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meut beaucoup; à la fin du premier jour elle commence à vomir du sang; le second jour elle en vomit beaucoup plus, ainsi que

le

troisième jour; vers ce temps elle se tient ordinairement au fond du vase assez tranquille, sans néanmoins avoir perdu toutes ses forces: si le vase est entièrement rempli, la sangsue vit rarement au-delà de huit jours.

La salive d'un homme attaqué de salivation par le mercure tourmente beaucoup plus la sangsue, et elle périt plus promptement que dans la salive d'un homme sain.

Une sangsue vigoureuse et affamée mord souvent avec peine aux gencives d'un homme bien portant, et sur-tout d'un scorbutique; dans l'un et l'autre cas elle ne reste pas si longtemps adhérente aux vaisseaux sanguins de cette partie, que lorsqu'elle mord et suce un vaisseau des téguments.

Si en avalant de l'eau, il s'y trouve une sangsue, elle ne s'attachera pas en passant aux parois du pharynx et de l'œsophage : ou elle sera sur-le-champ rejetée par la bouche, out elle glissera dans l'estomac ; ce qui est extraor dinaire. Les sangsues qui se trouvent dans les eaux de citerne d'Egypte, et qu'on prétend

adhérer avec tant de force et si long-temps au pharynx ou à l'œsophage sont certainement d'une autre espèce que la sangsue médicinale; car une forte vapeur de tabac brûlé, ou l'eau saturée de nitre, ou l'esprit-de-vin, qui détachent et font mourir la sangsue médicinale avec tant de promptitude, n'agissent pas d'une manière aussi sensible, suivant les voyageurs médecins, sur la sangsue égyptienne.

DEUXIÈME EXPÉRIENCE.-Mettez une sangsue dans une fiole renfermant du fiel de l'homme, ou du bœuf, ou du mouton, quatre onces; aussitôt la sangsue s'agite en tout sens; elle se replie sur elle-même de manière que la tête et la queue regardent le ventre ; elle change rarement d'attitude; elle rend par la bouche une grande partie du sang contenu dans les premiers estomacs et pour l'ordinaire au bout de deux heures elle périt. Peu de temps avant sa mort le conduit filiforme commence à sortir de son fourreau ; à peine vingt-quatre heures se sont-elles écoulées depuis sa mort que l'épiderme se sépare facilement de la peau, le conduit séminal se trouve mou et lâche, et que la sangsue exhale une odeur fétide. Sup

que

posons donc qu'une sangsue parvienne dans Festomac, qu'elle s'attache aux vaisseaux de ses parois, l'irritation qu'elle causera ne tardera pas à y ày faire refluer la bile par la contrac tion du duodénum; peu de temps après la sangsue se détachera, et elle périra bientôt. Si le suc gastrique de l'homme ressembloit à celui des quadrupedes ruminants, ce que je ne crois pas, la sangsue ne pourroit mordre les parois de l'estomac, parcequ'on observe qu'étant plongée dans le suc gastrique d'un boeuf ou d'une brebis, elle s'y agite beaucoup, elle vomit du sang, ensuite elle se meut difficilement, et périt le second ou le troisième jour.

TROISIÈME EXPÉRIENCE.

Introduisez dans

une fiole renfermant six onces d'urine une sangsue très vivace; elle s'agite, fait effort pour sortir du vase; il ne se passe pas six ou huit heures qu'elle ne vomisse du sang clair, quoiqu'elle l'ait sucé depuis deux mois environ; ensuite sa tête et sa queue adhèrent aux parois du vase; la bouche laisse voir les trois dents dont les pointes se touchent et s'éloignent comme si elles entamoient un vaisseau sanguin. Le second jour elle est plus

petite, plus aplatie et n'adhère aux parois du vase que par la bouche; la queue est renversée et pour ainsi dire étranglée proche de son extrémité; vers la fin du second jour ou le troisième jour elle meurt. L'horreur que la sangsue a pour l'urine suffiroit seule pour l'empêcher de pénétrer de l'urètre, dans la vessie d'une femme, lorsqu'elle prend un bain dans un ruisseau, encore il faudroit supposer l'orifice de Furètre et son canal absolument insensibles, dilatés et incapables de se contracter.

QUATRIÈME EXPÉRIENCE.-Jetez dans une fiole contenant trois onces de matière fécale délayée avec trois onces d'eau pure une sangsue vigoureuse encore pleine de sang sucé depuis deux mois, elle s'agite, ensuite elle se borne à faire des efforts pour sortir du vase. Elle tient continuellement sa bouche collée contre la toile ou le papier qui bouchele col de la fiole: deux jours environ se passent sans qu'elle change d'attitude, qu'elle vomisse du sang, et qu'elle paroisse souffrir. Le troisième jour la sangsue s'agite; ensuite elle reste assez tranquille. Le cinquième jour elle vomit un peu de sang et meurt. Rarement elle vit jusqu'à la fin du sixième jour.

En appliquant une sangsue sur les bords de l'anus, ou sur les hémorroïdes, si elle passe dans le rectum, ne soyez point inquiet sur le sort du malade; ordinairement la sangsue ne tarde pas à sortir du rectum sans avoir mordu aucun vaisseau sanguin, tellement elle répugne à l'odeur de la matière fécale. Cependant il y a des médecins qui assurent avoir observé la sangsue séjourner dans l'intestin rectum ou dans le colon pendant deux ou trois jours, ensuite sortir par l'anus vivante et plus grosse.

Remplissez.de

CINQUIÈME EXPÉRIENCE. lait de vache une fiole, faites-y entrer une sangsue vigoureuse, bouchez exactement le vase avec une toile; la sangsue paroît aussi tranquille que dans l'eau pure; son volume n'augmente ni ne diminue; elle ne vomit point de sang. Vers la fin du second ou du troisième jour ordinairement elle meurt : plus le lait se caille promptement, plus la mort est précipitée. La sangsue vit encore moins de temps lorsque le lait tourne le premier jour.

Lavez plusieurs fois la portion des téguments

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sur laquelle on veut appliquer des sangsues avec de l'eau purę, souvent elles mordront

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