les Maximien furent, 1.° les impostu- Protestans veulent nous faire envires des Prêtres Païens et des Arus-sager les cruautés exercées contre pices, qui assurèrent à ces deux les Catholiques par les Vandales en Empereurs que la présence des Afrique, comme une représaille de Chrétiens empêchait les dieux d'a- celles que les Empereurs avaient. gréer les sacrifices, et de rendre mises en usage contre les Donatiscomme autrefois des oracles; 2. les tes, les Ariens, et d'autres sectes. artifices des Philosophes, qui leur Hérétiques? A la vérité, le Roi persuadèrent que les Chrétiens Hennéric allégua ce prétexte dans avaient changé la doctrine de leur un de ses Edits rapporté par Victor maître, que Jésus-Christ n'avait de Vite, de Persec. Vandal., 1.. jamais défendu de rendre un culte 4, c. 11; mais y avait-il la moinanx dieux; 3. l'ambition de Maxi-dre apparence de justice? Les secmien, qui, possédé du projet de se tes poursuivies par les Empereurs, rendre seul maître de l'Empire, avaient excité l'indignation publicraignait que les Chrétiens ne se que par les séditions, les violences, rangeassent du parti de Constance les voies de fait dont elles s'étaient Chlore et de Constantin son fils, servies pour répandre leurs erreurs; qui leur avaient toujours été favo-nous l'avons fait voir en parlant rables. Que ces causes soient réel de chacune en particulier. Mais par les ou imaginaires, aucune ne peut quels attentats les Catholiques Afrifaire déshonneur aux Chrétiens, ni cains avaient-ils allumé la fureur former aucun préjugé contre leur des Vandales? Jamais les Empeconduite. reurs n'avaient exercé contre auIl ne serait pas plus difficile de cune seete hérétique les meurtres montrer l'innocence des Chrétiens les massacres, les tortures par suppliciés par milliers dans la Per-quels les Vandales signalèrent leur se, que celle des victimes de la barbarie. On ne peut lire sans frébarbarie des Empereurs Romains. mir la relation qu'en a faite Victor On ne peut pas former contre les de Vite, témoin oculaire. Its tourpremiers des accusations mieux prou-mentaient les Catholiques uniquevées que contre les seconds. Déjà ment à cause de leur croyance, et. ecux qui les calomnient se réfutent pour les forcer à professer Ariamutuellement; les uns disent que nisme; les Empereurs avaient sévi les Chrétiens ont été turbulens et contre les Hérétiques à cause de séditieux dès leur origine, les autres | leur conduite turbulente et sédiprétendent que le Christianisme s'é- tieuse. Comme les Protestans ont tablit d'abord dans le silence, à imité les procédés de ces Sectaires. Vinsçu des Empereurs et du Gou-pour s'établir, et qu'il a souvent

les

fallu les réprimer les armes à la main, ils se croiront toujours en droit comme les Vandales, de nous exterminer, s'ils le pouvaient, sous prétexte de représailles.

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II le prouva dans son Traité du Don de la persévérance, qui est um de ses derniers ouvrages, et il l'avait déjà fait dans son Livre de Corrept. et gratia, chap. 16. C'est aussi la doctrine confirmée par le deuxième Concile d'Orange, can. 25, et par le Concile de Trente,

PERSÉVÉRANCE, courage et constance d'une âme qui persiste dans la pratique de la vertu, mal-sess. 6, chap. 11. gré toutes les tentations et les obstacles qui s'y opposent. On nomme persévérance finale le bonheur d'un homme qui meurt dans l'état de grâce sanctifiante.

