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POEME

SUR

L'EUCHARISTIE.

CHANT

I V.

La prefence réelle de JESUS-CHRIST dans l'Eu chariftie, confirmée par des miracles anciens & celebres, que les Peres de l'Eglife ont rapportez & approuvez dans leurs livres. Témoignages irreprochables de S. Cyprien, de S. Gregoire de Nazianze, de S. Öptat, de S. Ambroife, de S. Auguftin, & de S. Bernard fur ce fujet.

L.X.I X..

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Tu parles encor hautement

Par la langue de tes miracles.

N'eft-ce pas toy, Sauveur, dont l'invincible main
Marque en ce Sacrement ton pouvoir fouverain,
Imprime du refpect aux choses infenfibles,

Dans les plus grands perils donne un plus grand secours;
Et, par des chaifnes invisibles,

Arrefte la nature au milieu de fon cours

S. Greg. de Naz dans l'éloge fune bre de fa fœur Gor

gonie.

LXX.

N'eft-ce pas ta force infinie,
Qui dans une extrême langueur,

Sur ton autel rend la vigueur

Aux vœux de l'humble Gorgonie?

S. Aug. N'eft-ce pas toy, JESUS, dont le corps glorieux,

dans fon
dernier D'un enfant né fans voir ayant touché les

contre

yeux,

ouvrage Ouvre au jour inconnu fon aveugle paupiere ; Julien. Et de l'art des Humains prevenant les efforts,

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Fait voir qu'il eft feul la lumiere,

Et le vray Medecin des ames & des corps?

LXXI.

N'eft-ce pas toy, dont la puiffance

Affervit à tes volontez,

Des flots & des vents irritez

L'impitoyable violence?

En vain la vague au ciel élance fes bouillons.
Satyre avec ton Corps fend ces liquides monts.
Ton Corps porté par luy, le porte en fon naufrage.
Et l'ayant pris pour table en perdant fon vaiffeau,
Il éprouve au fort de l'orage,

Que ce Corps fut celuy qu'on vit marcher fur l'eau.

LXXII.

N'eft-ce pas toy, dont la justice,
Changeant les beftes en bourreaux,

S'en fait les miniftres nouveaux

D'un épouvantable supplice ?

Les animaux plus doux, aux Mortels fi foumis,
Deviennent des lions contre tes ennemis,

Déchirent en cent parts les larrons de ta gloire.
La troupe irraifonnable a pour toy des foldats;
Elle combat pour ta victoire;

Et l'humaine raison ne te reconnoist pas.

LX XIII.

Docteur humble, Athlete invincible,."
Grand Cyprien, hauffe ta voix,
Presche encore, comme autrefois,

Les miracles du Pain terrible.

Cet adorable Corps, pour venger fon mépris,
En cendre fe changeant frappe les yeux furpris,
Ou lance les éclairs d'une flamme celefte.

Et ce fang, qui nourrit fes faints adorateurs,
Devient un breuvage funefte,

Pour la punition de fes profanateurs.

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S. Bern

LXXIV.

JESUS nous cache fon visage.
Mais, tout invifible qu'il eft,

Il fait bien voir, quand il luy plaift,
Que luy feul eft dans ce nuage.

Cet Agneau tout-puiffant, par un de ses regards,
Du camp de Lucifer brife les étendarts,
Terraffe la fureur des puiffances funebres:

Et

par fon nom terrible, au pied de fes autels,
L'orgueil de ces Rois des tenebres

Eléchit honteufement fous la voix des Mortels.

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Lorsqu'elle regne dans les corps,.

Malgré fa rage & fes efforts,

Ployer fous fon bras redoutable..

Par luy des fiers demons un homme eft la terreur.-
Au feul bruit de fa voix ils fremiffent d'horreur,
Ils retombent enfin dans leur grotte profonde:
Et leur confufion fait paroiftre à nos yeux,

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Que s'ils font Princes de ce monde,
Celuy qui les domine eft le Prince des Cieux.

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LX XV I.

Mais qui peut dire, ou qui peut taire,
Comme CHRIST triompha par toy,
Bernard, dont l'intrepide foy

N'eut pour armes que ce Myftere ?

Ton œil étincelant d'une fainte fureur,

Tu prends le facré Corps, pour confondre l'erreur
D'un Prince feparé du fucceffeur de Pierre.
JESUS tonnant par toy, prononce son Arrest ;
JESUS le renverse par terre,

Et luy fait malgré luy faire ce qu'il te plaist.

LXXVII.

Vie de S.

Bernard.

Grand Louis, dont le diadême

Orna l'augufte fainteté,

Vie de S.
Louis.

Je voy ton humble Majesté

Rendre hommage à ce Roy fuprême.
Dreffant à fa grandeur, par un zele nouveau,
Sur un brillant autel un trône en ton vaisseau,
Dans un peril preffant, ta voix fa grace implore.
Il t'exauce, & tu fens que le Roy que tu fers,.
Eft le Dieu que le Ciel adore,

Qui te fauve des flots t'ayant tiré des fers

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