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lui nuise, l'animal ne s'en détournera que lorsqu'il le touchera. Des sangsues renfermées en grand nombre dans un vase rempli d'eau pure, étant pendant la nuit dans un parfait repos ; approchez subitement du vase une lumière très vive, il arrive souvent que plusieurs de ces sangsues se meuvent; cette expérience réussit mieux, à ce qu'on prétend, en été que dans les autres saisons,

Cependant cette expérience n'est pas toujours accompagnée des mêmes effets: fréquemmentles sangsues restent immobiles, ou lorsque deux ou trois se meuvent, les autres restent tranquilles : pourquoi ces dernières seroient-elles insensibles à la lumière? ou plutôt est-ce la lumière qui engage les sangsues se mouvoir? leurs mouvéments ne peuvent-ils pas dépendre d'une autre cause, comme de l'agitation imprimée au vase et à l'eau en marchant pour approcher la lumière? mais aussi d'un autre côté, pourquoi les sangsues jouissent-elles ordinairement d'un grand repos pendant la nuit, et pourquoi imitent-elles en cela la plupart des animaux qui ne sont pas obligés de chercher la nuit leur nourriture ? Ce n'est pas qu'elles ne s'élancent

souvent la nuit sur les animaux dont le sang leur est agréable, et qui les approchent de trop près.

De la génération.

La sangsue est hermaphrodite; så structure paroît le démontrer à ceux qui recherchent les hypothèses les plus vraisemblables. Toutes les sangsues médicinales ont la même structure; elles ont chacune les parties de la génération mâles et femelles.

Dès que la sangsue a résolu de se reproduire, elle se roule sur elle-même, le tuyau génératif extérieur sort de son fourreau, il se roidit, s'alonge et pénètre dans le vagin situé deux lignes environ au-dessous de l'ouverture du tuyau génératif; en même temps les vésicules prolifères placées sur le devant des lobes du cerveau se contractent et versent chacune par un conduit légèrement tortueux une semence de nature fluide et presque transparente dans le conduit de la grande vessie séminale logée entre les deux lobes du cerveau: à l'instant où la semence des petites vésicules arrive dans le conduit de la grande vésicule, cette semence rencontre celle que la grande

vésicule vient de chasser: alors les deux semen

ces se mêlent avant de parvenir dans le conduit génératif. Les parois de la grande vésicule séminale ont une tunique musculeuse si épaisse, qu'elles poussent avec force la semence contenue et qu'elles impriment un mouvement semblable à la semence des petites vésicules séminales; les deux semences, qu'on doit supposer d'une nature différente, semblent à l'œil avoir les mêmes qualités pour la fluidité, la couleur et la transparence. Le conduit génératif ou filiforme logé dans le vagin sert donc à transporter les deux semences lancées par la grande vésicule dans la matrice : tout y est préparé pour admettre la semence et l'unir avec la semence versée par l'ovaire de la matrice dans sa cavité. De l'union de ces deux semences naît un fœtus ou un embryon dont les enveloppes touchent les parois de la matrice; là ce foetus prend de l'accroissement jusqu'à ce qu'il ait acquis assez de force pour pouvoir vivre hors de la matrice sans le secours de la sangsue qui l'a fécondé. Au moment où la sangsue va expulser le foetus, le vagin et son ouverture extérieure se dilatent; la matrice chasse le fetus, les membranes qui l'enveloppent se déchirent, il sort du vagin et il

tient encore un moment par le cordon ombilical à une portion intérieure de ses enveloppes; ce cordon étant rompu, le foetus vit dans l'eau comme toutes les autres sangsues.

La situation et la structure de l'ovaire et son conduit qui s'ouvre dans la cavité de la matrice semblent démontrer ce système. On peut encore avancer que la semence lancée par le tuyau génératif dans la matrice pénètre dans l'ovaire, et y féconde un ou plusieurs œufs; ils se détachent et restent plus ou moins de temps dans la matrice; si on croit que la sangsue est ovipare, alors l'œuf reste peu de temps dans la matrice, il va au fond de l'eau, séjourne dans la bourbe, où la sangsue éclôt et ne tarde pas à s'attacher à de petits insectes dont elle dévore sang. Au contraire, si on veut que la sangsue soit vivipare, le foetus contenu dans l'œuf se développe dans la matrice, rompt les parois de l'œuf, et est chassé vivant et sans enveloppe par la matrice hors du vagin.

le

?

Il est impossible de prouver d'une manière évidente tout ce que nous venons d'avancer. Personne jusqu'à présent n'a vu ni le tuyau génératif introduit dans le vagin, ni l'œuf, ni l'embryon sortant du vagin. Quand même on

seroit parvenu à saisir le moment de l'introduction du conduit génératif dans le vagin, s'ensuivroit-il qu'on sait, à n'en pouvoir douter, s'il y a réellement un ovaire, si les deux semences se mêlent avec celles de la matrice, si elles fécondent un œuf, et comment la fécondation s'opère pour former un embryon ou donner la vie à un œuf?

sangsues ne peu

Est-il démontré que les vent pas s'accoupler en se mettant ventre contre ventre, de manière que l'extrémité antérieure de l'une regarde l'extrémité postérieure de l'autre;, alors le conduit génératif de la première sangsue entre dans le vagin de la seconde, tandis que cette dernière sangsue fait pénétrer son conduit génératif dans le vagin de la première ainsi chaque sangsue reçoit et introduit le conduit génératif. Comme on n'a pas encore surpris les sangsues au moment de leur conjonction pour la génération, on ne peut rien affirmer de certainun prosentan a ing

Depuis qu'on s'occupe des sangsues, ceux, des naturalistes qui veulent tout expliquer ne sont point d'accord sur les organes de la génération, et sur la manière dont elle s'opère. Les premiers reconnoissent deux vésicules séminales

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