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couvrir à l'œil armé d'une loupe ces vésicules aériennes. Certainement on a pris pour vésicu→ les aériennes, ou les ganglions nerveux rangés à distances égales sur les deux côtés de la sangsue, ou les mamelons cutanés. Comme nous l'avons déjà exposé, les ganglions nerveux'ressemblent à peu de chose près au cerveau par les enveloppes, par les ramifications des vaisseaux sanguins à leur surface, excepté la substance médullaire plus solide; lorsqu'on a évacué cette substance, ils présentent une cavité qu'on a crụ s'ouvrir à l'extérieur. Pour les mamelons cutanés, ils ont chacun une cavité renfermant en plus ou moins grande abondance une humeur dont la viscosité et la transparence varient : cette cavité s'ouvre extérieurement; l'ouverture a des bords d'une grande sensibilité; il est très difficile et souvent impossible d'injecter par celte ouverture dans la cavité des mamelons les fluides les plus subtils.

Du systeme vasculaire.

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Le nombre, la situation, la marche', la terminaison, les espèces et les usages des vais

seaux sanguins ne sauroient être déterminés d'une manière précise. Les principaux troncs des vaisseaux sanguins sont peu connus jusqu'à présent; on en a découvert trois, deux latéraux et un dorsal; quelques auteurs ajoutent un quatrième nommé ventral.

Les vaisseaux sanguins latéraux sont au nombre de deux situés chacun sur la partie latérale de la sangsue; ils s'étendent depuis la tête jusqu'à l'extrémité postérieure; ils donnent l'un et l'autre en chemin faisant des branches qui se terminent sur les téguments et sur les organes internes par des ramifications très fines. Il est vraisemblable que plusieurs des ramifications des deux troncs communiquent entre elles; les autres fournissent les vaisseaux blancs sécrétoires et les vaisseaux blancs exhalants, tandis que les vaisseaux lymphatiques absorbants qui viennent de l'extérieur et de toutes les cavités internes se réunissent et forment les grands vaisseaux lymphatiques, lesquels s'abouchent avec un ou plusieurs troncs des vaisseaux sanguins pour y déposer tout ce qu'ils ont absorbé; c'est là que toutes les matières absorbées se mêlent intimement avec le sang, y subissent une espèce de fermentation qui donne pour

résultat les fluides excrétoires et sécrétoires, le suc nourricier ou réparateur.

Le sang jouit donc de deux mouvements, l'un entre ses molécules, nommé mouvement intestin, et l'autre attaché à toute sa masse, appelé mouvement progressif. Faites une petite ouverture à un des vaisseaux latéraux, le sang en sortira pendant un très court espace de temps, sans interruption, à la manière du sang qui s'échappe de l'ouverture faite à une veine de l'homme, et sans jaillir; il ne forme donc point de jets par intervalles égaux entre eux, et semblables à ceux qu'il fait lorsqu'il sort de l'artère de l'homme. Il y a lieu de présumer que le cours du sang est uniforme, et qu'il revienț continuellement au même point d'où il est parti; en conséquence il passe du tronc du vaisseau latéral droit par les ramifications de l'extrémité antérieure de ce tronc, pour entrer dans les ramifications de l'extrémité antérieure du tronc du vaisseau latéral gauche; de là il va de ce tronc par les ramifications de l'extrémité postérieure du vaisseau latéral gauche, pour se jeter dans les ramifications correspondantes du vaisseau latéral droit; enfin il revient dans le tronc de ce

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vaisseau latéral : ainsi il s'établit une vraie circulation du sang entre les deux vaisseaux latéraux. L'injection semble le prouver, puisqu'en injectant un des vaisseaux latéraux on injecte l'autre. Cependant si on lie le tronc d'un des vaisseaux latéraux, on ne le voit point se gonfler d'une manière sensible ni devant ni derrière la ligature; comme il existe des branches considérables qui communiquent d'un vaisseau latéral à l'autre, cela n'est pas surprenant.

Coupez en travers un des vaisseaux latéraux et même les deux, il s'en écoule une petite quantité de sang; presque aussitôt les bords de la plaie se resserrent et la sangsue ne cesse pas de vivre quelque temps. Cela semble nous confirmer que les anastomoses entre les deux vaisseaux latéraux sont dans leur longueur assez multipliées pour maintenir la circulation au-dessus et au-dessous des parties coupées. Au bout de sept ou neuf jours, quelquefois d'un mois, la constriction des bords de la plaie venant à cesser, il s'écoule plus ou moins de sang par l'ouverture des vaisseaux latéraux, et la sangsue ne tarde pas à mourir.

Mais quelle est la force qui fait mouvoir le sang dans les vaisseaux sanguins, la lymphe et

les matières absorbées, dans les vaisseaux lymphatiques, et les fluides sécrétoires et excrétoires dans les vaisseaux qui leur sont propres?

Est-ce la contraction et le relâchement alter

natifs de la tunique musculaire du canal alimentaire, mouvements qui peuvent se faire sans qu'ils paroissent sensibles à l'oeil armé d'une excellente loupe?

Est-ce la contraction de la tunique musculaire des parois des vaisseaux sanguins? Il n'est pas hors de toute apparence de vérité que la tunique musculaire des parois de ces vaisseaux ne soit composée de deux couches de fibres disposées en manière de spirale dans un séns op‐ posé; une des couches peut se contracter tandis que l'autre se relâche. Ceseroit faire preuve de peu de connoissance en anatomie, si on prétendoit qu'il n'entre point de fibres musculaires dans la texture des parois des vaisseaux sanguins, parcequ'on n'y voit pas ces fibres musculaires rougeâtres semblables à celles de l'homme. La plupart des fibres musculaires de la sangsue sont grisâtres ou légèrement brunes, ou noirâtres, ou même blanchâtres, imitant les fibres tendineuses et rarement rougeâtres. Examinez les parois des estomacs et de la

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