per

Dans ce même Livre de Corrept. et gratiâ, c. 12, n. 34, S. Augustin met une différence entre la grâce de persévérance accordée aux, Anges et à l'homme innocent, et On peut donc envisager la celle que Dieu donne actuellement, sévérance de deux manières, l'une aux prédestinés; la première, ditpurement passive, et c'est la mort il, donnait à Adam le pouvoir de de l'homme en état de grâce. Ainsi persévérer s'il le voulait, et il la les enfans qui meurent après avoir nomme adjutorium sine quo; la reçu le baptême et avant l'usage seconde rend l'homme formellede raison, les adultes qui sont tirés ment persévérant, et il l'appelle de ce monde immédiatement après adjutorium quo. En effet, dès que avoir reçu la grâce de la justifica- le don de la persévérance finale tion, reçoivent de Dieu cette per- renferme la mort en état de grâce, sévérance passive. L'autre, que avec ce secours il est impossible, l'on peut nommer persévérance ac- que le juste ne persévère pas, puistive, est la correspondance de l'hom-que par la mort il est irrévocableme aux grâces que Dieu lui donne ment fixé dans l'état de justice. pour continuer à faire le bien et à « Ainsi (dit le Saint Docteur) s'abstenir du péché. Celle-ci dépend» Dieu a pourvu à la faiblesse de de l'homme aussi-bien que de Dieu;» la volonté humaine, en la tourmais il ne dépend pas de lui d'être» nant au bien irrésistiblement et tiré de ce monde au moment qu'il >> invinciblement, ibid. n. 38. Mais est en état de grâce. » tant que l'homme est dans cette Pélage pensait que l'homme peut vie, on ne sait pas s'il a reçu le persévérer jusqu'à la fin dans la » don de la persévérance, puisqu'il pratique de la vertu, par les seules» peut toujours tomber; celui qui forces de la Nature, ou du moins»> ne persévère point jusqu'à la fin, avec le seul secours des lumières» ne l'a certainement pas reçu. » que la foi lui fournit les semi-Pé- De dono Persev. c. 1. lagiens étaient dans le même sen- Lorsque certains Théologiens ont timent. S. Augustin soutint con- voulu appliquer à toute grâce actr'eux, avec l'Eglise Catholique, tuelle intérieure ce que S. Augustin que l'homme a besoin pour cela a dit de la persévérance finale, et d'une grâce particulière et spéciale, donner la distinction entre adjutodistinguée de la grâce sanctifiante, rium quo et adjutorium sine quo, et que cette grâce ne manque ja- comme la clef de toute la doctrine mais aux justes que par leur faute. de ce Père touchant la grâce, ils

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ont abusé grossièrement de la cré- | cette doctrine; le Docteur Arnaud dulité de lears prosélytes; ils ont en a fait voir les funestes consévoulu persuader que la volonté hn-quences dans l'ouvrage intitulé maine sous l'impulsion de la gràce Le Renversement de la morale de actuelle, u'agit pas plus que le juste Jésus-Christ, par les erreurs des mourant avec la grâce sanctifiante, Calvinistes, touchant la Justificaet qu'elle est dans un état purement tion. Vainement Basnage a fait passif; jamais S. Augustin n'a en-tous ses efforts pour eur pallier seigné cette absurdité. Pabsurdité, Histoire de l'Eglise,

De sa doctrine on conclut avec 1. 26, c. 5, §. 3: il n'a fait que raison que le don de la persévérance | la déguiser sous un verbiage ininfinale renferme, 1.° une providence telligible qui ne sauve aucun des et une protection spéciale de Dieu, inconvéniens; et il abuse de quelqui écarte des justes tout danger ques passages des Pères, auxquels et toute occasion de chute, parti-il donne un sens faux et contraire culièreurent à l'heure de la mort. à leur intention. Voyez INAMIS2. Une suite de grâces actuelles SIBLE. efficaces auxquelles l'homme ne ré

siste jamais, et sur-tout une grâce

PERSONNE, substance indiviefficace au dernier moment de la duelle d'une nature raisonnable ou vie; cette double faveur est cer-intelligente. C'est la définition tainement un don très-précieux.qu'en a donnée Boëce, et qui a été Les Théologiens sont donc bien adoptée par les Théologiens. fondés à soutenir, comme S. Augustin, que le juste ne peut pas mériter ce don en rigacur, de condigno; mais qu'il peut s'en rendre digne en quelque manière, de congruo, et l'obtenir de Dicu par ses prières, par ses bonnes œuvres, par sa soumission et sa confiance.

