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drait placer une Salle d'Asile ouverte par le dépositaire d'une souscription, ou par des communautés autorisées par le Gouvernement. Ces communautés, quoiqu'elles soient des êtres collectifs, peuvent agir comme personnes privées en se conformant aux lois.

Fondation des Asiles-Pensions.

23. Après les fondations communales et particulières, viennent les Asiles-Pensions offerts au public par des Maîtres qui font profession de cette industrie.

Un local proportionné au nombre d'élèves qu'ils espèrent, local assuré en leur possession par un bail passé à leurs risques et périls, ou par un titre, s'ils en sont propriétaires, la confiance du public, l'étude de la méthode que nous exposerons dans la deuxième partie de ce Manuel, tels sont les moyens d'organisation de la Salle d'AsilePension.

Fondations d'origine mixte.

24. Ces trois origines sont les seules d'où puisse dériver l'organisation des Salles d'Asile; néanmoins, il faut admettre que très souvent elles seront d'origine mixte, c'est à dire qu'elles seront fondées par des Maîtres, comme Pensions, et soutenues par des subventions de particuliers et de communes, ou fondées par des particuliers et subventionnées par la commune, ou fondées par la commune et subventionnées par des particuliers.

Ces diverses combinaisons vont être exposées dans le paragraphe suivant.

Avantages et inconvéniens de ces diverses origines; Conciliation de plusieurs avantages par voie d'abonne

ment.

25. Les Salles d'Asile exclusivement communales sont complétement en la puissance de l'Autorité publique; elles seront surveillées par un Comité local et par un Comité d'arrondissement, dont l'organisation sera ci-après indiquée, conformément à la Loi, avec les modifications néces saires à la spécialité des Salles d'Aşile (art. 17 et suivans de la Loi du 28 juin).

Les Salles d'Asile exclusivement particulières seront gouvernées selon les intentions des personnes qui feront les frais de leur fondation. Ces personnes auront le choix des Directeurs, à la seule condition de les prendre parmi les Maîtres autorisés à exercer, et elles auront en outre, de droit, l'administration économique et la responsabilité entière de la Salle d'Asile qui leur appartient.

Les Salles d'Asile exclusivement Pensions s'organiseront d'elles-mêmes par des Maîtres autorisés qui s'offriront à la confiance du public, comme pour toute autre profession industrielle.

Chacun de ces trois moyens d'organisation, pris isolément et exclusivement, présente des inconvéniens qu'on peut éviter ou adoucir, et des avantages dont on peut plus ou moins largement profiter, en faisant alliage de plusieurs de ces origines par des concessions de subventions à tels ou tels Établissemens.

Étudions ces diverses situations :

26. Les Salles d'Asile communales présentent une espérance de durée que les Établissemens particuliers ne

peuvent offrir, même par une fondation dont le capital est toujours sujet à périr.

Mais, à côté de cet avantage sous le rapport essentiel de la perpétuité, se trouve l'inconvénient de la mobilité des Administrations communales, et de l'indolence des Maîtres, qui ne comptent que trop souvent sur l'indulgence des fonctionnaires par lesquels ils ont été choisis.

Tel Maître a été désigné par tel Magistrat, ou par tel Conseil municipal ; il est, au contraire, vu de mauvais ceil par les fonctionnaires qu'amène l'élection, subséquente : un remplacement est provoqué, était-il nécessaire ?

Ou bien le Maître se repose sur l'appui de ceux qui l'ont choisi et qui doivent aussi l'inspecter; il fera tout juste ce qu'il faut pour n'être pas congédié, mais rien de ce qu'il faudrait pour devenir l'ami des enfans l'homme de confiance des parens, la providence de la com

mune.

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Le Manuel doit signaler ces inconvéniens pour qu'on les évite; ils seront neutralisés si les Comités communaux et d'arrondissement, en exerçant une surveillance réelle et assidue, veulent défendre ces Établissemens des abus de l'Autorité locale, ou de l'indolence et de l'insuffisance des Directeurs.

27. Les Salles d'Asile particulières présenteront les avantages et les inconvéniens inverses : l'activité du Maître sera soutenue par le zèle du fondateur, mais l'existence de l'Établissement sera précaire et dépendra d'une seule volonté. Le plus souvent, ces Établissemens, fondés par des personnes riches et généreuses, seront administrés de la manière la plus convenable, dirigés par des Maîtres de choix et soutenus avec générosité; mais il faudra profiter de cette bienfaisance avec d'autant plus

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d'empressement, qu'elle sera plus susceptible de cesser subitement et d'échapper sans retour.

28. Les Salles d'Asile-Pension auront aussi leur utilité, notamment celles qui recevront les enfans des familles aisées. Quant à celles qui n'auront pas le moyen de se soutenir par le prix d'écolage, leur existence sera continuellement menacée, à moins qu'elles ne soient adoptées par un particulier ou par une commune dans ce dernier cas, elles deviendront communales, et perdront le titre et le caractère d'Écoles privées.

29. Lorsqu'une Salle d'Asile se sera fait connaître sous des rapports avantageux, les communes et les bienfaiteurs pourront consolider son existence en y faisant admettre un certain nombre d'enfans pour un certain prix, ou, ce qui revient au même, en faisant, avec le Directeur, une convention ou contrat d'abonnement annuel..

Lorsque cet abonnement est fait par un particulier, il peut se procurer la satisfaction de donner l'éducation à des enfans indigens, sans être obligé de prendre la charge et la direction d'un Établissement public. Lorsque la subvention est fournie par une commune, l'Instituteur privé, devenant communal, devra être confirmé à ce titre par le Comité d'arrondissement, et l'acte des conventions consenties entre le Maire et le Maître d'École devra être revêtu de l'approbation du Conseil municipal, du Préfet et du Ministre.

Les subventions concédées à titre d'abonnement devront toujours être de brève durée, afin que les habitans puissent posséder un moyen d'émulation envers le Maître, en lui faisant comprendre que la concession de secours qui lu

est faite n'a lieu que sous certaines conditions, et qu'elle peut échapper chaque année si les conditions n'ont pas été ponctuellement remplies.

On ne peut trop appeler l'attention des Fondateurs et des Administrations sur l'utilité des subventions données

à propos. Telle École communale qui languirait peut être vivifiée tout à coup par l'accomplissement de telle ou telle condition imposée par un particulier. « Je donne tant, si vous voulez faire telle chose, ou vous conduire de telle manière, » est une stipulation qui peut motiver un effort généreux de la part d'un honorable citoyen. Telle autre fois, une École qui se serait fermée si elle avait conservé le caractère d'École privée, pourra se soutenir avec l'appui d'une modique subvention. C'est une des attributions éminentes des Conseils municipaux que celle de décider s'il convient de recevoir ou d'accorder des libéralités qui doivent avoir influence sur les moyens d'instruction primaire dans chaque commune.

Perpétuer une Salle d'Asile-Pension par une subvention annuelle;

Empêcher la clôture d'une Salle d'Asile particulière par un secours donné à propos;

Accepter une libéralité faite avec condition influente sur le régime de tel ou tel Établissement communal;

Représenter envers l'Autorité supérieure les intérêts de l'enseignement dans une commune; faire valoir auprès des Comités d'arrondissement, du Recteur et du Préfet tout ce qui peut motiver la concession d'une subvention, ou l'acceptation d'une libéralité ;

C'est assurément s'occuper des plus précieux intérêts d'une commune.

Tout abonnement qui doit avoir pour effet de convertir une Ecole privée en Ecole publique, et un Instituteur

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