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nue jusqu'à sa mort de rendre la plus grande partie du sang contenu dans les estomacs; l'épiderme se détache en plusieurs endroits et forme des petites ampoules. Plusieurs heures après la mort, l'épiderme se détache presque par-tout de la tunique mamelonnée : si on tient la sangsue continuellement plongée dans l'huile essentielle de térébenthine, elle ne vit pas ordinairement au-delà de deux heures, et ce fluide ne la préserve pas de la putréfaction, non plus qu'un grand nombre d'insectes.

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sangsue dans un petit bocal contenant camphre une drachme, bouchez exactement le vase ; la sangsue s'agite, vomit beaucoup de mucus, et du sang si elle en a sucé depuis quinze jours, un mois ou deux mois; ensuite elle se rapetisse, sa tête se rapproche de sa queue, elle fait peu de mouvement, le corps transsude, le conduit génératif sort de son ouverture, il est tendu et saillant, et par intervalles il est affaissé; ensuite la tête adhère plus que la queue aux parois du bocal; la sangsue s'effile, s'amincit, et meurt au bout de douze heures: pendant ce temps, ordinairement une très petite portion du cam

phre se cristallise en aiguilles aux parois du vase. La sangsue, morte dans ce bocal entre plus tard en putréfaction que la sangsue morte et exposée à l'air libre: mettez dans de l'eau pure la sangsue ci-dessus, elle s'aplatit et devient molle, elle ressemble à deux feuilles de parchemin mouillé; la couleur jaune propre à plusieurs portions des téguments paroît beaucoup plus vive et plus claire.

Pour la dissection de certaines parties, préférez la sangsue morte dans l'huile essentielle de térébenthine ou par la vapeur du camphre : d'une autre part n'appliquez point les sangsues sur les endroits du corps où l'on aura mis du camphre ou de l'huile essentielle de térébenthine, ces insectes refuseroient de s'y attacher. Si le camphre est mortel pour sangsue et pour une infinité d'autres insectes, il ne faut conclure qu'il doit l'être pour l'homme, car étant administré à petite dose, il réussit dans plusieurs espèces de maladies.

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Expériences sur les sangsues avec les substances stupéfiantes.

PREMIÈRE EXPÉRIENCE.

Saupoudrez de ta

bac pulvérisé les téguments d'une sangsue ; à l'instant elle entre en convulsion, elle rend par la bouche beaucoup de mucosité et de sang, elle se rapetisse, devient très dure et reste immobile; au bout de trois ou quatre minutes elle meurt.

La fumée de tabac paroît agir avec moins de force et de célérité sur la sangsue; après avoir vomi du mucus et du sang, et après s'être fortement agitée, elle se rapetisse et s'engourdit; si au bout d'une demi-heure on la jette dans l'eau pure, elle vit quelquefois vingtquatre heures : le tabac est donc plus funeste pour la sangsue que le sel marin. Le tabac en poudre et la vapeur du tabac brûlé sont des moyens sûrs de détacher promptement la sangsue qui adhère avec force aux téguments.

Jetez une sangsue

DEUXIÈME EXPÉRIENCE. dans quatre onces d'eau où l'on aura fait infuser durant vingt-quatre heures opium quatre grains; à l'instant la sangsue se meut avec violence et en tout sens, elle vomit beaucoup de mucus et de sang si elle en a sucé depuis deux mois; son corps se tuméfie, et se contracte par intervalles, transversalement en plusieurs

endroits, et forme comme de gros grains de chapelet ; de temps en temps la tête se rapproche de la queue au point de figurer un cercle entier; au bout de quelques heures ses mouvements diminuent beaucoup, et par degrés sensibles; ensuite elle s'étend, se tuméfie, et se meut à peine; le conduit génératif fait saillie hors de l'ouverture générative de deux à trois lignes environ; par intervalles il se raccourcit, il s'alonge, il se roidit, et au bout de quarante-huit heures il tombe un peu sur le côté : plongez cette sangsue dans de l'eau pure, elle donnera des signes de vie plus évidents qu'étant dans la solution aqueuse d'opium; mais bientôt elle meurt et reste tuméfiée; si la sangsue a sucé du sang depuis huit ou quinze jours on trouve tous les estomacs remplis d'un sang très fluide, vermeil, et pour ainsi dire raréfié.

L'opium n'abolit pas la sensibilité et le mouvement de la sangsue comme ceux de l'homme; elle n'est pas le seul animal qui éprouve ces effets particuliers de l'opium; on voit même plusieurs quadrupèdes auxquels cette substance cause des convulsions sans assoupissement (par exemple le mouton.)

Expériences sur les sangsues avec les spiritueux.

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PREMIÈRE EXPÉRIENCE. Jetez une sangsue dans du vin généreux, elle s'étend, se raccourcit, se contourne et se meut de mille manières; elle vomit de la mucosité et une grande partie du sang que les estomacs renferment après le vomissement elle s'agite avec plus de force pendant quelques secondes, ensuite les mouvements diminuent, elle se rapetisse, un instant après elle meurt et devient flasque; depuis les premiers instants de l'immersion jusqu'à la mort il se passe tout au plus vingt minutes. Le vin, comme certaines personnes le prétendent, ne ranime done pas les sangsues, au point de leur faire mordre les vaisseaux sanguins et en sucer le sang fortement et long-temps; au contraire, en les arrosant de vin lorsqu'elles sont en action, elles se détachent presqu'aussitôt.

DEUXIÈME EXPÉRIENCE. Plongez dans l'eaude-vie une sangsue, elle entre en convulsion pendant une ou deux secondes ; ensuite elle reste comme immobile, elle vomit de la mu

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