On prétend que le latin persona, dans l'origine, a signifié le masque des Acteurs dramatiques; ceux-ci sont quelquefois appelés personati, parce que leur masque était l'image du personnage qu'ils représentaient sur la scène. Les Grecs se servaient du mot Пgorezor, qui désigne à la lettre ce qui est sous nos yeux.

Sur cette question de la persévérance finale, les Protestans sont Les êtres purement corporels, partagés. Les Arminiens soutien- tels qu'une pierre, une plante, un nent que le juste le mieux affermi animal, ne sont point nommés perdans la foi et dans la prété, peut sonnes; mais substances ou suptoujours tomber; cet article de leur póts, hypostases, supposita; de doctrine a été condamné par le même le mot personne ne se dit Synode de Dordrecht. Conséquem-point des universels, des genres, ment les Gomaristes, attachés à des espèces, mais seulement des ce Synode, prétendent que la natures singulières, des individus; grâce du juste est inamissible, qu'ilor, la notion d'individu ou de per ne peut jamais la perdre totale-sonne se conçoit de deux manières; ment et finalement d'où il suit positivement, comme quand on que sa persévérance est nou-seule- dit que la personne doit être le ment infaillible, mais nécessaire. principe total de l'action, parce M. Bossuet, Hist. des Variat. que les Philosophes appellent une 124, a démontré l'impiété de personne toute substance à laquelle

le

on attribue quelque action; et néga- plicable. On y a été forcé pour ré-
tivement, quand on dit, avec les primer la témérité des Hérétiques,
Thomistes, qu'une personne con- qui se servaient à ce sujet d'un
siste en ce qu'elle n'existe pas dans langage erroné et contraire à l'E-
un autre être plus parfait.
criture-Sainte. Les Sociniens eux-
mêmes nous réduisent à cette néces-
sité, en soutenant que le Père,
Fils et le St.-Esprit sont seulement
trois dénominations ou trois aspects,
différens d'une seule et même nature
divine individuelle; non-seulement
cette explication ne se trouve point.
dans l'Ecriture-Sainte, mais elle y
est formellement contraire. Voyez
TRINITÉ.

Ainsi un homme, quoique composé de deux substances différentes, de corps et d'esprit, ne fait pourtant pas deux personnes, puisqu'aucune de ces deux parties ou substances, prise saparément, n'est le principe total d'une action; lorsque nous agissons, c'est le corps et l'âme réunis qui agissent, et l'homme entier n'existe point dans un autre être plus parfait que lui.

non

Voici un passage de Saint AuEn parlant de Dieu, nous som- gustin que les Sociniens et les Inmes forcés de nous servir des mê- crédules ont affecté de remarquer, mes termes qu'en parlant des hom- 1. 5, de Trinit. c. 9. « Nous disons mes, parce que les langues ne nous» une essence et trois personnes, en fournissent point d'autres; com- » comme ont fait plusieurs auteurs me la révélation nous fait distin-» latins respectables qui n'ont point guer en Dieu, le Père, le Fils et le» trouvé d'autre manière plus proSaint-Esprit, il a fallu les appeler » pre à exprimer ce qu'ils ententrois personnes, puisque ce sont» daient... Mais ici le langage hutois êtres subsistans et intelligens,» main se trouve très-défectueux; dont l'un ne fait pas partie de l'au-» on a dit trois personnes, tre, et qui sont chacun un principe» pas pour exprimer quelque chod'action. Les Grecs ont donc dis->se, mais pour ne pas demeurer tingué en Dieu trois hypostases,» muet. » Donc, reprennent nos reis Yortis et ensuite trois per- adversaires, tout ce que l'on dit sonnes, Tgìx Torna. Mais il est des personnes divines, n'est qu'un clair qu'à l'égard de Dieu, le mot de verbiage vide de sens. personne ne présente pas exactement la même notion qu'à l'égard de l'homme; trois personnes humaines sont trois hommes, ou trois natures humaines individuelles; en Dieu les trois personnes sont une seule nature divine, un seul Dieu. S. Aug. Epist. 169, ad Evod.

