Images de page
PDF
ePub

loit, nous être, dans tous nos besoins, d'un secours merveilleux !

SCAPIN.

J'ai fait de grands sermens de ne me mêler plus du monde, mais, si vous m'en priez bien fort tous deux, peut-être

OCTAVE, l'interrompant.

Ah! s'il ne tient qu'à te prier bien fort pour obtenir ton aide, je te conju e, de tout mon cœur, de prendre la conduite de notre barque!

SCAPIN, à Hyacinte.

Et, vous, ne dites-vous rien?

HYACINTE.

Je vous conjure, à son exemple, par tout ce qui vous est le plus cher au monde, de vouloir serviz

notre amour!

SCAPIN.

Il faut se laisser vaincre, et avoir de l'humanité... Allez, je veux m'employer pour vous.

Crois que....

Chut!....

OCTAV E.

SCAPIN, l'interrompant.

(A Hyacinte.) Allez-vous-en, vous, et

soyez en repos.

(Hyacinte s'en va.)

SCENE I V.

OCTAVE, SCAPIN, SILVESTRE.

Er

SCAPIN, à Octave.

vous, préparez-vous à soutenir avec fermeté l'abord de votre pere.

OCTAV E.

Je t'avoue que cet abord me fait trembler, par avar.ce, et j'ai une timidité naturelle, que je ne saurois vaincre.

SCAPIN.

Il faut pourtant paroître ferme au premier choc, de peur que, sur votre foiblesse, il ne prenne le pied de vous mener comme un enfant. Là, tâchez de vous composer par étude. Un peu de hardiesse, et songez à répondre résolument sur ce qu'il vous pourra dire.

OCTAVE.

Je ferai du mieux que je pourrai.

SCAPIN.

Cà, essayons un peu, pour vous accoutumer. Répétons un peu votre rôle, et voyons si vous ferez bien.... Allons; la mine résolue, la tête haute, les regards assurés.

OCTAVE, prenant peu à peu un air décidé.

Comme cela?

[blocks in formation]

Bon!... Imaginez-vous que je suis votre pere, qui atrive, et répondez-moi fermen.ent, comme si c'étoit à lui-même.... « Comment, pendard, vaurien, infâme, » fils indigne d'un pere comme moi, oses-tu paroître » devant mes yeux, après tes bons déportemens, après »le lâche tour que tu m'as joué, pendant mon ab

sence? Est-ce là le fruit de mes soins, maraud? est» ce là le fruit de mes soins, le respect qui m'est dû, » le respect que tu me conserves? ... » ( L'encourageant à répondre avec hardiesse.) Al ons donc! « Tu as l'in» solence, fripon! de t'engager sans le consentement de ton pere, de contracter un mariage clandestin? » Réponds moi, coquin! réponds moi Voyons un >> pcu tes beiles raisons ... » Ch! que diable, vous demeurez interdit!

C'est

tends.

OCTAVE.

que je m'imagine que c'est mon pere que j'en

SCAPIN.

Eh oui; c'est par cette raison qu'il ne faut pas être comme un innocent.

OCTAVE.

Je m'en vais prendre plus de résolution, et je répondrai fermement !

[blocks in formation]

SILVESTRE, appercevant Argante,

Voilà votre pere qui vient.

[blocks in formation]

SCAPIN, rappelant Octave qui a disparu.

HOLA! Octave, demeurez; Octave.... Le voilà

enfui.... Quelle pauvre espece d'homme!... Ne laissons pas d'attendre le vieillard.

SILVESTRE,

Que lui dirai-je ?

SCAPIN.

Laisse-moi dire, moi, et ne fais que me suivre.

( Ils se retirent au fond du Théatre.)

SCENE V I.

ARGANTE, SCAPIN ct SILVESTRE, dans le fond du Théatre.

ARGANTE, sé croyant seul.

A-T-ON jamais, our parler d'une action pareille à

celle-là ?

SCAPIN, à Silvestre.

Il a déja appris l'affaire, et elle lui tient si fort en tête que, tout seul, il en parle haut.

ARGANTE, se croyant seul.

Voilà une témérité bien grande!

SCAPIN, à Silvestre.

Ecoutons-le un peu.

ARGANTE, se croyant seul.

Je voudrois bien savoir ce qu'ils me pourront dire sur

ce beau mariage?

SCAPIN, à part.

Nous y avons songé.

ARGANTE, se croyant seul.

Tâcheront-ils de me nier la chose?

SCAPIN, part.

Non, nous n'y pensons pas.

ARGANTE, se croyant seul.

Ou s'ils entreprendront de l'excuser?

SCAPIN, à part.

Cela se pourra faire.

ARGANTE,

« PrécédentContinuer »