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reuses. Pendant tout ce temps l'eau où la sangsue vit ne se putréfię point.

La privation de l'air nécessaire pour la vie d'une multitde d'animaux ne porte ici aucun préjudice à la sangsue contenue dans l'eau et long-temps exposée à l'action de la machine pneumatique : il est vrai que le vide opéré par cette machine, quelque bien construite qu'elle soit, n'est jamais parfait, et qu'il faut renouveler le jou des pompes au moins de deux en deux heures, si on veut entretenir

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un vide à peu près égal. Peut-être que la petite portion d'air raréfié qui pour lors reste dans le récipient et dans l'eau suffit pour maintenir la vie, la force et la santé de la sangsue.

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I

- DEUXIÈME SEXPÉRIENCE. Mettez à sec sous le récipient d'une machine pneumatique une sangste vigoureuse retirée d'un étang depuis quelques jours, faites le vide, aussitôt elle s'agite, s'alonge, se raccourcit, donne des bulles d'air qui n'adhèrent qu'un instant à la surface de l'épiderme, et rend en même temps plus ou moins de sérosité muqueuse; ensuite elle fait peu de mouvements, et par intervalles reste immobile, la tête et la queueadhérentes aux

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parois du vase, la surface de son ventre devient concave; elle se gonfle par portions, elle se replie sur elle-même plus tuméfiée et plus immobile.

Renouvelez-vous le vide dès qu'il commence à diminuer d'une manière sensible, la sangsue à l'instant s'alonge et se remue pour revenir presqu'à son état précédent; elle rend par la bouche un peu de sang clair; l'extrémité postérieure est plus gonflée, proportion gardée, que le reste du corps ; la tête et le disque adhèrent par intervalles aux parois du vase.b

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Le second jour, si on a soin de soutenir le vide autant qu'il est possible, en réitérant sou+ vent le jeu des pistons, elle se meut pendant leur action et peu de temps après ; puis elle rend plus ou moins de sang et de mucus par la bouche, elle tombe dans une sorte d'immobilité, et demeure plus souvent repliée sur elle-même qu'elle n'adhère aux parois du vase, soit pår la queue ou par la tête, soit par l'une et l'autre la tête seule paroît opérer le transport du corps d'un endroit à l'autre ; les téguments se dessèchent, elle est tuméfiée par portions inégales; l'extrémité postérieure se trouve comme étranglée proche du disque; la portion attenant le disque est plus tuméfiée et se meut

difficilement; on remarque dans sa circonférence un vaisseau sanguin plus dilaté, lorsqu'on rend le vide plus grand.

Le troisième jour elle ne rejette ni sang, ni mucosité; il ne sort point de bulles d'air de son corps, quelque grand que soit le vide; elle devient plus sèche et plus grêle, elle se meut difficilement; chaque fois qu'on fait le vide plus considérable, l'étranglement de la queue augmente, et elle paroît immobile.

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Le quatrième jour elle reste étendue sur le plateau ; l'extrémité de la queue relevée est pour ainsi dire immobile; l'étranglement de cette extrémité postérieure est plus profond: la tête et le corps jouissent à peine d'un mouvement sensible, rarement la tête adhère aux parois du vase et le corps de la

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dessèche de plus en plus.

sangsue se

Le cinquième jour la sangsue est immobile; en faisant agir long-temps les pistons de la machine pneumatique, il est extraordinaire d'apercevoir des mouvements très légers dans le corps et la tête, autrement elle paroît morte: communément elle meurt vers la fin du cinquième jour si on a eu soin d'entretenir le plus grand vide dans le récipient."

La sangsue mise à sec sous le récipient de la machine pneumatique, et privée d'air pendant cinq jours entiers, meurt done six à sept jours avant celle qui est placée à sec dans un bocal tenu débouché au milieu d'un air libre, pur et tempéré.

Une sangsue exposée à sec sous le récipient de la machine pneumatique, et privée d'air pendant quatre jours, étant jetée dans un vase rempli d'eau pure et communiquant avec l'air libre, aussitôt elle s'étend, se balance, et prend une nouvelle vigueur; sa bouche adhère aux parois du vase pour se transporter d'un endroit à l'autre; car son disque ne peut plus adhérer, et l'extrémité postérieure ne donne aucun signe de vie depuis la portion étranglée jusqu'au disque. Le lendemain on voit autour de cette extrémité une espèce d'auréole muqueuse qui annonce la mort de cette pártie : le cinquième, sixième, septième et huitième jour la sangsue perd graduellement de sa vigueur naturelle, malgré la précaution de changer d'eau tous les jours: l'auréole muqueuse gagne insensiblement toutes les parties du corps, et à mesure qu'elles sont attaquées de cette mucosité, elles se trouvent dans un

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état de mort ou de gangrène enfin le neuvième jour la sangsue meurt enveloppée en grande partie de l'auréole muqueuse, et corrompt l'eau avec beaucoup de promptitude.

Ce n'est pas à la privation de l'air qu'on doit attribuer la mort si prompte de la sangsue mise à sec sous le récipient de la machine pneumatique, mais à la privation de l'humidité tant intérieure qu'extérieure de son corps, humidité enlevée en même temps que l'air dont la sangsue est environnée.

Si la sangsue meurt en peu de temps dans un vase entièrement rempli d'eau pure et hermétiquement fermé, rapportez cette mort plutôt à la corruption de l'eau qu'au manque d'air car étant mise sous le récipient de la machine pneumatique dans une capsule contenant de l'eau pure, elle jouit de toute sa vigueur, parceque l'eau pendant ce temps ne souffre aucune décomposition nuisible à la

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sangsue.

Il est donc bien important de changer souvent l'eau du vase, où les sangsues sont contenues, et de la remplacer par l'eau la plus

pure.

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