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du gaz, elle cherche à en éviter l'action en se réfugiant dans l'eau ; à mesure que la quantité du gaz augmente et déplace l'eau, la sangsue continue à s'agiter, elle rend par la bouche de la sérosité, de la mucosité et du sang; à peine le récipient est-il entièrement rempli de gaz, qu'elle se raccourcit et se durcit, ses rides transversales deviennent très saillantes; elle reste immobile et meurt; deux heures après sa mort elle prend au milieu du gaz le double de son volume, elle reste ainsi plusieurs semaines sans changer de couleur.

"Si on transvase le gaz où la sangsue est morte dans un autre vase contenant une sangsue très vivace, celle-ci devient flasque, la portion inférieure du corps se tuméfie beaucoup, les mouvements deviennent rares, et elle ne rend par la bouche qu'une médiocre quantité de sérosité blanchâtre légèrement muqueuse : dès edès le sixième jour les mouvements sont presque insensibles, et elle meurt le neuvième du le dixième jour, molle, flasque, tuméfiéé et nas geant pour ainsi dire dans la sérosité blánchâtre qu'elle a rendue par la bouché : quelque temps qu'on la conserve dans ce gaz, elle ne blanchit pas plus que la sangsue morte précé

demment et gardée dans le gaz acide muriatique.

Il ne faut pas conclure de ce que le gaz acide muriatique cause la mort à la sangsue, qu'il doive être funeste à l'homme; l'expérience et l'observation sont les seules à écouter. L'homme adulte, robuste et bien portant, éprouve de la vapeur qui s'élève du mélange de sel marin et d'acide vitriolique, une espèce de douleur dans le larynx et la trachée artère, qui l'excite à tousser, et qui est accompagnée d'une suffoca tion d'autant plus forte qu'il aspire une grande quantité de gaz, qu'il a les poumons délicats et qu'il se trouve renfermé dans un endroit resserré où l'air se renouvelle difficilement: lorsqu'on veut employer le gaz acide muriatique pour corriger certaines impuretés de l'air, il importe donc d'éloigner les hommes et sur-tout les malades de l'endroit infecté.

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SIXIÈME EXPÉRIENCE. Renfermez une sangsue dans un flacon que vous remplirez, à l'aide de l'appareil pneumato-chimique, degaz hydrogène [ gaz inflammable ] formé par le mélange -de las limaille de fer et de l'acide vitriolique; la sangsue fait des mouvements très lents,

elle

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par

paroît comme engourdie; les premiers jours elle conserve sa forme et sa grosseur ordinaires, seulement le corps est concave le long du dos, elle ne reud la bouche ni mucosité ni sang; la bouche et l'extrémité de la queue sont la plupart du temps collées aux parois du vase; elle ne change point de couleur, toute la surface de son corps semble privée d'humidité ou plutôt de cette espèce de mucosité transparente dont elle est lubrifiée naturellement dans l'eau ou au sortir de l'eau.

Au bout d'une semaine les mouvements de tout le corps de la sangsue diminuent chaque jour d'une manière sensible; elle acquiert plus de volume sans changer de couleur ni de forme, elle loge une grande partie de son corps dans le goulot du flacon, qu'on a soin de tenir renversé quoique hermétiquement fermé; le quatorzième, le quinzième, ou le seizième jour la tête cesse d'adhérer aux parois du vase, et -elle rend par la bouche une très petite quantité de sérosité, enfin la sangsue meurt du dix-huitième au vingtième jour, flasque, humectée et plus grosse qu'elle ne l'étoit les premiers jours: quelque temps après sa mort il sort de sa bouche plus ou moins de sang clair et séreux. i

La sangsue exposée à l'action continuelle du gaz hydrogène vit donc plus long-temps qu'étant à sec dans un vase où elle communique immédiatement avec un air libre et pur.

A en juger par la lenteur des mouvements de la sangsue et par l'espèce d'engourdissement où elle se trouve au milieu de ce gaz, il faut le regarder comme stupéfiant, mais incapable de nuire à la sangsue, puisqu'elle y vit plus longtemps qu'au milieu d'un air libre et pur. On prétend que ce gaz étant appliqué chez l'homme sur une plaie accompagnée de vives douleurs, il les calme sur-le-champ; en le faisant aspirer à très petite dose et de peu temps à un homme attaqué de douleurs internes très vives, peutêtre le rendroit-il moins souffrant. Je recommande de l'administrer à petite dose, parceque je craindrois que ce gaz, aspiré long-temps et à haute dose, ne produisît des effets funestes, malgré les expériences réitérées de Pilâtre du Rosier, qui le laissoit passer à haute dose dans sa bouche, et l'y enflammoit sans en éprouver ni sommeil, ni stupeur, ni aucune autre espèce d'incommodité.

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PREMIÈRE EXPÉRIENCE. Placez sous un récipient de la machine pneumatique de trois pouces et quart de diamètre et de sept pouces de hauteur, une sangsue renfermée dans un petit vase à moitié rempli d'eau et couvert d'une toile fine; faites le vide; elle s'agite, il sort de la surface de son corps et de l'eau des bulles d'air; tout le temps qu'on pompe l'air elle tient l'extrémité antérieure hors de l'eau ; dès qu'on cesse de faire mouvoir les pistons et tant que le vide se soutient presqu'au même degré, elle paroît agir comme la sangsue la mieux portante exposée dans l'eau à un air libre.

Depuis le premier jour jusqu'au douzième jour elle semble ne souffrir aucune altération; seulement toutes les fois qu'on fait le vide plus grand, la sangsue se meut et porte sa tête hors de l'eau vers la toile qui couvre le vase. Le treizième jour étant mise dans l'eau pure et à l'air libre, elle jouit de la même force et de la même santé que les sangsues les plus vigou

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