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soit presque immobile, la queue médiocrement rapprochée de la tête. Vers la sixième heure environ après son immersion elle meurt pour ainsi dire desséchée. D'après cette expérience, il ne faut pas s'étonner de ne trouver aucune sangsue dans les eaux minérales ferrugineuses.

SIXIÈME EXPÉRIENCE. Jetez une sangsue dans trois onces d'eau pure tenant en solution vitriol de cuivre une drachme; aussitôt elle s'agite en tout sens avec rapidité; elle rend par la bouche et par la peau beaucoup de mucosité blanchâtre et opaque : les violents mouvements de la sangsue se soutiennent pendant demiheure, ensuite ils diminuent par degrés; de temps en temps elle se rapetisse, sa tête se rapproche de la queue, et tout à coup elle s'étend en faisant des mouvements convulsifs, et se roule sur elle-même : deux heures ne se sont pas écoulées que les mouvements paroissent plus petits; elle se raccourcit, enfin elle meurt après avoir resté trois heures environ dans la dissolution aqueuse du vitriol de cuivre. Si on y laisse la sangsue morte, sangsue morte, elle s'étend, devient molle et répand une odeur fétide presqu'à la même époque que la sangsue morte naturelle

ment dans l'eau pure : le vitriol bleu ne retarde donc pas la putréfaction des substances animales, comme plusieurs le prétendent.

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SEPTIÈME EXPÉRIENCE. Plongez une sangsue dans deux onces d'eau pure tenant une drachme de verdet, partie en solution, partie en suspension; la sangsue s'agite de mille manières pendant près d'une heure, ensuite elle jouit de peu de mouvement, et au bout de deux heures au plus elle meurt; le corps reste comme en état de rigidité en demi-cercle, d'une couleur tirant sur le bronze et présentant les premières heures ses rides transversales très saillantes, la bouche rétrécie et l'extrémité de la queue épanouie : huit jours après sa mort, la dissolution de verdet ne donne point d'odeur putride, la sangsue ne change point de couleur, seulement, elle paroît plus tuméfiée que le premier jour. Au bout de quatre mois la sangsue n'a point changé de forme, seulement les rides transversales paroissent plus saillantes, et la couleur des téguments se trouve bronzée : le liquide où la sangsue est plongée ne donne aucune odeur quoiqu'il communique avec Pair extérieur. - L'eau saturée de verdet

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peut donc empêcher l'eau et les substances ani

males de se putréfier, au moins pour un long

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Introduisez une

sangsue dans un bocal contenant une drachme d'alun en solution dans deux oncès d'eau pure; la sangsue s'agite pendant deux heures à la manière des serpents, elle rend par la bouche plus ou moins de mucosité, ensuite son corps se courbe du côté du ventre, faisant peu de mouvement, la bouche béante et l'extrémité de la queue épanouie et couverte de mucosité. On juge que le moment de la mort de la sangsue approche lorsqu'en l'irritant on la voit à peine jouir d'un mouvement sensible ; après sa mort, qui arrive ordinairement la sixième heure depuis l'immersion, le corps de la sangsue est rapetissé, courbé du côté du ventre et rigide; au bout de huit jours, elle est plus raccourcie en tout sens; l'eau alunée où elle est contenue ne donne aucune odeur; plusieurs mois se passent sans qu'on aperçoive un changement dans la forme et la couleur de la sangsue. Cependant l'eau alunée ne défend pas aussi long-temps de la putréfaction les substan

ces animales

que l'eau saturée de verdet. Si l'alun est mortel pour les sangsues, il est presque aussi funeste à l'homme, lorsque ce sel est pris à la dose d'une drachme en solution dans eau quatre onces; et même depuis un grain jusqu'à trois grains en solution dans eau quatre onces, cette substance est toujours dangereuse pour peu que la dose soit réitérée. Les marchands de vin qui alunent le vin nuiroient donc beaucoup à ceux qui le boivent, si l'alun ne se trouvoit pas en grande partie décomposé par la fermentation vineuse, quelqu'insensible qu'elle soit.

Expériences sur les sangsues avec les

gaz.

PREMIÈRE EXPÉRIENCE.

Mettez une sang

sue dans un flacon que vous remplirez de la vapeur (gaz oxigène : air vital) élevée du mélange de la manganèse et de l'acide vitriolique, et recueillie à l'aide de l'appareil pneumatochimique; bouchez hermétiquement le flacon avant d'en sortir le cou hors de l'eau; le premier jour la sangsue s'agite, se gonfle, ensuite sa queue adhère constamment aux parois laté

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rales du vase; la tête et l'extrémité antérieure du corps se meuvent en plusieurs sens, les rides deviennent plus fortes, il se dégage du corps beaucoup de bulles d'air, la bouche rend du mucus et un peu de sang si elle en a sucé depuis un ou deux mois; l'ouverture du vagin se tient plus ou moins dilatée; au bout d'une heure la sangsue reste tranquille, elle est seulement plus gonflée : le second jour elle est aussi vivace que le premier; la tête et la queue adhèr rent aux parois du vase le troisième, quatrième, cinquième et sixième jour la sangsue paroît jouir de la même force; l'ouverture moyenne du ventre ne se distingue plus le sept, le huit, le neuf et le dix elle vomit beaucoup de sang, sur-tout ces deux derniers jours; elle perd de son volume; cependant elle conserve assez de force pour se transporter d'un endroit à l'autre, et pour adhérer aux parois latérales du vase: le onze, le douze et le treize elle vomit encore du sang (il s'agit ici de la sangsue qui a sucé du sang depuis un ou deux mois, car pour les sangsues renfermées depuis un an dans un bocal rempli d'eau pure et souvent renouvelée, elles vomissent rarement du sang et en très petite quantité.) Le treizième

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