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ou d'ulcère fétide et tendant à la gangrène, produise de bons effets; préférez toujours l'usage interne et externe du quinquina.

Mettez dans une fiole vide et de capacité à contenir cinq onces d'eau une sangsue vigoureuse; exposez-la à la vapeur de l'alkali volatil un gros; aussitôt la sangsue s'agite, elle vomit de la mucosité et du sang noirâtre, si depuis long-temps elle n'a pas sucé du sang; elle cesse bientôt de s'attacher aux parois du vase, ses mouvements sont à peine sensibles, son corps se replie en dedans, l'extrémité supérieure où la tête est évasée et renfoncée, la bouche fermée, l'extrémité de la queue médiocrement épanouie'; et au bout de deux heures au plus elle meurt dans cet état, et y reste pendant plusieurs jours; le corps est flasque, tirant plus sur le noir, et moins gros qu'avant de recevoir la vapeur de l'alkali volatil.

Cette vapeur paroît plus funeste à la sangsue qu'à l'homme; elle irrite fortement l'un et l'autre, mais elle a une action délétère plus marquée pour la sangsue: c'est cette action particulière, quoique moins nuisible à l'homme qui doit obliger le médecin de ne pas employer l'alkali volatil à si haute dose, aussi souvent et

aussi long-temps que le prescrivent certains

empiriques.

Expériences sur les sangsues avec les sels neutres.

PREMIÈRE EXPÉRIENCE.

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marin une sangsue, aussitôt elle se détache du vaisseau sanguin dont elle suce le sang, elle entré en convulsion, elle vomit la plus grande partie du sang dont elle s'est gorgée, elle rend par la bouche beaucoup d'humeur muqueuse; il transsude de la surface de son corps une grande quantité d'humeur liquide et visqueuse, et sur cette surface on voit de petites bulles d'air se succéder les unes aux autres ; les rides transversales et les mamelons sont très saillants; l'extrémité de la queue se forme en godet; les lèvres continuellement s'alongent et se raccourcissent ainsi que tout le corps: pour lors si on lave dans plusieurs eaux pures cette sangsue, quelquefois les convulsions et tous les symp tômes se calment, et elle peut quinze ou vingt jours après mordre et sucer avec presqu'autant de force que la première fois. Lorsqu on saupoudre de sel une sangsue qui n'a pas sucé du

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sang depuis long-temps, elle vomit du sang noirâtre comme grumelé, et d'une odeur plus ou moins fétide.

Une sangsue jetée dans de l'eau saturée de sel marin éprouve les mêmes symptômes que la précédente; étant retirée et lavée, au bout de dix ou quinze minutes, lavez-la dans plusieurs eaux, elle peut reprendre sa première vigueur; mais si vous la laissez dans l'eau saturée de sel vingt-cinq ou trente minutes, elle se rapetisse, demeure immobile et meurt.

Le sel marin ne fait donc mourir la sangsue qu'autant qu'il est appliqué à haute dose et pendant un certain temps. Ceux qui jettent une poignée de sel marin dans un étang pour y faire périr les sangsues qu'ils prétendent s'attacher aux poissons et leur causer la mort, sont dans l'erreur, et n'obtiennent jamais l'effet qu'ils désirent.

DEUXIÈME EXPÉRIENCE. Plongez une sangsue dans eau quatre onces, tenant en dissolution nitre une drachme; aussitôt la sangsue entre en convulsion, elle se rapetisse, et rend de la mucosité par la bouche et par les mamelons des téguments; la tête se rapproche de la

queue, et avant qu'il se soit écoulé demi-heure la sangsue reste immobile et périt; son corps flasque ne tarde pas à donner une odeur fétide. le sel marin, qui passe pour faire mourir avec promptitude la sangsue, agit plus lentement que le nitre; d'ailleurs il est extraordinaire de voir une sangsue, quelque peu de temps qu'elle soit exposée à l'action du nitre, échapper à la mort, au lieu que la sangsue qui ne demeure qu'une minute dans de l'eau aiguisée de sel marin, et qu'on lave ensuite dans plusieurs eaux, reprend ordinairement sa première vigueur.

La sangsue morte dans l'eau nitreuse devient propre à faire des recherches sur sa structure interne et externe. L'eau nitreuse ne s'oppose pas à la putréfaction de la sangsue morte; au contraire il paroît que la sangsue s'y putréfie plus promptement qu'une sangsue morte de réplétion de sang et tenue dans l'eau pure.

Expériences sur les sangsues avec les sels neutres métalliques ou avec des substances minérales.

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sue dans eau distillée quatre onces, tenant en solution sublimé corrosif deux grains; elle s'agite de diverses manières pendant deux minutes environ; elle s'alonge, s'aplatit, se contourne, et ne présente que des mouvements convulsifs; elle rend par la bouche et par les mamelons voisins de la queue une matière visqueuse demi-transparente, qui d'un côté adhère à ces orifices, et de l'autre flotte dans le fluide où la sangsue se trouve plongée; ensuite elle se rapetisse, ses rides transversales deviennent très saillantes, elle reste presque immobile, l'extrémité de sa queue s'épanouit et offre à la simple vue des rides longitudinales ou plutôt de petits faisceaux musculeux qui s'étendent en forme de rayons du centre du disque à sa circonférence; au bout d'une demi-heure au plus le dos se replie en demi-cercle, des bulles d'air y sont comme attachées; alors la sangsue se tient couchée sur le dos, et meurt dans cette attitude, le conduit génératif tendu et saillant hors de son ouverture extérieure.

La sangsue se conserve dans cette dissolution pendant plusieurs années sans donner le moindre signe de putréfaction et de décomposition. De tous les moyens connus pour la conservation

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