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sangsue au sortir de l'eau mord avec plus de promptitude et de force que celle qu'on prive: d'eau pendant plusieurs heures.

Avant d'appliquer la sangsue sur les téguments, il n'est donc pas avantageux, pour la faire mordre plus promptement et avec plus de force, de la tenir à sec dans un vase.

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QUATRIÈME EXPÉRIENCE. - Renfermez dans un bocal rempli d'eau pure des sangsues vigoureuses aussitôt qu'elles se sont rassasiées du sang d'un homme sain : le printemps, l'été, l'automne et l'hiver, tant que le mercure se soutient dans le thermomètre au dessus de la glace, exposez ces sangsues à l'air libre, le bocal recouvert d'un papier, avec la précaution de changer l'eau tous les deux jours; elles vomiront les premiers jours une portion du sang qu'elles ont sucé; ensuite l'eau du bocal cessera d'être teinte de sang pendant six mois, un an, deux, quatre ans et plus; si vous n'ajoutez à l'eau aucune substance nutritive, si vous ne faites pas mordre aux sangsues des animaux dont elles puissent sucer du sang, dès le quatrième ou le cinquième mois elles commencent à perdre de leur force et de

leur volume; au bout d'un an elles deviennent plus petites, et sont moins actives

pour ouvrir un vaisseau sanguin et en sucer le sang: alors placez ces sangsues sous le récipient de la machine pneumatique, vous les verrez vomir une petite portion de sang clair qui paroît n'avoir pas souffert une grande décomposition, ou si vous ouvrez le ventre d'une de ces sangsues, vous trouverez encore dans les premiers estomacs une petite portion de sang rouge fluide et peu décomposé, tandis que le sang contenu' dans les derniers estomacs est d'un rouge foncé et moins fluide; ce sang donne quelquefois une odeur plus ou moins fétide. La faculté qu'ont les premiers estomacs de la sangsue de conserver long-temps le sang sans éprouver de décomposition sensible explique pourquoi cet insecte peut vivre tant de temps sans prendre aucune espèce de nourriture.

Les sangsues retirées d'un étang, et mises dans un bocal rempli d'eau pure qu'on a soin de changer fréquemment, deviennent au bout comme les sangsues ci-dessus, moins fortes et plus petites; elles n'y multiplient jamais; il faut donc, pour avoir des sangsues toujours promptes à ouvrir des vaisseaux

d'un an,

sanguins et à en sucer le sang avec force, renouveler les sangsues contenues dans le bocal tous les deux ou trois mois, et tous les mois. en hiver lorsqu'elles ont supporté un certain degré de froid : les sangsues qu'on retire en hiver des étangs, des lacs ou des rivières, ont moins d'activité que celles qu'on prend au printemps, en été et en automne; les sangsues redoutent tellement le froid, qu'en hiver elles se tiennent ordinairement au fond de l'eau, ou dans la vase, sur-tout quand le temps promet de la gelée.

Expériences sur les sangsues divisées ou blessées.

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PREMIÈRE EXPÉRIENCE. Ouvrez la bouche et le canal alimentaire d'une sangsue vivante, vigoureuse et de moyenne grosseur, le long du dos depuis la tête jusqu'à la queue; aussitôt le corps se rapetisse, les rides transversales et les mamelons sont plus saillants; il sort de la plaie du sang vermeil, et des estomacs du sang d'un rouge d'autant plus foncé qu'il a séjourné plus long-temps étendez la sangsue ainsi divisée sur le ventre, d'une manière fixe,

:

vous verrez les dents s'avancer, se rapprocher, et quelquefois se retirer au point d'être recou vertes par les faisceaux musculeux qui les font mouvoir : irritez le cerveau avec un instrument quelconque, ou avec une liqueur corrosive, il ne donne aucun signe de mouvement; irritez les muscles voisins du cerveau, ils n'entrent pas dans une plus forte contraction; irritez la vésicule générative, elle se contracte et se relâche irrégulièrement pendant un court espace de temps; la matrice étant irritée, rarement elle se dilate et se contracte ou alternativement ou dans des temps irréguliers; plus souvent elle ne jouit d'aucun mouvement malgré qu'on

l'irrite.

L'œsophage, le canal alimentaire et les estomacs se contractent plus ou moins toutes les fois qu'on les irrite.

Employez tous les moyens capables de causer de l'irritation aux ganglions, aux deux cordons nerveux latéraux, ils paroissent aussi insensibles que le cerveau; les parties environnantes n'entrent point en mouvement.

La tunique musculeuse des téguments étant agacée par un instrument ou par une liqueur corrosive, elle donne des marques évidentes

d'une grande irritabilité et sensibilité; mais elle paroît moins sensible que les mamelons de

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La plus grande sensibilité réside dans les parties extérieures et intérieures de la tête et du pharynx, principalement dans les parties charnues et mamelonnées des lèvres et de la bouche.

Ouvrez en tout sens différentes sangsues; fixez-les, et examinez attentivement à la loupe ou au microscope les vaisseaux sanguins, vous n'y apercevrez jamais aucune espèce de mouvement particulier, par conséquent ni systole ni diastole.

La sangsue jouit d'une sensibilité et d'une force contractive très grandes: lorsque les sangsues s'attachent aux téguments, lorsqu'elles mordent, et pendant qu'elles sucent, ne les touchez point, ou le moins que vous pourrez; tâchez encore de ne les fatiguer par aucune espèce de fluide ou de vapeur, crainte qu'étant trop irritées elles ne mordent pas avec la même promptitude, et qu'elles ne sucent pas autant de temps et aussi fortement.

DEUXIÈME EXPÉRIENCE. - Prenez trois sang

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