Images de page
PDF
ePub

ture moins large que la bouche d'une sangsue entière et morte depuis peu de temps. Les bords de l'ouverture sont lisses, et paroissent à l'œil différer très peu extérieurement des téguments, et intérieurement de l'œsophage, La portion interne de cette extrémité offre, 1o trois éminences saillantes peu éloignées des masses charnues coupées, et où la racine de chaque dent s'implantoit ;- 2o l'ouverture antérieure du canal mitoyen située comme dans l'état naturel, derrière les masses charnues des dents;

3o le canal mitoyen de la grandeur de huit à dix lignes, placé le long de l'œsophage, et dont l'ouverture est beaucoup plus sensible que chez la sangsue entière et morte naturellement pour les canaux situés à côté le canal mitoyen, rarement on les découvre avec la loupe,

L'extrémité postérieure de la même sangsue est unie; on aperçoit au milieu une petite ouverture qui communique par un conduit très court avec le grand canal alimentaire. Les estomacs les plus proches de cette extrémité contiennent encore quelques molécules sang noirâtre.

de

De six sangsues auxquelles je n'ai coupé que

l'extrémité postérieure, quatre sont mortes au bout de deux mois; je n'ai pu découvrir avec la loupe à l'extrémité postérieure des sangsues mortes aucune espèce d'ouverture; tandis qu'elle est bien visible au milieu de l'extrémité postérieure de la sangsue vivante dont les deux extrémités ont été coupées depuis long-temps: peut-être que la cicatrice de cette ouverture est la cause de la mort des quatre sangsues cidessus.

Ces expériences donnent droit de conclure que la sangsue peut vivre très long-temps dans l'eau sans bouche et sans queue; qu'elle n'a pas besoin de la bouche et du disque pour aller en avant et en arrière sur un plan solide; que les parties amputées ne se régénèrent pas; que les bords extérieurs des plaies peuvent se cicatriser sans laisser de traces sensibles, et sans boucher l'ouverture antérieure de l'œsophage et l'ouverture postérieure du canal alimentaire; enfin que pour vivre ainsi dans l'eau plusieurs mois et même plusieurs années, il faut qu'elle sorte en partie ou entièrement hors de l'eau, pour recevoir immédiatement l'impression de l'air extérieur.

4° Frottez long-temps et doucement avec

un linge usé ou avec les doigts une sangsue vigoureuse; étendez les frictions de la tête vers la queue, ou de la queue vers la tête; au bout de demi-heure environ il sortira par la bouche quelques gouttes de sang clair; continuez les frictions pendant près de deux heures, un sang plus ou moins noirâtre s'échappera des estomacs par la bouche, il deviendra visqueux, très épais, et d'un rouge noir peu de temps après être sorti : les frictions de la queue vers la tête font rendre plus de sang par la bouche. Il est rare qu'il sorte par l'anus de petites portions d'excréments noirâtres. Les téguments sont secs tant qu'on les frotte; il ne s'en écoule point de sang, à moins que le linge ou la peau des doigts ne soient rudes au point d'écorcher les téguments.

Lorsqu'on a fait des frictions' pendant une ou deux heures, on distingue sur le dos une ouverture opposée à celle du conduit génératif; nous n'avons jamais pu faire pénétrer un stylet ou l'injection dans le conduit de l'ouverture dorsale pour pouvoir découvrir à quelle partie interne il alloit aboutir. Jetez dans un bocal rempli d'eau pure la sangsue frottée pendant deux heures avec le

doigt ou un linge usé, elle reste comme engourdie, rend souvent du sang par la bouche,

[ocr errors]

et pour l'ordinaire meurt vingt-quatre ou trente-six heures après son immersion.

Avant d'appliquer les sangsues sur le corps de l'homme, gardez-vous de les frotter quelque temps avec un linge; elles mordent plus difficilement et avalent beaucoup moins de

sang.

QUATRIÈME EXPÉRIENCE.

Faites à une

sangsue une blessure avec un instrument tranchant, pénétrante dans un des estomacs et de la grandeur de deux, trois ou quatre lignes; renfermez aussitôt la sangsue dans un vase rempli d'eau avec trois ou quatre sangsues vives et affamées; la sangsue blessée s'agite, il sort de la plaie beaucoup de sang; en même temps les trois autres sangsues, bien loin de s'attacher à la plaie, et de se gorger de sang, semblent au contraire y répugner et s'éloigner dans les premiers moments. Au bout de deux heures, changez d'eau, le sang cesse de couler, la sangsue adhère souvent aux parois du vase, elle ne fait pas de grands mouvements; elle se roule fréquemment en forme

de spirale, la bouche ou l'extrémité de la queue étant fixées aux parois du vase.

Le troisième et quatrième jour la sangsue paroît presque aussi vigoureuse que le second jour; quelquefois il s'échappe de la blessure une matière muqueuse demi-transparente et blanchâtre. Le quatrième et cinquième jour environ la plaie se dilate, donne un sang clair, et quelque soin qu'on prenne de renouveler l'eau, il s'écoule les jours suivants plus ou moins de sang.

Le huitième jour les inégalités et le gonflement des bords de la plaie ordinairement augmentent; elle fournit une matière muqueuse d'un blanc jaunâtre et une plus grande quantité de sang; la sangsue se tient au fond de l'eau sans adhérer aux parois du vase; la portion du ventre située au-dessous de la plaie présente beaucoup plus de tuméfaction que la portion du ventre au-dessus de la blessure; les téguments ont une couleur moins foncée; le fourreau du conduit génératif fait saillie, et le conduit commence à sortir. La sangsue fait peu de mouvement.

Le neuvième jour, les mouvements sont à peine sensibles, il s'écoule toujours beaucoup

« PrécédentContinuer »