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ouvrez le bocal, et aussitôt plongez au milieu. de l'air qu'il contient une bougie allumée, elle ne s'éteint Les mêmes sangsues peuvent à peine mordre, et encore moins sucer.

pas.

Mettez six sangsues vigoureuses dans un grand vase entièrement rempli d'eau; bouchezle hermétiquement; les sangsues y meurent, les unes au bout de dix jours, les autres au bout de quinze jours; un très petit nombre survit au-delà de ce temps. Si vous changez l'eau de deux en deux jours, elles peuvent vivre vingt ou trente jours, rarement au-delà. Vous contentez-vous de boucher avec du papier ou du carton le bocal où vous venez de renfermer les sangsues, sans coller le papier ou le carton autour de l'ouverture du bocal, elles y conserveront autant de vigueur que si l'air libre frappoit l'eau. Il est donc inutile de percer le papier ou le carton pour qu'elles reçoivent plus immédiatement l'action de l'air libre.

Mettez un grand nombre de sangsues dans un vaste bocal rempli d'eau pure et souvent renouvelée, vous les verrez se mouvoir plus ou moins, selon les différents temps de l'année. En hiver, quoique tenues à l'abri du grand froid, elles se meuvent moins qu'au printemps ou en

automne; et dans ces deux saisons, moins qu'en' été. Plus l'eau est pure et changée souvent, plus les mouvements des sangsues sont accélérés, leurs forces grantles, et leur vie de longue durée. Elles ne vivent jamais aussi long-temps dans le bocal contenant l'eau du marais où on

les a prises que dans l'eau pure. Renfermezvous un nombre considérable de sangsues dans un petit bocal, quelque soin que vous ayez de changer souvent d'eau pure, leurs mouvements seront plus rares que si le vase contenoit peu de sangsues; elles perdront plus promptement leurs forces pour mordre et pour sucer le sang, et elles mourront plus tôt.

Une des sangsues mises en grand nombre dans un bocal vient-elle à périr, les autres sangsues semblent être moins disposées à se mouvoir; l'eau se corrompt bientôt, et ne tarde pas à donner une odeur très fétide, sur-tout si on néglige de retirer la sangsue morte; dans ce cas, il périt ordinairement une ou deux sangsues tous les huit jours, quand même on changeroit' l'eau journellement ; et lorsqu'on ne renouvelle pas cette eau, particulièrement en été, la plus grande partie des sangsues meurt avant les huit jours. En général, plus la sangsue reste des

années dans un bocal dont on renouvelle l'eau tous les jours, plus elle devient petite, perd de sa force pour mordre, et fait peu de mou

vements.

En quelque temps de l'année que vous renfermiez un certain nombre de sangsues médicinales dans un bocal contenant de l'eau pure, ou de l'eau d'un marais, ou de l'eau de marais avec de la vase, vous ne les verrez jamais s'accoupler ni engendrer des œufs ou de petites sangsues; vous ne verrez jamais dans ce bocal de très petites et jeunes sangsues nager ou rester tranquilles; enfin, vous ne verrez jamais les sangsues, quelque affamées que vous les supposiez, se mordre entre elles.

Ces expériences nous apprennent donc que, pour conserver la sangsue vigoureuse et bien. portante, il faut la mettre dans un grand bocal, et avec peu d'autres sangsues; ne couvrir que d'un linge grossier, ou d'un parchemin, le vase où elle est contenue avec de l'eau; n'y ajouter aucune substance, sous prétexte de nourrir la sangsue; et tenir ce vase à l'abri de toute vapeur hétérogène.

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fiole propre, et sans eau, une sangsue vigoureuse et de moyenne grosseur; bouchez le vase avec une toile fine, la sangsue reste les premiers jours attachée par l'extrémité de la queue aux parois du vase; dès le quatrième jour, le volume de la sangsue diminue sensiblement; elle perd de ses forces; ses mouvements sont plus lents le cinquième et sixième jour; elle se tient d'ordinaire adhérente au fond du vase par la queue, quelquefois par la tête; elle passe des heures entières immobile; le canal génératif sort par intervalle de son fourreau, et fait plus ou moins de saillie hors du ventre. De l'ouverture du vagin il suinte quelquefois un peu de sérosité; les rides transversales et les mamelons sont saillants; il en transsude de la sérosité en petite quantité; le corps se rapetisse et devient de plus en plus grêle; le septième, huitième et neuvième jour,

la

queue et la tête cessent d'adhérer aux parois du vase; le neuvième jour, la sangsue reste couchée sur le dos, le corps en demi-cercle, la queue et la tête rapprochées du ventre.

Le dixième jour, la sangsue est comme immobile, et, par intervalles assez éloignés, elle fait

des mouvements peu sensibles; le conduit géné ratif donne des signes de mouvement; il suinte quelquefois par l'ouverture du vagin une très petite quantité de sérosité; la sangsue perd de plus en plus de son volume et de l'humidité qui lubrifie ses téguments.

Le onzième, douzième, treizième et quatorzième jour, la sangsue ne change point d'attitude, ses mouvements deviennent progressivement moins sensibles; elle est plus petite et plus sèche, ordinairement elle meurt le quatorzième, quelquefois elle vit jusqu'au quinzième jour. On ne s'aperçoit de son existence qu'en approchant le vase du feu, ou en la jetant dans de l'eau pure et fraîche; alors l'extrémité antérieure se meut d'une manière presque imperceptible. L'extrémité postérieure meurt toujours avant l'autre; car si on jette dans l'eau une sangsue tenue à sec dans un bocal pendant onze ou douze jours, l'extrémité postérieure ne jouit d'aucun mouvement. Il faut encore observer que la sangsue tenue à sec dans un vase, bien loin d'acquérir les six ou huit premières heures de la vigueur et de l'empressement à mordre, perd l'une et l'autre; car la même

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