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des insectes et de plusieurs autres animaux, cette dissolution est le moins dispendieux et peutêtre le plus utile ; l'esprit-de-vin, le seul fluide. qui puisse l'emporter pour conserver les animaux, est cher et s'évapore promptement.

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plongée dans deux onces d'eau distillée, tenant en solution six grains de pierre infernale, tout à coup se rapetisse; aussitôt après elle s'alonge, s'agite, se raccourcit, se recourbe tantôt sur le dos, tantôt sur le côté; l'extrémité de la queue est évasée, la bouche se rétrécit et ne rejette qu'une très petite quantité de sang et de mucosité; ensuite la sangsue forme de tout son corps un cercle, elle se redresse par intervalles en s'agitant avec plus ou moins de force. Rapetissée, courbée et couchée sur le dos ou sur le côté, elle reste près d'une minute comme immobile, la bouche fermée, l'extrémité de la queue épanouie et formant le godet; enfin trois minutes après son immersion elle meurt sans changer de situation; elle la conserve même pendant plusieurs mois, seulement elle prend une couleur d'un gris cendré, et durant

ce temps elle n'offre aucuns signes de putréfaction et de décomposition.

D'après cette expérience et une multitude d'autres faites avec la pierre infernale sur les tumeurs, excroissances ou chairs morbifiques superflues qui attaquent plusieurs espèces d'animaux, il est permis de conclure que pour consumer ces parties, sur-tout lorsque les environs sont disposés à la putréfaction, la pierre infernale est préférable à tous les autres caustiques. En formant un escarre, elle paroît préserver les chairs situées sous la partie brûlée de la corruption, ou du moins elle la retardė.

TROISIEME EXPERIENCE. → Plongez dans deux onces d'eau, tenant en solution six grains de pierre à cautère, une sangsue très vivace, et qui depuis long-temps n'a pas sucé du sang; la sangsue s'agite avec force; alternativement elle se met en cercle et s'étend; la tête et l'extrémité de la queue s'élargissent; il s'échappe de la surface de la peau quelques bulles d'air ét plus ou moins de mucosité; tout son corps s'aplatit; elle acquiert du volume, ses mouvements sont insensibles, et trois minutes en

viron après son immersion elle meurt; elle est alors flasque, alongée et entourée d'une espèce d'auréole muqueuse. Au bout de douze heures les extrémités de la sangsúe deviennent d'un blanc grisâtre et presque transparentes; il s'exhåle du bocal une odeur à peine fétide; le second et le troisième jour la fétidité augmente et la décomposition commence à s'opérer; le cinquième ou le sixième jour, il n'y a plus vestige de sangsue, il ne s'est point dégagé d'air d'une manière sensible, et l'odeur est assez fétide.

Introduisez une sangsue vigoureuse dans un petit flacon renfermant deux drachmes d'eau pure, tenant en solution douze grains de pierre à cautère, bouchez exactement le flacon; à l'instant la sangsue se rapetisse, ses extrémités s'épanouissent, elle jouit de peu de mouvement, et au bout de deux ou trois secondes elle meurt. Douze ou quinze heures après, il y a entière décomposition de son corps, la dissolution est rougeâtre avec sédiment noirâtre, et lorsqu'on vient à déboucher le flacon il en sort une odeur très fétide, sans qu'il s'échappe de l'air sensiblement cette dissolution exposée à l'air libre prend une couleur de vert foncé.

Plus la dissolution de la pierre à cautère dans l'eau pure est forte et soumise à une grande chaleur, plus la decomposition de la sangsue est prompte. Pourquoi donc les alkalis fixes et la lessive des savonniers [composé d'alkali fixe et de chaux vive], reconnus de tout temps pour détruire les substances animales, sont-ils encore administrés à haute dose par des empiriques, intérieurement et extérieurement avec plus ou moins d'eau, lorsqu'il s'agit de résoudre des tumeurs dures, plus ou moins douloureuses, soit internes, soit externes, de dissoudre différents calculs, et d'attaquer l'humeur cancéreuse ou l'humeur scrofuleuse? Ils veulent ignorer aux dépens de l'humanité les effets funestes de semblables substances.

QUATRIÈME EXPÉRIENCE. Plongez une sangsue qui depuis long-temps n'a pas sucé le sang dans six onces d'eau filtrée, tenant en solution tartre émétique deux grains; la sangsue se meut avec rapidité; elle ne vomit ordinairement ni mucosité, ni sang; ensuite ses mouvements se ralentissent et elle vit plusieurs semaines dans cette dissolution comme dans l'eau pure.

Jetez une sangsue qui a sucé le sang depuis deux ou trois mois dans quatre onces d'eau filtrée, tenant en solution douze grains de tartre émétique; la sangsue s'agite et vomit la plus grande partie du sang qu'elle contient dans ses estomacs; rarement elle vit au-delà de vingtquatre heures.

Le tartre émétique communément ne fait vomir la sangsue pas à la dose suffisante pour produire cet effet chez l'homme; mais à haute dose cette substance fait également vomir et périr la sangsue; on cite aussi des exemples d'hommes qui ont résisté à la dose de quinze à vingt grains de tartre émétique; mais ces exemples sont rares.

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Mettez une sang

CINQUIÈME EXPÉRIENCE. sue dans eau distillée quatre onces, tenant en solution vitriol de fer une drachme; la sangsue s'alonge et se raccourcit sans cesse; elle se contourne plusieurs fois sur elle-même comme en spirale; elle ne reste jamais dans la même place, elle perd de son volume et vomit plus ou moins de mucosité; au bout de trois heures environ ses mouvements deviennent moins ra

pides et diminuent peu à peu jusqu'à ce qu'elle

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