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Nous convenons que ces expressions ne nous donnent pas une notion claire, mais elles nous donnent du moins une idée confuse puisqu'elles signifient trois êtres subsistans, et principes des opérations divines. S. Augustin n'a pas voulu dire autre chose, puisqu'il n'est Vainement les Sociniens disent aucun des Pères qui ait parlé de la que l'on a eu tort d'introduire ce Sainte Trinité d'une manière plus langage, de se servir, en parlaut nette et plus exacte que lui. Nous de Dieu, du terme de personne, sommes dans le même embarras à qui n'est point dans l'Ecriture-l'égard de tous les attributs de la Sainte, de vouloir ainsi expliquer Divinité, et c'est une des objec

un mystère essentiellement inex- tions que font les Athées contre la

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disaient-ils,

de raison, parce que,
c'est notre propre foi actuelle qui

notion de Dieu : ils disent que nous avons tort d'affirmer que Dieu est bon, juste, sage, puisque ces ter-nous sauve par le baptême; 2.° qu'on mes expriment des qualités humai- ne devait point batir d'Eglise, mais nes qui ne conviennent point à Dieu. au contraire les détruire; que les Les Sociniens sont-ils de même avis prières sont aussi bonnes dans une que les Athées? V. ATTRIBUTS. Hôtellerie que dans une Eglise, et En parlant du mystère de l'in- dans une Etable que sur un Autek; carnation, nous disons qu'en Jésus-3.° qu'il fallait brûler toutes les Christ il y a deux natures très-dis- Croix parce que les Chrétiens tinguées, la nature divine et la doivent avoir en horreur tous les nature humaine; que ce ne sont instrumens de la Passion de Jésus¬ pas néanmoins deux personnes; Christ leur chef; 4.o que Jésusmais une seule personne divine; Christ n'est pas réellement présent parce qu'en Jésus-Christ la nature dans l'Eucharistie; 5.o que les humaine n'est point un principe sacrifices, les aumônes et les priètotal d'action; mais qu'elle existe res ne servent de rien aux morts. avec une autre nature plus parfaite. Plusieurs Auteurs les ont aussi Ainsi, de l'union de la nature hu-accusés de Manichéisme, et il pamaine avec la nature divine, il raît que ce n'est pas à tort, puisrésulte un seul individu où un tout qu'il est prouvé qu'ils admettaient qui est un principe d'action: tout deux principes comme les anciens ce que fait l'humanité en Jésus-Manichéens. Roger de Hoveden Christ, c'est la personne divine dans ses Annales d'Angleterre, dit qui l'opère; et c'est pour cela que qu'à l'exemple des disciples de ces opérations sont appelées Thean-Manès, les Petrobrusiens ne rédriques ou Deiviriles. V. THÉAN-cevaient ni la Loi de Moïse, ni les Prophètes, ni les Psaumes, ni l'ancien Testament. Radulphe Ardens, PÉTILIENS. V. DONATISTES. Auteur de l'onzième siècle, rapporte que les Hérétiques d'Agénois

DRIQUE.

PETITS-PÈRES. Voyez Au-se vantent de mener la vie des

GUSTINS.

Apôtres, de ne point mentir et de ne point jurer; qu'ils condamnent l'usage des viandes et du mariage; qu'ils rejettent l'ancien Testament et une partie du nouveau; et ce qui est de plus terrible, qu'ils ad

PETROBRUSIENS, Disciples de Pierre de Bruys, Hérétique, né en Dauphiné, qui enseigna ses erreurs vers l'an 1110; sa secte se répandit dans les Provinces méri-mettent deux Créateurs; qu'ils didionales de France.

Pierre le Vénérable, Abbé de Cluny, qui vivait dans le même temps, a fait contre les Petrobrusiens un ouvrage, dans la préface duquel il réduit leurs erreurs à cinq chefs principaux; 1.0 ils niaient que le baptême soit nécessaire, ni même utile aux enfans avant l'âge

sent que le Sacrement de l'Autel n'est que du pain tout pur; qu'ils méprisent le baptême; qu'ils rejettent le dogme de la résurrection des morts. Or, ces Hérétiques d'Agénois, qui furent ensuite nommés Albigeois, étaient de vrais Manichéens, comme l'a prouvé Bossuet, Hist. des Variat. 1. 11, n. 17 et suly

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